mardi 7 juin 2011

Lettres d'une péruvienne. 6eme édition. A peine si l'on sait que l'auteure est Françoise de Graffigny…


Françoise de Graffigny née d’Issembourg du Buisson d’Happoncourt (1695-1758) est une écrivaine lorraine qui eu son heure de gloire au siècle des lumières. Les lumières s'étant éteintes [sic], elle a disparu de nos mémoires aujourd'hui, d'autant que le roman épistolaire qui l'a rendu célèbre a été édité sans nom d'auteur… Dommage ! Ce fut une des premières à promouvoir des idées féministes.

Parmi ceux qui la fréquentèrent on trouve entre autres, Marivaux, Rousseau, D'Alembert ou Diderot. Françoise de Graffigny est aussi l’auteur de journaux intimes et d’une importante correspondance remplissant 14 volumes. Elle a écrit plus de 2 500 lettres sur une période de 25 ans. Ce sont les lettres de sa correspondance avec Devaux qui connurent le plus grand succès. Les quelques mois qu’elle passa de décembre 1738 à mars 1739 en compagnie de Voltaire et de sa maîtresse, Émilie du Châtelet enrichissent notre connaissance du quotidien de ces deux personnages célèbres et lui valurent une certaine notoriété et c’est ainsi que l’œuvre de Françoise de Graffigny ne disparut pas complètement de l’histoire littéraire…


L'ouvrage que nous présentons aujourd'hui, paru en 1747, s'intitule : Lettres d'une péruvienne. Il est suivi dans notre exemplaire de Suite des lettres… Ce roman épistolaire est écrit du point de vue d’une jeune péruvienne nommée Zilia que les Espagnols viennent d’enlever de son pays. Elle communique avec son amant Aza. Dans ses lettres, elle décrit les tourments qu’elle doit endurer lors de son voyage vers l’Europe.


Le bateau espagnol sur lequel elle voyage est vaincu dans un combat naval avec un navire français. C’est à ce moment qu’elle rencontre Déterville, le commandant du navire français, qui s’éprend d’elle. Une fois arrivée en France, elle se rend compte que son séjour sera beaucoup plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. En apprenant à maîtriser la langue des Français, Zilia comprend que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être… Rien de changé, donc !


L'ouvrage que je propose à la vente présente une suite. Cette "Suite" a un faux-titre, un titre et une pagination séparée. Il est assez rare dans cette 6eme édition, et s'il présente des défauts (reliure-cahiers), il possède, par ailleurs, quelques atouts qui m'ont donné un réel plaisir à faire la fiche détaillée. Il y a des zones d'ombre mais vous pouvez m'aider ! Pierre


GRAFFIGNY (Mme de Françoise d'Issembourg d'Happoncourt). Lettres d'une péruvienne. Suivie de "Suite des lettres...". A Peine. Sd (1748), 6eme édition pour la première partie et 2eme pour la Suite. Reliure plein veau glacé. Dos à nerfs orné de caissons et titre en lettres dorées sur maroquin rouge. Supra-libris [A – IOHN- PRAEMIUM] au centre du premier plat avec mention de date [1762] bordé par un filet octogonal doublé d'une roulette. Roulettes sur les coupes. Toutes tranches dorées. Papier de page de garde coloré avec l'ex-libris prestigieux du premier propriétaire et un autre ex-libris du début du 20eme siècle. [1f blanc], [1f] page de titre], vj, 304pp, vi (dont titre), 7-60pp, [1f blanc]. Format in-12 (9,5 cm x 15). Roman sentimental, dans un pastiche des Lettres persanes de Montesquieu. Publié de façon anonyme et ayant un lieu fictif d'impression. Deux Ex-libris dont un qui est prestigieux. Vendu


Défauts de reliure : Les deux plats sont bordés d'une roulette frottée au ¾ pour le premier plat et au ¼ pour le deuxième plat, le mors du premier plat est fendu, les coins sont émoussés et la coiffe supérieure frottée. Les 7 premiers feuillets sont salis et on note des traces de restauration. Mouillures très claires sur la Suite des lettres d'une péruvienne qui a été reliée avec la première partie originale.


Ex-libris : Henry St John, vicomte de Bolingbroke, né en 1678 à Battersea (Surrey) et mort en 1751, fut un homme politique et philosophe britannique. Nommé en 1700, membre de la Chambre des communes, il attira l'attention du roi Guillaume III d'Angleterre puis de la reine Anne Stuart, et fut nommé secrétaire d'État en 1704. Renversé en 1708, il revint au pouvoir 2 ans après, fut chargé du ministère des affaires étrangères et conclut le Traité d'Utrecht en 1713. Pendant sa faveur, il fut créé pair avec le titre de comte de Bolingbroke. A la mort de la reine Anne (1714), il perdit tout son crédit et fut même proscrit par le parlement et dépouillé de tous ses biens. Il se réfugia en France, et offrit ses services au prétendant Jacques François Édouard Stuart. Mais bientôt mécontent de ce prince, il s'en détacha et sollicita auprès du nouveau roi George Ier son retour en Angleterre. Il ne put l'obtenir qu'en 1723. Il avait épousé en deuxième noce une française, la marquise de Villette, nièce de Madame de Maintenon.


Supra-libris : Un frotté ne m'a pas permis d'en savoir beaucoup plus. Il manque des lettres : [A – IOHN- PRAEMIUM]. Il est vraisemblable que ce soit une mention de prix (récompense)

Edition : Il y a 13 éditions différentes des "Lettres d'une Péruvienne" à l'adresse de A Peine, dont 11 sans éditeur et sans date. Celle-ci,de 1748, la seule de 304 pages est la 6e. Son éditeur est soit les héritiers de Mortier à Amsterdam, soit anglaise comme un des ornements pourrait le laisser supposer. La "Suite" est la S2 de la classification de David Smith. Cette édition existe dans une quinzaine de bibliothèques publiques, principalement en Grande Bretagne et aux USA, à Montpellier en France et dans deux collections privées, une en France et l'autre en Belgique. Le pr. David Smith, de l'U. de Toronto a publié un article sur ces éditions dans "Le livre et l'estampe", n°169, de 2008. Cet exemplaire est surtout intéressant pour sa provenance.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le super ex-libris est en réalité une mention d'attribution d'un prix (praemium = récompense).

Bibliophile Rhemus

Pierre a dit…

Merci Jean-Paul. 1ere rectification. J'avais buté dessus ;-)) Pierre

Anonyme a dit…

Il y a 13 éditions différentes des "Lettres d'une Péruvienne" à l'adresse de A Peine, dont 11 sans éd. et sans date. Celle-ci,de 1748, la seule de 304 pages est la 6e. Son éditeur est soit les héritiers de Mortier à Amsterdam, soit anglaise comme un des ornements pourrait le laisser supposer. La "Suite" est la S2 de la classification de David Smith. Cette édition existe dans une quinzaine de bibliothèques publiques, principalement en Grande Bretagne et aux USA, à Montpellier en France et dans deux collections privées, une en France et l'autre en Belgique. Le pr. David Smith, de l'U. de Toronto a publié un article sur ces éd. dans "Le livre et l'estampe", n°169, de 2008.Cet ex. est surtout intéressant pour sa provenance.

Pierre a dit…

Merci cher lecteur. Ces informations seront annexées à la fiche de l'ouvrage sans que je puisse vous en donner la paternité... Nous sommes bien d'accord sur la qualité de la provenance. Nous y ajouterons la qualité de la notice ;-)) Pierre