jeudi 6 juin 2013

Thomas Carlyle : Le culte des héros...


L'ouvrage que je propose à la vente aujourd'hui est un ouvrage qui s'attache au passé mais qui nous lie, peut-être, au futur. Il est l'œuvre de l'historien anglais Thomas Carlyle (1795-1881). Il est composé de six conférences prononcées à Londres en 1840. Pour Carlyle, seuls les héros (prophètes, réformateurs religieux, poètes et chefs politiques) peuvent guider les peuples, tandis que les époques sans héros sont des époques décadentes… Ce texte, qui retint entre autres l'attention de Michelet, Renan, Emerson et Proust, eut un immense retentissement pour le meilleur et, on s'en doute, pour le pire… Le culte du grand homme (le héros) envoyé en ce monde pour conduire les masses a parfois amené des débordements tragiques !


Le culte des héros, c'est-à-dire l'élévation d'ancêtres ou autres morts illustres à une dignité quasi divine, est cependant très répandu dans notre culture. Ce culte repose sur l'idée que du fond de leur tombe ou au firmament, certains morts, triés sur le volet, sont encore puissants…


Dans son essai, Les Héros. Le culte des héros et l’héroïque dans l’histoire, publié à Londres en 1841 et traduit en français en 1888, Thomas Carlyle développe l’idée selon laquelle " la société  est travaillée d’une métamorphose éternelle, et que ses héros sont les agents de cette transformation ". Cette conception s’inscrit dans une tradition opposée à celle qui postule que la finalité humaine se trouverait dans le bonheur et dans l’instauration de la démocratie. La société aurait besoin de héros despotes (je simplifie)…


Il faudra néanmoins comprendre comment Carlyle parvient à lier dans un même ensemble Odin, Mahomet, Luther, Cromwell et Napoléon. Dans les essais qui sont rassemblés dans son livre, Carlyle retrace la vie du héros mais surtout les particularités qui lui paraissent emblématiques de l’héroïsme. Son but est de saisir, par delà d’inévitables divergences dues à la nature des époques, une même singularité, ou du moins la présence chez différents personnages historiques de motivations similaires qui leur ont permis de changer le monde.


À partir de l’idée que les mécanismes qui ont accouché de l’histoire dans le passé seront également ceux qui accoucheront de l’avenir, Carlyle adhère au principe selon lequel la foi dans un héros nous est indispensable ! Un iconoclaste visionnaire qui fout les foies, donc… Pierre


CARLYLE (Thomas). Le culte des héros, et l'héroïque dans l'histoire. Traduction et introduction par J.B. Izoulet-Loubatières. Paris, Armand Colin éditeurs, 1895. Un volume in-8. Reliure demi chagrin rouge, dos à nerfs et titre doré, gardes colorées. XLI, 386pp. Recueil de 6 conférences sur Odin, le paganisme, Mahomet, Dante, Shakespeare, Luther, etc. Couvertures conservées. Infimes rousseurs. Bel état. Vendu

5 commentaires:

Hugues a dit…

Bien illustré en tout cas!
H

Pierre a dit…

Dark Vador, face sombre du héros... Je pense que Steven Spielberg a surement dû lire l'ouvrage de Carlyle ! Pierre

calamar a dit…

ou plutôt Georges Lucas, non ?

Anonyme a dit…

L'erreur de Pierre semble bien prouver que le héros surpasse vite son créateur.
Le héros n'est pas né pour l'être, il cristallise les attentes d'un peuple qui l'attendait comme un messie et qui, lassé d'attendre, l'a fabriqué pour se décharger sur lui de toutes ses actions et pensées. Il rejette dans l'ombre ses géniteurs (quand il en a, quand il n'est pas né ex nihilo - qui est le père de Dark Vador, qui sont les parents de Tintin ? -), ce qui montre qu'il n'appartient pas au monde des humains.
"Malheur au peuple qui a besoin d'un héros !" disait Hegel, car un tel peuple n'agit plus ni ne pense par lui-même, il va forcément se faire détruire par son Golem.

Jean-Michel

Pierre a dit…

Jean-Michel va dans le sens de Carlyle en l'expliquant plus simplement. On n'est donc pas surpris que Renan ait été séduit par ses idées ! Le plus étonnant est que Carlyle fut, malgré cette lucidité, un grand mystique et un un croyant convaincu.

Pour le cinéma, c'était plus facile, je suis vraiment le plus mauvais cinéphile qui soit ;-)) Pierre