jeudi 3 mars 2011

Livres d'église traitant du culte des Saints : L’œuvre de référence sur les Saints de Provence…


L'ouvrage que je vais présenter, aujourd'hui, n’a absolument aucune équivalence, n’en aura vraisemblablement jamais, tellement l’Abbé Faillon a effectué un travail inégalé et inégalable. En matière de critique sacrée et d’histoire ecclésiastique, c'est un must !


Il s'agit d'un ouvrage en deux volumes in quarto. L'édition originale que je vous présente est de 1848. Différents ouvrages in-8 et quelques plaquettes se sont adossées à cette étude, qu'il me plairait de proposer aux hagiographes…Le premier volume est consacré à Sainte Magdeleine, sœur de Lazare et de Marthe, à l’apostolat de Saint Lazare : Evêque de Marseille, de Saint-Maximin : Evêque d’Aix, et à la vie des Saintes Marthe, Marie Jacobé et Salomé. Le second volume renferme toutes les pièces justificatives tant sur l’apostolat que sur l’histoire de leur culte. Je vous retrace, ici, la vie de Sainte Marthe, notre sainte tarasconnaise afin que lors de votre prochain passage en notre bonne ville, vous en sachiez autant que moi…


Marthe, qui donna l’hospitalité à Jésus, descendait de race royale et avait pour père Syrus et pour mère Eucharie. Marthe possédait avec sa soeur trois châteaux, Magdalon, Béthanie et une partie de la ville de Jérusalem. On ne trouve nulle part qu'elle se soit mariée, ni qu'elle ait eu commerce avec aucun homme. Or, cette noble hôtelière servait le Seigneur et voulait que sa sœur le servît aussi. Après l’ascension du Seigneur, quand les apôtres se furent dispersés, elle et son frère Lazare, sa soeur Marie-Magdeleine, ainsi que saint Maximin qui les avait baptisés et auquel elles avaient été confiées par l’Esprit-Saint, avec beaucoup d'autres encore, furent mis par les infidèles sur un navire dont on enleva les rames, les voiles et les gouvernails, ainsi que toute espèce d'aliment… Sous la direction de Dieu, ils arrivèrent à Marseille. De là, ils allèrent au territoire d'Aix où ils convertirent tout le peuple à la Foi.


Il y avait, à cette époque sur les rives du Rhône, dans un bois entre Arles et Avignon, un dragon, moitié animal, moitié poisson, plus épais qu'un boeuf, plus long qu'un cheval, avec des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes, qui était armées de chaque côté de deux boucliers. Ce dragon se cachait dans le fleuve d'où il ôtait la vie à tous les passants et submergeait les navires. Contre ceux qui le poursuivaient, il jetait, à la distance d'un arpent, sa fiente comme un dard (le fameux castoreum !). A la demande des tarasconnais, Marthe alla dans le bois et l’y trouva mangeant un homme. Elle jeta sur lui de l’eau bénite et lui montra une croix. A l’instant même, le monstre dompté resta tranquille comme un agneau (quand je constate que les gens croient aux crèmes amincissantes, je ne vois là, rien de plus surprenant…). Sainte Marthe le lia avec sa ceinture et incontinent, il fut tué par le peuple à coups de lames et de pierres !


Or, les habitants du pays appelaient ce dragon "Tarasque" et en souvenir de cet évènement ce lieu s'appelle encore Tarascon, au lieu de Nerluc, qui signifie lieu noir, parce qu'il se trouvait là des bois sombres et couverts. Ce fut en cet endroit que Sainte Marthe, avec l’autorisation de son maître Maximin et de sa soeur, se fixa désormais et se livra sans relâche à la prière et aux jeunes avec un accent circonflexe. Plus tard après avoir rassemblé un grand nombre de soeurs, elle fit bâtir une basilique en l’honneur de la bienheureuse vierge Marie. Elle y mena une vie assez dure, s'abstenant d'aliments gras, d'oeufs, de fromage et de vin et ne mangeant qu'une fois par jour (mais 5 légumes !). Cent fois le jour et autant de fois la nuit, elle fléchissait les genoux pour prêcher la bonne parole.


