vendredi 5 novembre 2010

La loi des séries : Les œuvres complètes d'Alphonse Daudet joliment illustrées...


Alphonse Daudet est né le 13 mai 1840 à Nîmes dans le Gard. Il entre au lycée Ampère de Lyon à 16 ans lorsque, son père, commerçant dans les soierie est ruiné. A 18 ans, il publie son premier recueil de poésie « les amoureuses ». Il doit renoncer à passer son baccalauréat et, pendant cinq ans, deviendra secrétaire particulier de M. de Morny. Cette place lui permit d'ailleurs de recueillir beaucoup d'observations dont il fit plus tard profiter le public dans ses livres.


Il publia avec succès dans le Figaro une série d'articles qui furent réunis en 1861 sous le titre de Le Chaperon rouge. Dans le Petit Moniteur, sous la signature de Jehan de l'Isle, il écrit ensuite des chroniques intitulées Lettres sur Paris. En 1866, parurent dans l'Événement les Lettres de mon moulin, signées Gaston-Marie qui furent accueillies par le public avec la plus grande faveur. La même année Le Petit Chose, sorte d'autobiographie fantaisiste, parut chez Hetzel.


En 1872, Daudet donna deux livres : Les Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, où il met en scène la vantardise méridionale, Les Petits Robinsons des caves et deux pièces de théâtre, L'Arlésienne, qui est restée au répertoire bien qu'elle n'ait eu d'abord que peu de succès, ainsi que Lise Tavernier, dont on a perdu l'adresse...

La production continuera encore à être abondante ; les ouvrages suivants sont successivement publiés : en 1873, Contes du lundi et Contes et Récits - en 1874, Robert Helmont, études et paysages, les Femmes d'artistes, puis Fromont jeune et Risler aîné, roman qui eut un grand succès - en 1876, Jack, roman sentimental en deux volumes - en 1877, le Nabab - en 1878, le Char en collaboration avec Paul Arène - en 1879, les Rois en exil et Contes choisis, la Fantaisie et l'Histoire - en 1881, Numa Roumestan - en 1883, les Cigognes, légendes rhénanes, contes pour les petits enfants ; l'Evangéliste, roman parisien - en 1884, Sapho - en 1885 - en 1886, la Belle Nivernaise - en 1887, Trente Ans de Paris, sorte de mémoires littéraires où Daudet raconte ses débuts à Paris et l'histoire de ses livres - en 1888, l'Immortel et en 1890, Port Tarascon.


Le principal talent de Daudet consiste dans le mélange de l'ironie et de la sensibilité. Il veut à la fois émouvoir et faire rire : Fromont jeune et Risler aîné est extrêmement touchant ; Tartarin de Tarascon est d'une ironie charmante... Il en est deux autres plus caractéristiques encore : Jack, où la sentimentalité est obtenue au prix des plus singulières invraisemblances (c'est, dit-on, l'œuvre que le romancier préférait) et l'Immortel, qui touche à la caricature.

Alphonse Daudet meurt à Paris en 1897. Il laisse le souvenir d'un être généreux, plein de sollicitude pour ses camarades malchanceux et attentif à son époque : il sera l'un des premiers à apprécier et à prendre la défense des impressionnistes.


Reconnu tardivement de son vivant par ses pairs, Alphonse Daudet aura toutefois le soutien de Zola, des frères Goncourt, et de Maupassant. Il sera également l'un des fondateurs de l'Académie Goncourt (sa mort prématurée, en 1897, l'empêchant d'en être membre). Très aimé du grand public qui voit en lui le chantre généreux et tendre d'une Provence idéale en même temps qu'un "Dickens" à la française, Daudet fut à la fois romancier, conteur, dramaturge et poète. Il n'en souffre pas moins d'être prisonnier du succès des Lettres de mon moulin et de Tartarin de Tarascon ! Et puisqu'il est difficile d'échapper à son destin , on peut relire Les lettres de Mon Moulin, une œuvre certes légère mais immortelle, et les enfants n'ont pas fini de pleurer La chèvre de Monsieur Seguin !

Et puis le matin, le loup l'a mangée...


DAUDET ALPHONSE‎ Œuvres Complètes Illustrées. En 20 Tomes.‎ Librairie de France. 1928 - 1931. Grand In-8 Carré. Broché. Frontispices en couleurs différents sur chaque tome. Nombreuses illustrations en noir et blanc dans le texte, vignettes et culs-de-lampe. Couverture rempliée.‎ Bel état. Vendu


