mercredi 21 avril 2010

Claude Farrère. Voyager par les livres...




La causerie du lundi ayant évoqué la vie et l'œuvre de Pierre Loti, il est légitime de présenter aujourd'hui celui qui fut sans le démentir, son disciple.

Claude Farrère, de son vrai nom Frédéric-Charles Bargone (1876 - 1957) est un écrivain que l'on peut qualifier comme étant épris d'exotisme. La turquie et le japon ont été les deux destinations privilégiées de l'auteur ce qui nous ramène à Pierre Loti, tous les deux ayant été, d'ailleurs, officiers dans la Navale. Il faudrait demander à Hugues, animateur du blogue du bibliophile et ex-officier de la "Royale " si le souvenir de ces deux auteurs est encore présent dans ce corps et si d'autres exemples confirment l'association bénéfique de la plume et de l'ancre…


Ami et admirateur de Pierre Louÿs, ce dernier lui dédicaça son premier roman Fumée d'Opium. On ne pouvait rêver meilleur parrain. Le jour où l'enseigne de Vaisseau Charles Bargone était nommé lieutenant, il se vit aussi décerner sous le nom de Claude Farrère, le prix Goncourt pour Les Civilisés (1905). Il était donc temps de quitter le navire ! Son nom est aussi associé à une heure funeste de la troisième république puisqu'il fut blessé au bras lors de l'assassinat de Paul Doumer en 1932 en le raccompagnant à la porte d'un salon du livre. En 1935, il fut élu à l'Académie Française.


On a fait de Claude Farrère un auteur qui savait raconter sans s'embarrasser de littérature. Il a réussit à s'attacher un public qui se plaisait à vagabonder à la poursuite de sensations et d'aventures agréables sans rechercher un fond de vérité qui est, en fait, sans grande importance… Pierre

Les Civilisés (1905) - Prix Goncourt
Thomas l'Agnelet (1911)
Le chef (1930)
La Gueule du lion (1946)


FARRERE Claude. Les civilisés. Paris, Paul Ollendorf. 102eme édition, broché, extérieur passable. 7 € + port
FARRERE Claude. Thomas l'agnelet. Paris, Flammarion. Illustrations de Louis Morin. 1929, demi basane. 13 € + port
FARRERE Claude. Le chef. Paris, Flammarion, 1930. Demi-basane amateur, faux nerfs, couverture conservée. 15 €
FARRERE Claude. La gueule de Lion. Paris, Flammarion. 1946. Demi-basane amateur, faux nerfs. 15 € + port
REVON Maxime. Claude Farrère, son œuvre. Paris, 1924, La nouvelle revue critique, bibliographie des œuvres, portrait et autographe. 7 € + port

3 commentaires:

Pierre a dit…

Une aparté :

Je viens d'apprendre que le salon de Lourmarin pourrait avoir lieu une fois tous les deux ans à partir de cette année. Je ne me réjouis pas de cette nouvelle car c'est un rendez-vous toujours réussi mais j'y vois une opportunité de développer les journées du livre ancien de Tarascon, les 18 et 19 septembre 2010. Le niveau de bibliophilie n'égalera jamais celui de son ainé mais j'invite les libraires intéressés à se joindre à moi pour présenter de beaux ouvrages à leur clients de province. Pierre

Lug.artblog a dit…

L'histoire pour l'art, ou plutot, l'art pour l'Art ("art for Art's sake!")... c'est une très belle notion, "ne pas s'embarrasser de littérature". Ecrivait il pour les autres? pour lui? pour les deux, sûrement.
Reste qu'à mes yeux, il semblerait qu'aujourd'hui plus encore, nous ayons besoin d'échapper sans chercher une leçon ou une vérité rébarbative... Quoique, "apprendre reste une bonne chose".

Pierre a dit…

Céline écrivait " le miracle de la multiplication des pains laisse rêveur mais le miracle de la multiplication des livres, et par conséquent de la gratuité du travail d'écrivain est un fait bien acquis ". Donc l'écrivain écrit pour les autres ! Ce raccourcis m'arrange évidemment car le manque de reconnaissance n'empêche pas le désir de reconnaissance.

Claude Farrère avait le talent de faire croire qu'il ne s'embarrassait pas de littérature. Ce talent nécessite, bien sûr, beaucoup d'apprentissage. Pierre