mardi 12 avril 2011

4eme édition du Dictionnaire de l'Académie Française. La meilleure édition ?


L’Académie française se compose de 40 membres élus par leurs pairs, ça vous le savez ! Philippe Gandillet vous en rebat assez les oreilles, de son "Académie"... Depuis sa fondation, elle a reçu en son sein 719 membres. Elle rassemble des poètes, des romanciers, des hommes de théâtre, des philosophes, des médecins, des hommes de science, des ethnologues, des critiques d’art, des militaires, des hommes d’État et des hommes d’Église, qui ont tous illustré particulièrement la langue française.

A quoi servent-ils ? Bonne question. Ils contribuent à mettre en valeur la langue française et participent à son évolution en éditant, à période plus ou moins régulière, un Dictionnaire qui se veut être le reflet de notre langue vivante. A ce jour, nous en sommes à la neuvième édition. (1694 – 1718 – 1740 – 1762 – 1798 – 1835 – 1877 – 1932). Je vous propose à la vente, aujourd'hui une réédition de 1776 de l'édition originale de 1762.


Savez-vous à quoi les académiciens doivent leur surnom d’Immortels ? A la devise « À l’immortalité », qui figure sur le sceau donné à l’Académie par son fondateur, le cardinal de Richelieu (Le jeu des mille euros ; 13-08-09)


Quant au célèbre « habit vert », que les académiciens revêtent, avec le bicorne, la cape et l’épée, lors des séances solennelles sous la Coupole, Il a été dessiné sous le Consulat. Il est très "classe", je trouve ;-))



La première édition de 1694 rangea les mots par racine, c'est-à-dire en plaçant tous les mots dérivés ou composés à la suite du mot primitif dont ils venaient. La seconde édition parut en 1718 sous une forme si différente qu'on peut dire sans se tromper que l'Académie donna, à cette occasion, un nouveau dictionnaire plutôt qu'une nouvelle édition de l'ancien. Les mots furent classés par ordre alphabétique mais avec l'orthographe de la première édition. La troisième édition de 1740, compléta, augmenta et améliora la précédente. C'est la quatrième édition de 1762, que je vous présente ici. Elle est, aux dires des collectionneurs, la meilleure des versions proposées… Pierre


Dictionnaire de l'Académie françoise. Nouvelle édition. A Lyon, chez Joseph Duplain, rue Buisson. 1776. 2 volumes in -4, plein veau, dos à 5 nerfs, caissons ornés de motifs dorés, pièce de titre et tomaison en lettres dorées. Tranches rouges. Intérieur parfait. Défauts de reliure ; épidermures, coins usés, coiffes restaurées. Cahiers très solidaires. Vendu

17 commentaires:

Pierre Bouillon a dit…

Exemplaire qui peut suppléer à la véritable quatrième édition (1762), imprimée en format in-folio. Il s'agit probablement ici de la 3e édition in-quarto, si je me fie à la Monographie du Dictionnaire de l'Académie française de Courtat ( Paris, Henri Delaroque libraire, 1880 ), ou peut-être même de la seconde édition in-quarto selon Courtat, mais son article à ce sujet n'est pas clair. Le nombre de pages permettrait de trancher.
Cela dit, voilà, à prix raisonnable, le contenu de ce qui est sans doute la meilleure édition du
Dictionnaire de l'Académie parue au XVIIIe siècle, celle de 1762.
Si je ne gardais que trois éditions du Dictionnaire de l'Académie, je garderais celle de 1694, celle de 1762, et celle de 1932-1935.
Salutations amicales
Pierre B.

calamar a dit…

y a-t-il des différences significatives entre ces rééditions ? je crois qu'il y a des pages de compléments, en fin de volume, est-ce que ces pages dépendent des rééditions, ou sont-ce toujours les mêmes ? (et y a-t-il des éditions avec les compléments intégrés au corps de l'ouvrage ?)

