lundi 23 novembre 2015

Pensées et entretiens d'Epictète à L'Enseigne du Pot Cassé : Le détachement comme remède à nos maux...


On ne connaît pas exactement les dates de la naissance et de la mort d'Epictete comme on ignore presque tout le détail de sa vie. A-t-il vraiment existé, en fait ? Oui, si l'on en croit les professeurs de philosophie, dont on peut cependant penser qu'ils justifient leurs salaires et cautionnent parfois leur présence en inventant des écrivains fictifs… D'origine Grecque, il aurait passé de longues années à Rome comme esclave sous le règne de l'affreux Néron et mourut à un âge avancé pour l'époque sous le règne de Marc-Aurèle. Il faut croire que sa jeunesse fut pauvre et malheureuse. Sa condition inférieure, quand il fut amené à Rome, porte naturellement à le penser dans tous les cas. Mais dès cette époque, il pratiquait la haute et fière philosophie stoïcienne, le plus mâle effort vers la vertu qu'ait accompli l'esprit humain, avant que la doctrine chrétienne vienne apporter aux hommes le principe divin de toute vertu féconde…


Le maître d'Epictete, Epaphrodite, l'avait pris un jour pour hochet de ses amusements brutaux. L'esclave grec qui souffrait d'une jambe malade avertit son maître qu'il risquait de la lui casser ; l'avertissement ne produit cependant aucun effet et quelques instants plus tard, Epictète poussé trop violemment se brisa la jambe ! " Je vous l'avais bien dit, observa-t-il avec calme, que vous me la casseriez !" Ce trait répond bien à la philosophie morale de cet homme qui avait su affranchir sa raison et sa volonté de tous ses désirs et de ses émotions.


Epictète professe que l'homme est vraiment libre quand, nul événement, nulle contrainte n'a prise sur lui. Il doit se réfugier dans une morosité de façade et renoncer pour cela à toute ambition, quelle qu'elle soit, et à toutes les choses qui ne dépendent pas de son vouloir et de sa raison - sans aller jusqu'au mariage, quand même ! Qu'importe si la fortune lui échappe, si les impôts lui volent le fruit de son travail, si ses amis le trompent, si son honneur lui est ravi, si son patron le harcèle ou s'il est atteint d'une grave maladie par la négligence coupable d'individus irresponsables ! Volontairement soumis à la sagesse de la providence, il restera libre et heureux.


Nous comprenons bien que la doctrine d'Epictète est noble mais il faut l'adoucir, en quelque sorte, pour qu'elle soit réalisable. Le détachement n'empêche pas le plaisir et il convient d'en jouir avec bonheur comme un esprit que rien de périssable n'enchaîne. On voit bien par ces brèves considérations de quelle manière et par quels principes cette doctrine nous permet, aujourd'hui, de faire la queue à la Poste ou à la Sécurité Sociale tout en élevant notre âme vers la perfection des sentiments. Abstine et sustine – sache t'abstenir de râler et souffrir ton mal en silence – voilà la maxime qui doit vous permettre de faire face au monde moderne avec des principes qui appartiennent au monde passé… 


Il n'existe pas de bibliophile, un tant soit peu amateur de livres, qui n'ait croisé sur son chemin initiatique l'histoire cahoteuse -  et à la fin, chaotique – des éditions d'art "A l'enseigne du Pot Cassé". Ceux qui s'intéressent avec raison à ces remarquables publications doivent impérativement acquérir l'ouvrage de Pierre-A Thomi qui présente parfaitement les collections de cet éditeur. A Constantin Castéra, la Bibliopolis reconnaissante… Pierre


EPICTETE. Pensées et entretiens d'Epictète. Paris, Éditions du pot cassé, 1937. Bibliotheca magna. 144 pages. 8 feuillets en fin d'ouvrage mentionnent les ouvrages publiés par l'éditeur dans les quatre collections que comptent ces publications : Magna, Antiqua, Lumen animi et Scripta manent. Bon état intérieur et extérieur. Exemplaire numéroté sur papier de Bornéo. 18 € + port

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"La philosophie nous aide à supporter avec patience, les malheurs des autres"

René

Pierre a dit…

Aussi... Mais à mesure que le temps passe notre carapace se fragilise. Pierre