mardi 10 avril 2012

L' Histoire des animaux : Editions de 1793 illustrées de plus de 200 gravures sur bois…

L' Histoire des animaux a un histoire a elle toute seule…

C'est, en effet, à Aristote, que l'on doit la première publication d'une Histoire des animaux. Dans cet ouvrage, il procède à une véritable révolution en remplaçant les récits fabuleux par des études qui, pour la première fois, sont à caractère scientifique. En effet, jusqu'à cette date, les physiciens, comme on appelait alors les naturalistes, se contentaient presque tous de répéter les récits des voyageurs où le merveilleux tenait une grande place. Cet ouvrage constitue une des œuvres maîtresses des fondements de la zoologie.


"S'il n'existait point d'animaux, la nature de l'homme serait encore plus incompréhensible ". (Buffon)


Il faudra néanmoins attendre le XVIIIe siècle et les relations de voyage autour du monde pour voir apparaître des traités qui s'appuient sur une classification sérieuse. Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon, né à Montbard en 1707 et mort à Paris un an avant la Révolution fut un des principaux artisans de l'attrait pour cette science auprès du public. Naturaliste, mathématicien, bâtisseur, intendant du Jardin du Roi, il est surtout célèbre pour son oeuvre majeure L'Histoire naturelle, parue en trente-six volumes de 1749 à 1789, et qui connut un immense succès.


Par la suite, l'Histoire naturelle fut déclinée en anthologies, du Buffon des écoles au Buffon des familles, en passant par le Buffon des demoiselles…


C'est un autre ouvrage de la même période, mais anonyme, que je vous présente aujourd'hui. Il procède de la même logique de description, de classement et de vulgarisation du monde animal. Il a pour lui d'être une ravissante publication pédagogique consacrée à la faune du monde entier. L'illustration comporte près de 200 vignettes gravées sur bois, à la fois naïves et expressives, dont plusieurs représentant des animaux domestiques, exotiques, rares ou inconnus : Autruche, bécasse, cabiai ou porc de rivière, girafe, caïman, oiseau de paradis, rhinocéros, crocodile, etc.


"Tous les ouvrages du créateur sont admirables ; mais l'animal est sa créature la plus parfaite. En effet, que de ressorts, que de forces dans l'animal ! Que de mouvements, que de machines sont renfermées dans cette partie de matière ! Combien de combinaisons, d'arrangements, de causes de principes qui tous concourent admirablement au même but ! Quelle autre merveille se présente dans la durée, la succession et le renouvellement de l'espèce ! C'est ici le lieu de s'écrier avec l'apôtre : O altitudo ! "


Ceci explique l'attrait de la jeunesse pour le monde animal, jeunesse qui a encore le don de s'émerveiller… Ceci explique aussi, en partie, l'attrait particulier pour la profession de vétérinaire chez les plus idéalistes ;-)) Pierre


HISTOIRE DES ANIMAUX, à l'usage des jeunes gens, et de ceux qui ont du goût pour l'Histoire Naturelle ; Nouvelle édition, Augmentée et ornée de Figures. A Lyon chez les frères Perisse, 1793. In-12 de [2 ff.n.ch], viij, 456 pp, [1f bl]. Reliure pleine basane fauve, dos à nerfs, compartiments ornés de fleurons et fers d'angle, titre doré. Tranches rouges. Coiffes restaurées. Menus défauts de reliures. Intérieur parfait. Bel exemplaire. Vendu

8 commentaires:

Pierre a dit…

Ces illustrations sur bois rappellent par leur style des gravures du siècle précédent. Un imprimeur aurait-il pu réutiliser des bois anciens ? Pierre

sebV a dit…

C'est ce que je me suis demandé sur mon exemplaire.
A noter la présence de paragraphes sur des monstres tels que la licorne, le phénix ou plus incongrus le moine marin et l'évêque de mer :)

pascalmarty a dit…

Très sympa, ça ! C'est vrai que les bois de fil assez maladroits semblent remonter à plus loin que le XVIIIe, mais je trouve un charme infini à ces gravures qui tiennent plus du portrait-robot que de l'illustration, car on peut être sûr que le graveur a plutôt travaillé à partir de descriptions que d'observations directes. Ça donne au réel une saveur d'imaginaire qui est on ne peut plus réjouissante.

Pierre a dit…

On trouve, en effet, une surprenante illustration du sphinx, moitié lion, moitié oiseau qui n'existe pas dans la nature (sic)...

L'auteur n'est pas, lui même, à une approximation près. L'esturgeon qui se pêche dans l'estuaire de la Gironde peut casser une jambe avec sa queue, c'est pourquoi on lui lie l'appendice caudal sur le pont du bateau. La description de sa pêche (pour sa chair) est néanmoins très intéressante. Pierre

Anonyme a dit…

C'est superbe.
Bien à vous,
Sandrine.

Textor a dit…

Mille Sabords, en tant que marin breton d'adoption, je peux vous dire que la nef à chateaux avant et arrière de la première gravure, est un pur produit du XVème siècle et qu'elle a donc été copiée sur un livre bien plus ancien. Quand aux représentations d'animaux, il faont penser au Mathiole ou à l'Ambroise Paré, là encore loin de l'iconographie contemporaine du livre.

Textor

Pierre a dit…

La première gravure a été choisie, à dessein, dans un ouvrage plus ancien pour étayer le propos. Bravo Capitaine Textor !! Pierre ;-))

Textor a dit…

Saperlipopette !