vendredi 1 avril 2011

Une région Alsace-Lorraine souvent convoitée, par le passé…


Pour faire suite au célèbre adage d'Erasme qui dit que "Les sardines à l'huile sont meilleures au bord de la mer", j'ai pensé que les trois ouvrages que je vous propose aujourd'hui à la vente seraient mieux dans leur beau pays d'origine ; l'Alsace-Lorraine ; que sur les rayonnages d'un petit libraire de Provence. Le hasard des déménagements rend les livres un peu bohèmes mais je suis là pour leur montrer le droit chemin…


Ces magnifiques ouvrages photographiques de la fin du 19eme siècle sont en allemand et en français. Warum ?... me diront nos lecteurs germanophiles qui n'ont pas encore étudié la guerre Franco-prussienne de 1870, au collège.

Un petit rappel d'histoire s'impose. Je résume :

En juillet 1870, la France déclare la guerre aux prussiens (casques à pointe) qui l'avaient bien cherchée. Comme nous avions de bons fusils mais que nous avions commandé nos cartouches à une société belge sous capitaux prussiens qui ne livrèrent pas les cartouches, nous avons perdus la guerre à Sedan.


A la suite du traité de paix de Francfort signé en 1871, la France vit son territoire amputé de l'Alsace (sans Belfort) et d'une partie de la Lorraine (avec Metz). Ces deux régions furent intégrées à l'empire allemand et reçurent le statut de "territoires d'empire". De plus, une somme de cinq milliards en francs or devait être payée par la France, une armée d'occupation devant rester sur une partie du territoire jusqu'au versement complet de la somme.


Une conséquence de la guerre fut la révolution parisienne qui dura trois mois et que l'on nomme la "Commune". Cette guerre civile eut, entre autres, pour cause le mécontentement des parisiens après plusieurs mois de privations dû au siège de Paris par les armées allemandes. L'armée de la Commune (les Communards ou les Fédérés) se barricadèrent et affrontèrent énergiquement l'armée régulière (les Versaillais). Finalement, la révolution fut matée et le gouvernement, sous la direction d'Adolphe Thiers put se consacrer à la réfection de la France.


De son côté, l'ex-empereur quittera sa prison de Wilhelmshösse, dans la Hesse, et rejoindra sa femme, l'ex-impératrice Eugénie, à Londres. C'est là qu'il mourra le 9 janvier 1873, en se faisant opérer de la maladie de la pierre. Son fils unique, le prince Eugène, sera tué en combattant les Zoulous d'Afrique du Sud au service de l'armée anglaise, en 1879. La mort tragique du Prince impérial laissera orphelins les derniers bonapartistes et c'est pourquoi nous sommes toujours en république…


Ces provinces d'Alsace-Lorraine ne redevinrent françaises qu'après la défaite de l'Allemagne en 1918. Mais c'est une autre histoire… Les ouvrages que je vous propose à la vente sont de magnifiques documents d'histoire utiles aux passionnés de cette région. Le format, la présentation et la qualité des photographies raviront les bibliophiles. Pierre


COLLECTIF. Ober Elsass – Haute Alsace & Unter Elsass– Basse Alsace. En deux volumes. Mulhouse, Alphonse Wioland Cie, Imprimeurs-Libraires, vers 1900. In-4, format à l'italienne, reliure de l'époque pleine percaline lie-de-vin, titre frappé or encadré de filets repoussés à froid sur le plat, dos lisse, titre frappé or. En deux volumes, chaque ouvrage est illustré de 100 planches photographiques, montées sous onglet, en héliogravure sous serpente légendée d'un descriptif placé en regard de la photographie en langue française et allemande représentant des vues, gravures et plans de l'époque sur Strasbourg et ses environs et quelques lieux incontournables de l'Alsace. En début d'exemplaire, la table des planches photographiques. Excellents ouvrages, bel état de fraîcheur. Vendu


Collectif. Lothringen - Lorraine. Mulhouse, Alphonse Wioland Cie, Imprimeurs-Libraires, vers 1900. In-4, format à l'italienne, reliure de l'époque pleine percaline lie-de-vin, titre frappé or encadré de filets repoussés à froid sur le plat, dos lisse, titre frappé or. Illustré de 100 vues reproduites d'après photographies avec texte descriptif en français et en allemand, augmenté d'un plan de la cathédrale de Metz. Bon état. Vendu

9 commentaires:

pascalmarty a dit…

De passage à Mulhouse (il y a un paquet d'années), j'avais été très frappé de ne pas entendre un mot de français dans la rue. Tout le monde parlait alsacien. J'ignore ce qu'il peut encore en être aujourd'hui.
Un petit mot sur l'héliogravure. C'est un procédé très sophistiqué qui s'apparente à la gravure sur cuivre. Ce ne sont pas les reliefs encrés de la plaque qui impriment comme en typo, mais l'encre contenue dans les creux. C'était censé donner les meilleurs résultats possible pour l'époque et je crois me souvenir que L'illustration était très fière de maîtriser au besoin ce procédé.

Jeanmichel a dit…

Juste un petit mot comme ça, en passant : la France n'a pas perdu la guerre à Sedan, elle y a seulement perdu le Second Empire ; l'armistice attendra fin janvier 1871.
Elle semblait d'ailleurs tant soulagée de l'abandonner cet Empire qu'elle n'a toujours pas demandé le rapatriement du corps de Badinguet.

Pierre a dit…

C'est vrai que contrairement à Napoléon Ier, Napoléon III est encore en Angleterre. Bizarre que l'on ait gardé cette rancœur contre cet homme qui ne fut pas pire que beaucoup d'autres chefs d'état ou monarques de la France. Des explications valables ou bien, c'est lui qui a demandé à rester là-bas ? Pierre

Pierre a dit…

Je viens de regarder, Pascal. On utilise "l'héliogravure au grain" pour les illustrations photographiques. Cela ne m'aide pas mais me confirme que le procédé était réservé quand une haute qualité de reproduction était exigée. Pierre

pascalmarty a dit…

Héliogravure au grain, exact. Ma science n'allait pas jusque là mais je viens de me tuyauter un peu. Le procédé est similaire à l'aquatinte : une plaque de cuivre recouverte de minuscules grains de résine qui est attaquée à l'acide après dessin à la main ou par insolation. Les reproductions doivent être effectivement magnifiques parce que non tramées, c'est-à-dire à peu près indifférenciables d'une vraie photo. Vous devez pouvoir le vérifier sur vos exemplaires si vous avez un compte-fils.

Pierre a dit…

Je vais vérifier de ce pas, Pascal...

Je voudrais envoyer un message de remerciement à un confrère Lorrain qui vient de me faire des compliments, au téléphone, sur les articles du blog. Je suis assez fier de savoir que des libraires lisent ma prose dilettante. Je mets beaucoup de sérieux à faire les choses légèrement, en fait ! Pierre

Anonyme a dit…

Poisson d'Avril! pas la moindre petite blague potache sur ces blogs...

Vous doutiez de la qualité de vos écrits?
c'est une grande qualité que le doute, qui permet toujours de se remettre en question.

Bonne soirée,
Bien à vous
Sandrine.

Anonyme a dit…

Comme hello world!
S.

Pierre a dit…

Ai oublié le poisson du jour... Pierre