mardi 21 décembre 2010

Cartonnages romantiques et fers à gaufrer. Période bleue…


Un confrère, libraire à la retraite, spécialisé dans les ouvrages anciens vient de créer un blog, ici, où il présente des cartonnages romantiques qui sont sa passion. Il se propose d'en faire un classement en fonction des décors estampés qui sont présents sur le premier plat, le dos, le dernier plat ou bien les trois à la fois. La notice mentionne néanmoins toujours le titre de l'ouvrage et le sujet abordé si, par hasard, les collectionneurs de ce type de reliure étaient amenés à vouloir les lire ;-))


Pour mémoire, on appelle cartonnage romantique des ouvrages dont la reliure est caractéristique du 19eme siècle. Les livres sont habillés soit de peau, soit de papier, soit de percaline qui sont les matériaux les plus utilisés. D'ailleurs, d'autres matériaux ont-ils été utilisés ? La percaline est une toile de coton légère et lustrée qui commence à être utilisée en France dans les années 1830. Il en existe de plusieurs couleurs. Elle est noire et bleu nuit dans les premières années puis presque exclusivement remplacée par de la percaline rouge vers 1860.


Elle est "travaillée" au cylindre pour lui donner un grain qui rappelle le grain du cuir et on l'appelle alors percaline chagrinée ou maroquinée selon le résultat escompté. Les décors se font à l'aide de plaque à gaufrer ou de plaque à dorer qui sont le domaine de prédilection de Bernard Mamy, notre jeune blogueur, vous le comprendrez rapidement. Apres 1870, les décors se feront par procédé lithographique sur des plaques de pierre mais nous nous éloignons alors du terme de cartonnage romantique qui est plutôt réservé au premier procédé.


Il faut se rappeler que les cartonnages romantiques accompagnent le début de l'ère de production industrielle du papier et il ne faudra donc pas s'étonner que l'or des dorures polychromes soit souvent associé aux rousseurs du papier…


Un exemplaire parfait est donc difficile à trouver – les livres aux reliures défaites courent les rues !! - et c'est tout le mérite de notre confrère que d'avoir réuni une collection exceptionnelle de qualité. On peut imaginer que si, par aventure, le thème des cartonnages romantiques venait à être à la mode, les salles des ventes verraient leurs exemplaires, en bel état, atteindre des prix prohibitifs ! Une récente vente à Toulouse semble en avoir, selon notre confrère, déjà montré le chemin... On en parle ?


Je vous propose deux exemplaires à la vente. L'un est parfait et son prix est justifié. L'autre n'est pas parfait et son prix est justifié ;-)) Pierre


ARIOSTE. Roland Furieux. Paris, Lehuby éditeur. 1847. Format in-8. Bibliothèque littéraire de la jeunesse. Illustré de 20 dessins de Celestin Nanteuil. Reliure percaline noire ornée sur les plats et le dos d'un décor estampé polychrome dans le style des cartonnages romantiques de l'époque. Toutes tranches dorées. 539pp, rousseurs dans le texte et défauts à la reliure. Etat flatteur cependant et cahiers très solidaires. 40 € + port


DRIOU Alfred. Les fleurs du moyen-age. Légendes nationales. Paris, Lehuby éditeur. Format in-8. Sans date (1850). Illustrés de 12 dessins imprimés en deux couleurs. Reliure percaline bleue nuit ornée sur les plats et le dos d'un décor estampé polychrome dans le style des cartonnages romantiques de l'époque. Toutes tranches dorées. 284 pp. Très peu de rousseurs dans le texte. Reliure parfaite cahiers très solidaires. Vendu

11 commentaires:

Pierre a dit…

Si vous cliquez sur "ici" dans le texte, vous irez directement sur le blogue de Bernard. Je ne me lasse pas de découvrir les petites fonctions permises par le site. Prochain objectif : Mettre deux photos, l'une à coté de l'autre sur un message. Hugues y est arrivé... Pierre

Pierre a dit…

Gentil coup de fil de Bernard Mamy qui me précise qu'il ne possède pas, dans sa collection, ce fer à gaufrer d'époque...

Anonyme a dit…

Il existe sur ce sujet 2 très beaux livres à avoir, qui référencent les graveurs, les éditeurs, et encore beaucoup d'autres éléments... Sophie malavieille "reliures et cartonnages d'editeurs au 19 ème siécle" promodis
et, Elisabeth Verdure " cartonnages romantiques", faisant suite à une exposition qui avait eu lieu à Lyon, je crois.Celui ci étant préfacé par S. Malavieille
Sandrine.

Pierre a dit…

C'est dans ce dernier, Sandrine, que j'ai puisé les informations de ce billet. Il est édité aux éditions Stéphane Bachès pour une somme raisonnable (35 €). Pierre

Anonyme a dit…

http://www.bm-lyon.fr/expo/08/cartonnagesromantiques/parcours.html#top
C'est bien qu'enfin les cartonnages d'éditeurs retrouvent une place... Je n'imagine pas le nombre qui ont dû être jetés parce que considérés comme " boites à dragées"... Il y a souvent une confusion entre les reliures d'éditeurs trés bas de gamme, qu'on trouve un peu partout en brocante à des prix défiants tout concurrence( de 2 à 30 voir 40 euros...)et ces jolis cartonnages, difficile à restaurer quand ils sont en mauvais état.

Textor a dit…

Tiens, oui justement, comment les restaure-t-on ? Cela doit être coton à restaurer la percaline ...
T

Pierre a dit…

Pour la couleur, c'est facile ; il faut utiliser des teintes pour tissus (Knazeff) mais pour les mors déchirés ? On fait quoi ? On les passe à la machine à coudre ? Pierre

Anonyme a dit…

bonjour,
La teinture Kniazeff... ou Dupont pour soie
il faut faire des greffes de percaline... pour les petits manques et pour les mors cassés, il faut pratiquer une procédure particulière que seul quelques restaurateurs savent faire. seulement pour les plus agiles et les plus patients. Autant dire qu'il faut que le cartonnage ait un reel interet.
M. Olivier Maupin, restaurateur, fait des stages sur ce sujet.
Bien à vous
Sandrine

Textor a dit…

Dommage qu'on ne puisse pas suivre les cours d'Olivier Maupin quand on est un vieux bibliophile grincheux. Il n'accepte que les jolies relieures entre 25 et 30 ans ...
T

Pierre a dit…

Textor, pourquoi toujours associer vieux bibliophile et grincheux ? Je connais de jeunes bibliophiles qui sont grincheux ;-))

Signé : Un vieux libraire acariâtre...

Anonyme a dit…

Ah bon?! je me souviens pourtant avoir été en stage avec de vieux bibliophiles pas toujours grincheux, mais aussi quelques demoiselles d'un âge certain , parfois grincheuses...
:)
S.