Pierre a dit…

J'ai déjà eu entre les mains une réédition Lyonnaise de 1777 et celle-ci (qui est la même) de 1776 mais je n'y ai pas trouvé de complément. La 5eme édition, par contre, est connue pour son complément post-révolutionnaire.

Le privilège avait été accordé, la première fois, par le Roi et l'Académie en 1750 au Sieur Brunet puis renouvelé à la Veuve Brunet en 1760. Pierre

calamar a dit…

j'ai une réédition de 1788 du Sud (Avignon ?) dans laquelle on trouve un supplément en fin de tomes. Je regarderai ce soir pour plus de détails.

Pierre Bouillon a dit…

Il y a un supplément "continuant la pagination de chaque volume" dans l'édition de 1786 ( 5e édition in-quarto ). Ce supplément "...est extrait du Dictionnaire portatif de la langue françoise, dernière édition, par M.de Wailly. Source : Courtat, page 46.
Bon, comme il y a deux volumes, on peut aussi parler de deux suppléments. Ils sont repris dans l'édition suivante ( 1788, "Sous le faux millésime 1786" selon Courtat ), sixième in-quarto, parue chez Pierre Beaume, imprimeur à Nismes.
Celle de 1789, septième in-quarto, contient quelques-uns des mots des suppléments. comme abas, abatant, abduction ( toujours selon Courtat).
On a refondu tous les suppléments dans la huitième édition in-quarto, parue en 1793 ( encore Courtat).
La précieuse Monographie du Dictionnaire de l'Académie française, de Courtat ( prénommé Félix-Titus, si j'ai bonne mémoire ) est disponible sur internet via Google Livres.
Pierre B.

pascalmarty a dit…

Je suis toujours impressionné par la douceur des prix que pratique Pierre. S'il ne fallait pas que j'investisse un peu dans mon équipement de reliure, je me serais sans doute bien laissé tenter.
Pierre Bouillon pourrait-il nous en dire plus sur pourquoi il considère cette édition comme la meilleure du XVIIIe ? S'agit-il de la présentation, de la qualité des définitions, d'autre chose ?

Pierre a dit…

Merci, Pierre, pour ce complément d'information que j'annexerai à l'article. Pierre de France

Pierre a dit…

Que je mettrai en annexe ; c'est mieux ;-))

calamar a dit…

mon exemplaire est celui de Pierre Baume, 1786, à Nismes.
Précisions :
son titre est suivi de "avec un supplément contenant les mots, adoptés par l'usage, qui ne se trouvent point dans le Dictionnaire de l'Académie, extraits d'un Ouvrage Imprimé chez l'Etranger, en l'année 1786".
Les 2 suppléments, en fin de tome, sont à pagination séparée, de 40 pages et 23 pages.
Le second supplément est précédé de cet Avis de l'imprimeur :
"Quoique la Réimpression, que nous présentons ici, du DICTIONNAIRE de L'ACADEMIE FRANCOISE, porte le millésime de 1786, par nos arrangemens particuliers, avec l'Imprimeur de l'Académie, elle n'a cependant été commencée que le premier Juin 1787, et n'a été finie que le premier Août 1788.
..."

Pierre a dit…

C'est bien de le préciser mais c'est quand même un peu tordu ;-))

Je saurai dorénavant qu'un complément existait sur cette 4eme version. Merci Pierre

Pierre Bouillon a dit…

Je n'oublie pas votre question Pascal. Réponse ce soir ( heure du Québec ).
Pierre B.

