mardi 16 novembre 2010

Le Journal Illustré. Intérêt historique, artistique et bibliophilique...


Je vous propose, aujourd'hui, d'évoquer un domaine de la bibliophilie qui est en prise directe avec l'histoire, l'étude de mœurs et la vie mondaine : Le Journal.


Beaucoup de lecteurs du blog – en France et à l'étranger *- me diront qu'un quotidien ou un hebdomadaire ne répondront jamais à un des critères essentiel de la bibliophilie qui est la rareté. Et je répondrai : C'est vrai ! Mais avez-vous vu la fragilité d'un journal ? Ne croyez-vous pas, qu'avec un peu de patience, si les autres critères de la bibliophilie sont respectés (illustrations remarquables, auteur emblématique, etc..) le manque d'exemplaire en bon état ne se fera pas sentir ?


Un journal, pour être recherché et faire partie des livres anciens convoités doit, néanmoins, posséder quelques caractéristiques :


- Être relié, et si possible dans une reliure en bel état
- Le papier doit être en bon état de conservation
- Il doit avoir une unité dans sa présentation (par année, etc…)
- Des collaborateurs célèbres peuvent y avoir fait leurs premiers pas
- Il doit être agrémenté de dessins faits par des illustrateurs renommés
- Et il doit présenter un intérêt historique (guerre, révolution, etc..)


Le Journal Illustré que je présente ici est un hebdomadaire français créé en février 1864. Je propose d'ailleurs la première année d'édition de 1864. Il est illustré de grandes gravures sur bois et traite de sujets en huit pages au format 27 x 37,5 cm. Quelques années plus tard, il sera intégré au groupe de presse du Petit Journal. Il disparaitra en 1899 quand le supplément illustré du Petit journal, en couleur, appartenant au même groupe et vendu depuis 1890, le supplantera.


Adossé à ce Journal Illustré, sous sa forme hebdomadaire, nous aurons conjointement Le Nouvel Illustré qui est la version journalière du premier et que je vous présenterai demain. Il est d'un format légèrement supérieur. Nous y trouverons les mêmes dessinateurs et les mêmes éditorialistes. Le nouvel illustré s'attache à l'actualité et en particulier à l'actualité militaire et politique. Il semble avoir eu une parution plus courte dans le temps. Vous pourrez me le confirmer si vous trouver, avant moi, quelques informations que je ne possède pas. Le Journal Illustré, par contre, va aussi aborder la vie artistique, les mœurs, la vie mondaine et tous ces événements qui relatent la vie en société. Ce schéma éditorial se retrouve d'ailleurs encore aujourd'hui dans Le Figaro, par exemple.


Voici pour information quelques collaborateurs prestigieux du Journal Illustré. Lamartine, Dumas, Monselet, Villemeot, Moinaux, Boucher de Perthes, Duallim, Mery, Sarcey, Daudet, etc…


Pour les illustrateurs, la carte de visite n'est pas moins belle : Vernet, Delacroix, Robert, Géricault, Raffet, De Curzon, Doré, Nadar, Cham, Bertali, Maurice Sand, etc…


Je possède les années 1864, 1865, 1866, 1867, 1868, 1870/1871, 1872, 1874, et 1875 du Journal Illustré, chaque année étant complète et chaque exemplaire étant relié dans une reliure identique en demi-basane havane, le tout en parfait état de conservation. Chaque année est proposée au prix de 175 € + port et l'ensemble, après d'âpres négociations et des palabres interminables doit pouvoir se négocier aux alentours de 1350 € + port. Les tronçonneurs (vente des journaux à l'unité après arrachage de la reliure) seront accueillis au fusil chargé de cartouches à gros sel…


Le plus difficile est de faire un choix dans les gravures que je vais présenter. De plus, quand je commence à feuilleter ces journaux, je ne vois plus le temps passer…Vous pourrez bien sûr me suggérer des périodes ou des événements qui vous intéressent dans les numéros que je propose. Je me ferai un plaisir de faire un billet supplémentaire. Pierre

* je blague...

