jeudi 12 novembre 2015

Histoire de l'Empire Ottoman par l'abbé Mignot. Plus grand que Byzance au temps de sa splendeur !


Avant de présenter l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente, une précision s'impose pour ceux qui ne savent pas – et pour cause puisqu'il n'existe plus depuis près de 100 ans – ce qu'a été l'Empire ottoman : il s'agissait d'un ensemble d'états acquis par les Turcs entre 1299 et 1922, soit 623 ans. Fondé sur les ruines de l'empire romain d'Orient, l'Empire ottoman présentait une plus grande étendue que celle de Byzance à l'apogée de sa grandeur !


Sa civilisation, expression d'un subtil équilibre entre différentes religions et cultures, est alors l'une des plus importantes au monde. Cependant, après le brillant règne de Soliman le Magnifique, l'Empire, en butte à des difficultés intérieures, s'affaiblit jusqu’à poser à la diplomatie européenne la question d'Orient au 19eme siècle, puis à disparaître au lendemain de la Première Guerre mondiale.


On doit au Sultan Orhan Gazi et ses descendants le début de cette conquête. Tout en continuant à viser essentiellement les terres chrétiennes, il ne craint pas de se retourner contre ses voisins les plus proches. Ses relations avec l’Empire byzantin chrétien sont d'ailleurs ambiguës.  L'ottoman peut être l'ami d'un monarque, dont il épouse la fille Théodora (sic) et auquel il prête main-forte dans sa lutte contre les Serbes (ce qui lui donne l'occasion de passer pour la première fois en Europe) puis devenir son ennemi en s'emparant de Nicée en 1331. L'église où avait été proclamé le symbole des Apôtres au premier concile œcuménique de 325 sera transformée en mosquée. ..


L'Europe, comme au temps de la première apparition des Turcs dans le Proche-Orient à la fin du 11eme siècle prêchera bien la croisade mais trois cents ans se sont écoulés et l'ardeur n'est plus la même ! les serbes se ralliant aux turcs, dès lors, il convient réellement de parler d'Empire ottoman et non plus d'Empire turc !


De l'Empire byzantin, il ne restera pas grand-chose d’un point de vue territorial (une ville et ses faubourgs), et moins encore d’un point de vue moral au 15eme siècle. Pour l'islam, la prise de la ville répondait à une vieille promesse ; depuis huit siècles, elle était désirée, attendue comme la victoire finale, la preuve de sa suprématie sur les autres religions. "Élu" serait le peuple qui la prendrait !


Dans la nouvelle capitale de l'Empire ottoman, Constantinople, devenue Istanbul, Mehmed II Fatih jettera aussitôt les fondements de la coopération qu'il entend établir entre ses sujets : des libertés exceptionnelles sont données aux chrétiens ; les Génois se voient confirmer leurs privilèges. Fidèle à la tolérance ancestrale des Turcs, le Sultan organise les Églises grecque, arménienne, syriaque et la synagogue : des patriarches sont nommés, les tribunaux ecclésiastiques reçoivent de larges compétences. Ainsi se trouve codifiée la division des peuples de l'Empire en communautés religieuses autonomes.


Dans toute la chrétienté, une émotion immense est soulevée par la prise de Constantinople, et le découragement s'empare bientôt des esprits. La Serbie est annexée en 1459. En 1463, c'est la Bosnie ; en 1467, l'Herzégovine et l'Albanie. De 1461 à 1475, Mehmed arrache aux Génois tous leurs comptoirs de la mer Noire et il vassalise la Crimée. Il met fin à l'Empire grec de Trébizonde, dans le nord-est de l'Asie Mineure (1461) et occupe la Karamanie. Plus à l'est, il repousse les Iraniens.


L'Empire atteindra son plus haut niveau de puissance sous Soliman le Magnifique au 16eme siècle. Au cours de son long règne de 46 ans, ce grand Sultan craint et admiré ne mènera pas moins de treize campagnes, dix en Europe, trois en Asie. L'Empire est devenu démesuré. Il s'étend de la frontière de l'Autriche au golfe Persique, de la mer Noire aux confins marocains. Il englobe l'Anatolie (le pays des Turcs) et la Transcaucasie, la Syrie, la Palestine, une partie de l’Irak, l'Arabie, l'Égypte, la Cyrénaïque et la Tripolitaine, les régions côtières de la Tunisie et de l'Algérie, le nord du Caucase, le Kouban, la Crimée, l'Ukraine méridionale, l'actuelle Roumanie, la plus grande partie de la Hongrie et les territoires de l'ex-Yougoslavie, l'Albanie, la Grèce et la Bulgarie. Il n'a plus, en apparence, que deux adversaires – l'Iran à l'est, le Saint Empire à l'ouest –, ainsi que la petite mais tenace république de Venise. Une nouvelle puissance cependant apparait au 18em siècle : la Russie ! Non contente de participer à la lutte contre les Turcs, elle va devenir son principal ennemi et causer sa ruine. L'abbé Mignot ne put l'imaginer, lui qui termina son histoire de l'Empire ottoman, proposé aujourd'hui,  par une paix de Belgrade en 1740 en leur faveur… Pierre


MIGNOT (Vincent). Histoire de l'empire ottoman, depuis son origine jusqu'à la paix de Belgrade en 1740. 4 volumes in 12. Paris, Le Clerc, 1771. Reliure pleine basane jaspée, dos lisse, caissons fleuronnés et roulettes dorées, pièce de titre et de tomaison, roulette sur les coiffes et les coupes, tranches mouchetées. [2ff titre], x, 532pp ; [2ff titre], 517pp ; [2ff titre], 503pp ; [2ff titre], 500pp, [2ff approb]. Première édition. Quelques restaurations discrètes aux coiffes. Bel ensemble très frais. 270 €+ port

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