mardi 19 avril 2011
Le livre d'or du bibliophile. Première année 1925
Comme il est évident que l'on ne peut posséder tous les beaux ouvrages qui nous passent sous les yeux, une solution à notre désespoir, en dehors de se jeter dans la Seine si l'on veut marquer le coup, est de se procurer des recueils proposés par les éditeurs à leurs meilleurs clients…
Ces catalogues richement illustrés offraient aux bibliophiles aisés un aperçu de la production des meilleurs éditeurs d'art du moment et leur permettaient de réserver à l'avance, par souscription, les ouvrages qui les intéressaient. Je ne crois pas que cela se fasse encore…
Voici un des premiers catalogue, appelé "Livre d'or du bibliophile" et édité pour la première année en 1925 par la chambre syndicale des éditeurs. Il est évident que la présentation est somptueuse, le papier de qualité et la typographie exceptionnelle. Je ne vous parle même pas des illustrations…
Ont participé à ce numéro les plus riches maisons de l'époque et leur catalogue individuel, présenté conjointement, vous fera découvrir des ouvrages qui sont aujourd'hui très convoités dans les SVV ou chez les libraires. Je vous en donne la liste :
Aveline, Baudel, Blaizot, Bossard, Boutitié, Briffaut, Castellan, Delteil, Havermans, Heine, Helleu & Sergent, Hilsum, Jonquières, Kieffer, Kra, Lapina, Messein, Meynial, Mornay, Pichon, Plon-Nourrit, Quatre-Chemins, Rey, Roseraie, Sant'Andrea, Servant, Van Oest.
On serait tenté de comparer cet album à un écrin qui renferme des pièces rares. Il s'en dégage une histoire de livre français illustré au début du siècle dernier, période qui a vu l'éclosion et la floraison des meilleurs artisans du livre de bibliophilie.
Louis Barthou disait " Les livres illustrés surgissent de toutes part. Tous les genres les inspirent et tous les procédés les décorent. Je ne suis pas de ces pessimistes qui trouvent nuisible cette abondance de biens, qui ressemble à une invasion. Il y en a pour tous les goûts et même pour l'absence de goût. Ne nous en plaignons pas. On ne trouve qu'en cherchant. De tous temps, les bibliophiles ont fait leurs "école". Ce n'est pas du premier coup que l'on arrive à la sûreté du jugement. "
Ce livre d'or est un effort collectif où les libraires, les artistes et les imprimeurs ont démontré la qualité de la production des livres d'art en France. Un ouvrage de bibliophilie en somme… Pierre
Livre d'or du bibliophile. Première année 1925. Paris, Chambre syndicale des éditeurs de Livres d'art et de publications à tirage limité, 1926. Reliure demi chagrin havane, dos à 5 nerfs, page de garde en papier coloré, grand in-4, pages typographiques non numérotées, ouvrage entièrement illustré de pages de titres, de gravures originales en couleurs et en noir blanc provenant du meilleur des diverses maisons d'éditions. Défauts de reliure, manque la coiffe supérieure sommairement restaurée. Intérieur en parfait état. 55 € + port
Ps : Je viens de tester, à mes dépends, un des inconvénients de la librairie physique auquel je n'avais pas pensé. Le vol à la ruse. Pendant que je préparai un ouvrage pour un client de passage, je me suis fait dérober caisse, carnet de chèque et chèques différés... Bien sûr, le gars n'avait pas de chéquier et était parti chercher des espèces au distributeur. Belle arnaque. Moral dans les chaussettes assuré pour 3 jours !
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10 commentaires:
Pauvre Pierre, nous somes de tout coeur avec vous. Se faire voler ou cambrioler c'est surtout très vexant. Mais en sage philosophe, vous allez vite relire l"Axiochos du Pseudo-platon et cela va relativiser les choses.
Ce catalogue des catalogues est une pièce précieuse de documentation pour qui s'interesse à cette période
Textor
Nous compatissons. Cela ne s'arrange pas alors, un des effets d'internet est qu'on se relâche quand on rencontre les gens dans la vraie vie... je me fais régulierement piquer mes scalpels et autres bubus sur les stands d'expos.
Consternant.
Bonne soirée.
S.
La propriété c'est le vol ! Proudhon l'avait pourtant bien dit ! De tout cœur avec vous. Encore un gredin qui n'entrera pas au paradis des bibliophiles mais croupira dans les enfers de la vile racaille bibliocrasse.
Anecdote pour faire sourire. Il y a de cela quelques années, j'étais non loin de chez vous avec mon épouse, nous nous étions garé sur le parking du moulin Daudet à quelques centaines de mètres dudit moulin... jolie balade à pied sous le soleil et les cigales... à notre retour au parking, nous avons vu que notre voiture avait été forcée. Tout a été pris à l'intérieur, CD, appareil photos, pellicules photos de vacances, sac à dos, chaussures, valises, sac d'habits à laver... tout ! Tout ? non ! Ils avaient laissé un carton dans le coffre. Un gros carton même, qu'ils avaient seulement ouvert pour regarder ce qu'il y avait dedans. Des vieux livres ! Ma collecte de l'été pendant les vacances chez les libraires du sud, mes achats en brocante, etc. Moralité : les voleurs de votre région Pierre ne savent pas lire !! (et c'est pourquoi ils vous ont volé la caisse plutôt que l'EO de Montaigne que vous cachez si bien (sourire). Et pourtant dans mon carton il y en avait pour 10X la valeur de ce qu'ils m'avaient volé !! OUF !!!
PS : une journée passée (perdue) au commissariat d'Arles... sympa... on nous a gentiment fait comprendre qu'on avait déjà eu de la chance de ne pas nous être fait voler notre voiture...
Je vous souhaite de réussir malgré tout à dormir et ne pas faire de mauvais rêves sur la société des Hommes qui ne va déjà pas si bien que cela.
B.
Merci. Faisons contre mauvaise fortune, bon cœur. Textor a raison. Je suis en colère contre moi même. Pierre
Pierre: et votre secrétaire ;-))) elle n'était pas là et voilà... Bon sans plaisanter, ce sont des choses qui malheureusement arrivent. Je vous souhaite de très belles ventes pour renflouer vos affaires... et embaucher une secrétaire !
Merci pour votre pensée affectueuse, Léo.
Je ne prends pas de secrétaire car j'aurais trop peur qu'elle prenne dans la caisse ;-)) Pierre
moi non plus je ne prends pas de secrétaire mais ce n'est pas pour la même raison ;-))
B.
Pierre va attendre d'être vieux et riche pour en prendre une. J'ai postulé.
Et comme je serai moi aussi gâteuse (pardon pour le "aussi" qui sous-entend que vous le serez également, Pierre), il me faudra du temps pour me préparer le matin, lacer mon corset, nouer mes bottines, tout en sucrant les fraises. A partir de là, je confondrai les pièces, égarerai les billets, et ne saurait plus utiliser le moindre ordinateur qui, entretemps, fera aussi le café. Il vaut mieux que vous embauchiez une jeunette, finalement.
(ne saurai... pardon !)
ps : je remettrai ma mandarine de retour chez moi, je n'ai point mon stock de photos ici...
S'il est vraisemblable que je devienne vieux dans l'avenir, il est plus hasardeux de prédire que je serai à la fois vieux et riche ;-))
Mais je retiens la proposition de Nadia. Et puis, si je suis riche, qu'importe que ma secrétaire égare les billets ! Pierre
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