mardi 17 avril 2012

Le prix de la perfection : Alexis Lemaistre et les écoles professionnelles...

Qu'est-ce que la perfection quand elle est de ce monde ? Je veux parler en matière de bibliophilie, évidemment !

Il s'agit d'un ouvrage dans un état proche du neuf, qui ne prête le flanc à aucune critique esthétique, un ouvrage qui est agréable à lire, bien présenté, avec une belle typographie, sans salissure, sans rousseurs, sans annotations, bien illustré, un ouvrage qui remplit de fierté son possesseur, un ouvrage qui rend les transactions financières secondaires, un ouvrage qui évite des déceptions chez l'acheteur, un ouvrage dont on parle avec passion. Un ouvrage comme celui que je vais vous présenter maintenant…


Je dédie cet article à un ami bibliophile avec qui nous échangions, ce matin, nos avis sur le sujet. On peut éventuellement regretter d'avoir fait une bonne affaire pour un ouvrage imparfait. On ne regrettera jamais d'avoir payé cher un ouvrage impeccable ! Cet ami est, comme René de BLC, un restaurateur habile. Le mal est moins grand.


Alors, pourquoi les libraires ne vendent-ils pas que des ouvrages parfaits me direz-vous ? Et bien, parce que ce type de marchandise est fort rare, c'est tout ! Les livres étant faits pour être lus, ils sont inexorablement destinés à être manipulés, frottés, souillés ou simplement usés. On devrait interdire la lecture à mon avis ;-))











Cet ouvrage ravira le lecteur. Il s'agit d'une présentation des grandes écoles professionnelles qui ont fait, par le passé, le renom de la France. Il est de bon ton, aujourd'hui, de cajoler les petits patrons qui sont sortis de ces écoles et de mettre en valeur leur dévouement à notre nation. C'est très tendance ! Mais cela ne les a pas fait toujours vivre…


Ecoles présentées : Le conservatoire des Arts et métiers, L'Institut agronomique, L'apprentissage, L'établissement de Saint Nicolas, L'Orphelinat d'Auteuil, L'Ecole Diderot, Ecole d'arboriculture, Ecole Estienne, Ecole Boulle, Ecole Germain-Pilon, Ecole Bernard-Palissy, Ecole Gutenberg, Ecole d'horlogerie.


Le prix de la perfection ? Je l'évoque pour vous dire que la perfection n'a pas de prix surtout quand ce dernier est raisonnable ;-)) Pierre











LEMAISTRE Alexis. Les écoles professionnelles. Edition : Tours, Maison Mame, 1898. Un volume In 4. Reliure percaline éditeur rouge. Premier plat historié or et noir, dos lisse orné, titres dorés, pages de garde, toutes tranches dorées. 400 pages illustrées de gravures hors texte. Aucunes rousseurs. État proche de la perfection. 145 € + port

10 commentaires:

calamar a dit…

magnifique ouvrage, qu'on hésite à manipuler ! dommage qu'il n'y ait pas un autre exemplaire, légèrement défraîchi, pour la comparaison :-)

Anonyme a dit…

Très beau livre qui met en valeur la tradition française de l'apprentissage de ces métiers.
Bien à vous,
Sandrine.

Textor a dit…

Magnifique ! Proche de la perfection, oui, mais à mon humble avis, la chasse de gouttière dépasse un tantinet trop la gouttière. Il aurait fallu 3 mm de moins.

Pierre a dit…

Bien d'accord avec vous, Sandrine. Que ce soit pour le contenu qui glorifie les écoles professionnelles ou le contenant qui nous dévoile un magnifique cartonnage, cet ouvrage met en valeur le savoir faire à la française. Pierre

Pierre a dit…

Calamar peut se moquer car il sait que je ne dédaigne pas présenter à la boutique, l'un à côté de l'autre, un même exemplaire parfait et l'autre dans un état déplorable !

Je vous rassure : L'exemplaire en état déplorable, je n'ai pas fait exprès de l'acheter. C'était une surprise Ebay ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Peut-on trouver un exemplaire du XVe ou XVIe siècle aussi parfait Textor ? Il faudrait se mettre à la chasse (du 3mm) dès maintenant. Pierre

Textor a dit…

Non, ce n'est pas souhaitable, un XVème dans cet état-là passerait pour un faux ! :)

pascalmarty a dit…

Eh bien, personne pour saluer le discret hommage rendu par Pierre à la chose imprimée quand deux des quatre illustrations qu'il présente concernent l'art du livre ? (fonte de lettres à Estienne et une (grande) presse qui ressemble fort à une Marinoni qui fonctionnait encore il y a trois ou quatre ans à quelques kilomètres de chez moi)
Merci, Pierre.
(Pardon de ne pas être plus actif sur LAAT ces temps-ci mais j'ai toujours la tête dans le guidon avec la refabrication du Traité de typo. Au fait, Henri Fournier, l'auteur dudit, a fini sa carrière comme… directeur des éditions Mame.)

Grossir a dit…

très belles reliures qui donnent envie de parcourir

Pierre a dit…

Pascal, votre caution morale est déjà une reconnaissance en elle-même ;-))

Bon travail devant l'écran ! (de toute façon, il fait pas beau dehors...) Pierre