Sainte Marthe, pressentant sa mort prochaine, fit cette prière : "Mon cher hôte, gardez votre pauvre petite servante ; et comme vous avez daigné demeurer avec moi, recevez-moi de même dans votre céleste demeure". Le jour suivant qui était un dimanche, comme on célébrait les laudes auprès de son: corps, vers l’heure de tierce, Notre-Seigneur apparut à Saint Front qui célébrait la messe à Périgueux, et qui, après l’épître, s'était endormi sur sa chaire (le premier qui rigole…) : "Mon cher Front, lui dit-il, si vous voulez accomplir ce que vous avez autrefois promis à notre hôtesse, levez-vous vite et suivez-moi". Saint Front ayant obéi à cet ordre, ils vinrent ensemble, en un instant, à Tarascon où ils chantèrent des psaumes autour du corps de sainte Marthe et firent tout l’office avec Saint Trophime d'Arles et Saint Maximin d'Aix réunis, comme les rois mages, en Galilée, qui suivent des yeux l'étoile du berger…


Or, plus tard, comme il s'opérait beaucoup de miracles au tombeau de Sainte Marthe, Clovis, roi des Francs, qui s'était fait chrétien et qui avait été baptisé par Saint Remy, souffrait d'un grand mal de reins. Il vint donc au tombeau de la sainte et y obtint une entière guérison. C'est pourquoi, il dota ce lieu, auquel il donna une terre d'un espace de trois milles à prendre autour des rives du Rhône, avec les métairies et les châteaux, en affranchissant le tout… A l'occasion des élections locales qui vont bientôt désigner les futurs représentants de ce territoire, on nous a promis de nouveaux miracles… Pierre


FAILLON (Abbé). Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en Provence et sur les autres apôtres de cette contrée, Saint Lazare, Saint Maximin, Sainte Marthe, les Saintes Maries Jacobé et Salomé. Paris, Aux ateliers Catholiques du Petit-Montrouge, 1848. 2 forts volumes In-4, reliure demi cuir vert amande, pièces de titre et tomaison au dos, XLVIII-1559 et 1667 pp, textes sur deux colonnes, nombreuses gravures in texte, certaines en pleine page. Défauts de reliure mais belle condition d'ensemble. Des rousseurs. Édition originale, une seconde édition est parue en 1859. Vendu

13 commentaires:

calamar a dit…

c'est la Semaine Sainte ! (enfin, là, on frôle le paganisme...)

Pierre a dit…

On frôle l'overdose !

Il faut passer à quelque chose de plus léger. J'avais pensé à l'héraldique ;-)) Pierre

Textor a dit…

Que c'est beau, je sens que la conversion me gagne... Pensez-vous qu'une prière à Sainte Marthe pourrait prévenir la suppression du bouclier fiscal ?

Par pur compassion, l'Eglise aurait pu aussi sanctifier l'homme qui s'est fait dévorer par le dragon Tarasque....

Anonyme a dit…

Les païennes dont je suis sont coites devant ces beaux livres...
Thérèse

Anonyme a dit…

Ste Rita, les causes perdues, patronne des gitannes, ferait mieux l'affaire...
Sandrine

Pierre a dit…

C'est un des miracles de l'histoire que des gens aient pu faire de si belles choses (cathédrales... et livres, bien sûr !) au nom de leur Foi.

Même les plus individus les plus perplexes, les esprits les plus septiques doivent l'admettre.

Mais cela ne démontre rien, je le reconnais. Et puis, de très belles choses ont aussi été façonnées au nom d'un communisme athée - mais ça a duré moins longtemps. Pierre

Pierre a dit…

Chez nous, c'est Sarah, la patronne des gitans. Elle était dans la barque avec les saintes de Béthanie. Pierre

Anonyme a dit…

Oui, c'est vrai c'est Ste rita de cascia, en Ombrie.
Morte en 1457
protectrices des traiteurs et des charcutiers d'ailleurs... Je ne sais pas d'ou je tiens qu'elle est protectrice des gitanes????
j'ai une médaille trouvée dans une carte... Un autre jour, je vous conterai l'histoire cette trouvaille qui ne me quitte pas... alors que je peine à croire... elle ne me quitte pas...
Une reminiscence quelconque.
Sandrine.

Pierre a dit…

Rita Hayworth, protectrice des "gitanes sans filtres". C'était elle sur le paquet ! Pierre

calamar a dit…

en vrai, c'était Nana de Herrera, d'après un site concurrent...

Anonyme a dit…

ça me dit bien quelque chose ce nom, mais plus vraiment...Pas trés catholique toute cette fumée...

Anonyme a dit…

Est ce que c'est vrai que Sainte RITA est patronne des gitans?

Pierre a dit…

Et non... Voir plus haut ;-)) Pierre