‎Illustrations de Marcel Roche, Adrien Bagarry, André Villeboeuf, Edy Legrand, D'Espagnat.... TOME I (293 pages) : Les Amoureuses, précédées de Retour Sentimental vers Alphonse Daudet, par Henri Béraud. TOME II (276 pages) : Le Petit Chose, histoire d'un enfant. TOME III (385 pages) Lettres de mon Moulin. Lettres à un absent. TOME IV (474 pages) : Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon. Les Contes du Lundi. Les Femmes d'Artistes. TOME V (531 pages) : Fromont Jeune et Risler Aîné. Etudes et paysages Robert Helmont. TOME VI (498 pages) : Jack, moeurs contemporaines. TOME VII (430 pages) Le Nabab, moeurs parisiennes. TOME VIII (294 pages) : Les Rois en Exil, Roman parisien. TOME IX (508 pages) ; Numa Roumestan. L'Evangéliste. TOME X (392 pages) : Sapho. Tartarin sur les Alpes. TOME XI (295 pages) : L'Immortel. La Belle-Nivernaise. TOME XII ( 160 pages) : Trente ans de Paris. Souvenirs d'un homme de lettres. TOME XIII (540 pages) : Port-Tarascon. Rose et Ninette. Entre le prises et la rampe. TOME XIV (320 pages) : Vie d'enfant. Le valet de ferme. Oeuvres provonçales de Baptiste Bonnet. TOME XV (400 pages) : La Petite Paroisse. Premier voyage premier mensonge. Le Fédor. TOME XVI (450 pages) : Soutien de Famille. Notes sur la vie. TOME XVII (114 pages) : La Doulou (la douleur). Le trésor d'Arlatan. TOME XVIII (313 pages) : Pages inédites de Critique Dramatique. TOME XIX (686 pages). Théâtre I. TOME XX (569 pages) : Théâtre II.‎

15 commentaires:

Pierre a dit…

Le 3eme salon du livre de Tarascon (pour les journées du patrimoine, en septembre) sera l'occasion d'un concours de reliure ayant pour thème l'œuvre de Daudet.

Si vous étiez relieur professionnel ou amateur, quel ouvrage de Daudet vous inspirerait ? Le type de reliure que vous choisiriez ?

Dernière question : Doit-on déterminer un prix commun de " produit-matière" comme critère de présentation ? Pierre

Textor a dit…

Et bien les Lettres de mon Moulin, bien sur, à cause du maroquin qui résista vaillamment toute la nuit, la pauvrette, avant de tomber entre les mains du relieur...

Lauverjat a dit…

Ah! Regarder ce vieux lycée Ampère...

Lauverjat !?!

Pierre a dit…

J'ai regardé dans la liste des personnalités du monde de l'art et du spectacle ayant fait leurs études à "Ampère" si votre nom y figurait Lauverjat : Il semble qu'il soit en attente de postérité... Par contre, il y a Raymond Domenech ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Textor, votre idée est absolument géniale !! Je m'en vais, de spa, diffuser le concept auprès des participants... Pierre

Textor a dit…

Merci Pierre.
Génial, je ne sais pas, faites tout de même attention avant de diffuser les idées fumeuses du Textor ! Il n’est pas sur que les relieurs apprécient qu’on les assimile au massacre de la boucherie et au commerce des peaux.
Evidemment, vous, les coups de bistouri ne vous impressionnebt pas, mais Brigitte Bardot n’est pas loin de Tarascon, elle pourrait demander l’utilisation du maroquin de synthèse….
T

Nadia a dit…

Me semblait bien avoir vu traîner sous les étagères des restes suspects, quand je suis venue visiter votre boutique, Pierre...
Pourriez être plus vigilant sur le ménage !

Textor a dit…

Ha vous avez remarqué aussi ! les chats empaillés, les hiboux et la chèvre de Monsieur Seguin, façon descente de lit ? !

Pierre a dit…

Je prenais grand soin de la peau auparavant mais ce n'est vraiment rien quand on voit la délicatesse avec laquelle je manipule les reliures aujourd'hui...

La peau reste, de toute façon, un des grands fantasmes de l'homme. Comme beaucoup de mâles, une descente en peau d'ours, près d'un feu qui crépite, un verre de cognac dans le creux de la main, un piano dans l'autre sur lequel je joue quelques mélodies surannées en face d'une charmante créature amourachée reste le must du must... On peut remplacer la charmante créature par un chien fidèle les jours de disette ;-)) Pierre

Nadia a dit…

... et une Maserati garée dehors, alors que la pluie battante fouette les vitres.

(la créature amourachée, elle a droit à un verre, elle aussi, ou c'est juste le mâle dominant qui peut boire ?)

Pierre a dit…

Bien, aussi, la Maserati ! Dans le genre cliché "d'un pur moment de bonheur", je suis imbattable !

Je suis entrain de mettre en place (en rêve), une exposition de mes beaux ouvrages dans le vaste hall - grand escalier en pierre à deux vis ; large tapis de velours rouge, vitrines éclairées, champagne "l'ambassadeur" et smoking de rigueur - dans un hôtel particulier de Tarascon... Il me reste à trouver l'orchestre et une robe à crinoline pour l'hôtesse d'accueil. Dans mes rêves, les femmes peuvent boire mais ne pas être "pompette" ! Pierre

Anonyme a dit…

N'oubliez pas la pyramide de Ferrero Rocher !

Sinon, il y a le grand Palais, aussi, pour votre expo de beaux ouvrages.


Montag

Nadia a dit…

Ce Pierre... qui eût cru que derrière sa blouse blanche et ses lunettes sévères se cachait un grand imaginatif ?

Pierre a dit…

Le grand Palais ? C'est au dessus de mes rêves ! Pierre

Textor a dit…

A la FIAC cette année, il ne devait plus y avoir assez de place dans le Grand Palais alors ils ont installés des tas de baraquements tout autour du Palais. Tellement tendance, le baraquement! On pourrait imaginer la même chose pour le Salon de la Bibliophile. Des stands off (qui feraient surement des affaires vu qu'à l'intérieur tout est inabordable...)