10 commentaires:

Bernard a dit…

Je ne suis pas persuadé que la rareté soit un critère fondamental de la bibliophilie. En tout cas ce ne l'est pas pour moi. Par contre un critère fondamental est l'intérêt du texte dans le contexte de l'époque de publication. Un journal tel que celui que vous proposez est pour moi infiniment plus intéressant qu'une bible en latin qui ne diffère des autres que par l'imprimeur ou la date de publication.Sa lecture et ses illustrations permettent de comprendre l'époque. Bien sur, l'état doit être parfait ce qui semble le cas des exemplaires que vous proposez. Ça donne envie de changer le thème de collection ...

Pierre a dit…

L'intérieur des ouvrages est frais contrairement aux nouvelles qui ne le sont pas... Et pourtant, d'agréables heures de lecture s'offrent aux acquéreurs.

Il faut remercier, à postériori, la personne qui a fait relier ces journaux - quelle était la motivation du propriétaire ? - et l'artisan qui a joliment procédé au travail.

Il fallait être visionnaire pour collectionner ces journaux illustrés et reconnaitre dès la parution de leur dessins la notoriété des graveurs ! Pierre

Anonyme a dit…

Je suis bien du même avis que Bernard, la rareté n'est certes pas le critère bibliophilique le plus important. J'éprouve beaucoup de plaisir à feuilleter de temps à autre le Larousse Mensuel Illustré que j'ai acheté il y a 35 ans pour l'équivalent actuel de 2 euros, parce que personne ne voulait se charger des 10 gros et pesants volumes in-4°. Un obscur traité de Droit Canon ne m'en procurerait aucun, sauf a être né sur la presse de Gutenberg ou de Peter Schoeffer ; mais pour ça il faudrait plus qu'un miracle.

René de BlC

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord, le plaisir de lire ces anciens journaux est autrement plus captivant qu'une bible en latin du 17e. Ce ne sont pas les mêmes plaisirs... Après reste la place : les revues demandent toujours une place folle !

C'est pourquoi elles sont rares à trouver et encore plus rares complètes... (sauf dans les bibliothèques ;-)

Léo Mabmacien

Anonyme a dit…

je suis en possession de la 1ère édition de l'année 1864. Je me demande quelle valeur elle a. Sachant qu'elle démarre au n°2 (alors qu'il n'y a aucune trace de "ficelle sans son journal), et que même si toutes les pages sont en très bon état (à l'exception de la page de garde un peu déchirée et pliée), la couverture est usée... Merci

Anonyme a dit…

Bonjour,
j'adore ces journaux, acheté un à un, patiemment collectionnés et reliés... J'ai une petite collection du journal des voyages et du nouveau journal des voyages... C'est une anecdote amusante/ Il y a surement eu une concurrence entre les maisons d'éditions de ces journaux. J'ai retrouvé, entourant de façon grossiére un dictionnaire géographique de la Touraine, la première de couverture bleue du nouveau journal des voyages et dans le même temps, à quelques jours d'intervalle, dans une brocante, un lot de journaux du voyage relié sans mention d 'éditeur, ni page de couverture; La reliure n'est pas travail de maison d'édition mais plutôt, un bon artisan lamda.
Ils me prennent une place folle et la poussiére mais quel exotisme dans les dessins et gravures... sans parler des romans d'aventures et des actualités de nos dernières colonies...:)
Bonne journée
Bien à vous.
Sandrine

Pierre a dit…

Comme indiqué dans l'article, une année en bel état de reliure et complète se propose chez un libraire à moins de 200 €. A vous de voir avec le votre, bien sûr. Pierre

Anonyme a dit…

J'essaierai de vous tenir au courant. J'ai quand même l'intention de me procurer le n°1 qui manque. Merci beaucoup.

Anonyme a dit…

Je viens de trouver dans le grenier de nos parents, plusieurs années reliées du journal illustré elles sont complétes et en trés bon etat. Nous désirons les vendre à un collectionneur. J'ai sous les yeux l'année 1993 "30 eme année n°1 au n°52.

Pierre a dit…

Ces journaux, véritable mémoire illustrée de la France du XIXéme siècle, ont une valeur inestimable mais sont très difficiles à vendre. Je n'en connais pas la cause. Un certain désinteret, c'est probable, un encombrement important, c'est sûr !

Je garde les miens sans regrets car ils sont en bel état et j'ai plaisir à les relire. Vous pouvez m'envoyer un courriel (13gandillet@gmail.com) pour que je puisse vous recontacter à l'occasion d'une demande. J'arriverais peut-être à vendre vos exemplaires, si je n'y arrive pas avec les miens ;-)) Pierre