Anonyme a dit…

Voici, pour Pascal, la réponse que je voulais faire ce midi pour justifier ma préférence pour l'édition de 1762 parmi les quatre éditions parues au XVIIIe siècle. Mon commentaire s'est perdu alors que je voulais le publier...
L'édition de 1762, note Courtat,dans sa Monographie du Dictionnaire de l'Académie française, "contient cent quarante-huit pages de texte de plus que la troisième,avec les mêmes conditions d'impression". Il salue aussi l'Académie qui souligne que cette édition "est augmentée d'un très grand nombre de mots, qui appartiennent soit à la Langue commune, soit aux arts et aux sciences...". Et, comme l'Académie et Courtat, je note que dans l'édition de 1762 on a distingué la voyelle I de la consonne J, et la voyelle U de la consonne V. L'orthographe moderne s'établit finalement. Pour terminer, je
laisse en copier-coller un extrait de l'article que j'ai publié sur mon blogue ("Le blogue de Pierre Bouillon") pour présenter l'édition de 1762:
"(...)C'est probablement la meilleure des quatre éditions parues au XVIIIe siècle (1718, 1740, 1762, 1798). Pour la qualifier les commentateurs citent souvent une opinion qu'on trouve dans la Préface de la sixième édition du Dictionnaire, parue en 1835. Cette Préface a été écrite par Abel-François Villemain, ancien secrétaire perpétuel de l'Académie. Voici ce qu'il dit de cette édition: "L'édition de 1762 est la seule importante pour l'histoire de notre idiome, qu'elle reprend à un siècle de distance des premières créations du génie classique, et qu'elle suit dans une époque de création nouvelle. Cette édition, en général retouchée avec soin, et, dans quelques parties, par la main habile de Duclos, prêterait à plus d'une induction curieuse sur le travail des opinions et le mouvement des esprits. Du reste, dans sa nomenclature étendue et correcte, elle montre bien qu'une langue fixée par le temps et le génie n'a pas besoin de se dénaturer pour traiter tous les sujets, suffire à toutes les idées." Et Villemain continue son généreux commentaire : "Les expressions scientifiques y sont plus nombreuses, les définitions plus précises, les exemples mieux choisis et plus souvent empruntés au style des livres, les idiotismes familiers plus rares." Sa seule réserve au sujet de l'édition de 1762 : "Il y manque ce que l'époque déjà avancée de la langue commençait à rendre plus utile, l'histoire de son origine et ses variations". ( Tiré de la Préface de la sixième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1835), page xxx )."

Voilà donc, en résumé, pourquoi je préfère l'édition de 1762 à celles de 1718, de 1740 et de 1798.

Pierre B.

Pierre a dit…

Toujours aussi clair dans vos réponses, Pierre ! Des faits, du sérieux, du soin dans la présentation... Certains de vos confrères (journalistes) doivent vous énerver ;-))

Je rappelle à ceux qui ne le savent pas que vous animez un excellent blog sur la langue française. Pascal, dans un registre parallèle, vient de créer son propre blog (visorion). A découvrir avec le même plaisir. Pierre

pascalmarty a dit…

Pierre, je ne peux qu'abonder dans le sens de Pierre (euh…). Merci pour ces précisions. C'est vrai que ça fait un bien fou, dans ce monde d'approximations, de croiser des gens qui savent de quoi ils parlent.
(Peut-être le prénom de Pierre est-il prédestiné pour ce genre d'exercice.)

Pierre a dit…

Vous voulez une liste de Pierre qui ont fait honte à la fois à leurs contemporains et à leur pays, Pascal ?

C'est un prénom, en une syllabe, qui se crie bien. Voilà son grand avantage ;-)) Pierre

Pierre Bouillon a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Pierre Bouillon a dit…

Merci, messieurs, pour ces beaux compliments. Quand j'étais journaliste je vérifiais mes textes avant de les publier en me posant cette question, sur chacune de mes phrases: "Si un auditeur me confrontait sur le bien-fondé de ce que viens d'écrire, qu'est-ce que je pourrais lui répondre?"
Si j'avais une image, une source, une citation à l'appui de mes dires,je publiais.
Cela dit, je confesse que j'apprends beaucoup plus que je n'en sais en consultant vos articles!
Pierre