mardi 29 mars 2011

Le journal d'Anaïs Nin ou une écrivaine à l'âme dilatée...

Je me posais dernièrement la question se savoir si, dans ma boutique plutôt dédiées aux livres anciens et majoritairement antérieurs à la première guerre mondiale (mais sans rapport avec elle), je devais continuer à proposer des ouvrages d'auteurs modernes démodés. Car j'ai, quand même, un problème de place, figurez vous !

Tentons un essai avec Anaïs Nin…

Anaïs Nin est un cas. Elle se raconte. Par le menu. Tout comme Montaigne qui écrivait "Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même" .Elle, a commencé à 11 ans et ne désemplira pas les pages jusqu'à la fin de sa vie. Ce qu'elle cherche en elle est probablement trop secret pour que les hommes puissent y comprendre quelque chose. Les femmes, peut-être ? Un nuage sulfureux plane autour d'elle et Henry Miller, son compagnon de frasque et d'écriture, n'a rien fait pour édulcorer cette réputation. Aucune femme écrivain (écrivaine) n'aura évoqué ces plaisirs qu'on nomme, à la légère, physiques avec une telle absence de scrupules. Elle témoigne dans le domaine de la confession à mettre son âme dilatée à nu, d'une belle détermination. Pas moins de 6 volumes de son journal à la vente, aujourd'hui, et il me manque le septième et dernier volet qui s'y adosse.


Le sexe est pour Anaïs Nin, la clef du monde. En prenant du recul, avec l'age, je réalise qu'elle a entièrement raison… mais elle oublie que la raison est le bouclier des comportements animaliers chez la plupart d'entre nous. Certains sont plus raisonnables que d'autres, voilà tout. Il y a dans cette accumulation d'amants entrecroisés, une quête narcissique presque pathétique. En fait, l'intérêt de son journal réside surtout dans la description du milieu littéraire français et américain de la première moitié du XXeme siècle. Vous y croiserez Henry Miller, Antonin Artaud, Pablo Neruda, Marcel Duchamp, Supervielle, Salvator Dali, Truman Capote, Romain Gary, Tenesse Williams et bien d'autres…


Anaïs Nin restera cependant dans nos mémoires, moins le témoin du monde littéraire du XXeme siècle qu'une égérie de l'émancipation féminine de cette époque. A-t-elle encore un lectorat ? Je vous le dirai et en tiendrai compte dans mes présentations futures…Les ouvrages que je présente à la vente attireront, peut-être, un peu plus votre curiosité si je vous précise qu'une documentation photographique importante est associée au texte. Pierre


NIN Anaïs. Journal établi et présenté par Gunther Stuhlmann. * 1931-1934. ** 1934-1939. ***1939-1944. ****1944-1947. *****1947-1955 ****** 1955-1966. En 6 volumes. Paris Stock. Ouvrages brochés in-8. Bon état général. Le lot : 70 € + port

12 commentaires:

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

"Seul le battement à l'unisson du sexe et du coeur peut créer l'extase." Anaïs Nin, extrait de Vénus Erotica.

C'est pas moi qui l'ai dis ! (sourire)

B.

Pierre a dit…

Il doit exister de belles éditions illustrées et joliment reliées, j'imagine.

Là, c'est uniquement pour la lecture. Pierre

Textor a dit…

Femmes bibliophiles sur une site, femmes écrivains sur un autre ; l’inspiration des blogs produit souvent de ces correspondances, comme de longs échos qui de loin se confondent, dans une ténébreuse et profonde unité.

Textor

Anonyme a dit…

Ce qui prouve qu'il y a une femme dans tout homme qui se laisse aller à plus de communication.
C'est une IMaaage, naturellement et l'inverse n'est pas politiquement ecrivable. je vois d'ici, les sourires par ci par là.
Bien à vous.
Sandrine.
;)

Pierre a dit…

Le hasard fait bien les choses, en effet, et on peut accorder ce mérite aux amoureux des livres qu'ils ont choisi une orthographe pour leur passion qui fait de la femme, l'égal de l'homme (bibliophile-bibliophile).

On ne peut pas en dire autant des hommes de lettres qui ont affublé leurs consoeurs (à leur demande) du nom peu harmonieux d'écrivaine. L'émancipation de la femme a eu des effets collatéraux discutables après Anaïs Nin. Pierre

Textor a dit…

Bibliophile, pour les hommes et les femmes, mais on trouve aussi le provençal bibliophilou, réservé aux experts des deux sexes.
T

Nadia a dit…

On ne sait jamais si Mr Textor est sérieux ou pas...

Anonyme a dit…

Il faut pratiquer le commentaire régulierement pour saisir toute la complexité et la nuance, en fonction du sujet traité, avec quelques sous-marinades bibliophiliques en rappel avec d'autres commentaires sur l'expert, sur d'autres blog et ici, aussi, expert qui est habillé pour quelques hivers.
Dommage, parce que c'est mieux de le mettre en short, en Sibérie, à lui faire vendre un manteau de renard blanc de Sibérie.
:)
Bonne journée
bien à vous
Sandrine.

Pierre a dit…

Nul n'est besoin d'être initié pour comprendre les commentaires. Vous voulez ma perte, Sandrine ?

Il m'arrive pour ma part de ne pas comprendre un commentaire sans que cela me gène particulièrement. Pierre

Anonyme a dit…

Non Pierre, je ne souhaire la perte de personne.
Ai-je laissé penser cela???? Ce que je voulais dire, c'est que le terme "expert" est ici utilisé à plusieurs degré, non?
Ce mot est galvaudé, trop mis à toutes les sauces, comme pour donner une crédibilité, là ou les arguments de bon sens et de culture, , sont présents...Je pense que Textor Blaguait sur ce commentaire, le meiux étant de nous le confirmer, s'il veut bien.

Et plus on veut expliquer et plus on s'enfonce... Voulez vous que je retire mon commentaire ou je vous donne l'autorisation de le faire si il vous derange.
Bonne journée
Bien à vous
Sandrine.

Pierre a dit…

Bien sûr que textor plaisantait ! Pas de problème, Sandrine ;-)) Pierre

Ici, il n'y a que Philippe Gandillet qui ne plaisante jamais...

Textor a dit…

A toutes fins utiles, si cela peut calmer l’ardeur des débats, je confirme que le Textor ne maitrise pas le provençal, mais que le terme Bibliophilou lui avait paru de bon aloi.

Par ailleurs, pour donner de l’eau à son moulin, ledit Textor s’est fait refiler en salle des ventes un exemplaire de Jacques le Fataliste dont l’expert avait mentionné « exemplaire de première émission », laissant accroire que c’était l’EO. Si vous savez ce qui distingue l’EO des deux autres tirages de 1796 (AN V), je suis intéressé.

Mon exemplaire porte sur le faux titre « Jacques LE Fataliste » et non pas La Fataliste, comme certaines impressions, mais je n’ai pas compris lequel des 2 était l’original. Apparemment Tchermezine doute que ceux portant « La » soient les originaux. Y aurait-il d’autres manières de les reconnaitre ? Ou bien l’expert aurait-il du indiquer : «une des trois émissions de la première année de parution ».

Textor