Une question m'a taraudé cette semaine : Faire un catalogue papier : Est-ce bien raisonnable ? Mes petits catalogues virtuels sont faciles à réaliser, ne demandent qu'un investissement en temps et je peux compter sur la fréquentation physique de ma boutique et sur celle, virtuelle, de mon blogue pour vivre. Alors ? Et bien, quand vous recevez un recueil particulièrement bien présenté imprimé pour un confrère – il s'agissait, cette fois-ci, de celui de la librairie des Carrés – une légitime envie de faire aussi bien vous traverse l'esprit : pour ma clientèle, bien évidemment mais, peut-être aussi, pour me flatter moi-même ! Cogito, ego sum…
J'ai cherché à acquérir un logiciel de publication
assistée par ordinateur (P.A.O) : les plus performants sont onéreux et nécessitent
une prise en main par un professionnel : les logiciels gratuits qui n'obligent
pas à les rentabiliser sont-ils fiables ? : les modèles Word sont-ils suffisants pour
envisager une impression papier ? Voici
cependant la démarche à suivre, quelle que soit l'application choisie, selon wiki...
Recueillez les informations concernant le contenu de
votre catalogue. Avant de commencer, ayez en main tous les éléments dont vous
aurez besoin : des photos, la liste des ouvrages que vous aurez choisis, leurs
notices ainsi que des informations sur votre librairie - toutes informations
qui pourraient convaincre vos clients d'acheter vos livres. !
Peaufinez vos clichés : ces images seront la première
chose que verront vos clients dans votre catalogue. Elles représentent donc un
des éléments les plus importants du catalogue. Une photo attrayante donnera
envie au client de lire la description du produit et espérons-le, de l'acheter :
photographiez chaque produit individuellement (pas en groupe) sur un fond clair
et ajoutez une ombre pour que les produits semblent sortir de la page .
Vérifiez vos notices : avant de rédiger les fiches de vos
livres, vous devez choisir un panel de livres suffisamment rares et luxueux
pour intéresser le lecteur. Vous devez aussi leur attribuer des numéros
d'article et des prix. Ne noyez pas votre lecteur dans une liste exhaustive. Classez
vous ouvrages par thème ou dans un ordre qui soit logique. Ne présentez que les
informations nécessaires pour vendre. Vous pouvez toujours attirer l'attention
de vos clients sur votre blogue internet s'ils désirent en savoir
plus.
Choisissez une taille adaptée. Une fois fermé, votre
catalogue devrait avoir une taille pratique : le format 23,5/16cm a, pour,
l'instant ma préférence. Votre catalogue devra être assez grand pour que vos
clients âgés puissent facilement lire les notices sans qu'il se révèle encombrant.
Choisissez le bon nombre de pages. Votre catalogue doit
être suffisamment long pour donner à vos clients toutes les informations dont
ils ont besoin et suffisamment court pour entretenir leur intérêt… Ne les noyez
pas dans des détails superflus. N'oubliez pas la table des matières, les
produits phares qui apparaîtront sur une page entière et d'autres pages
d'informations secondaires comme la présentation d votre boutique. Le nombre de
pages doit être un multiple de 4 car il semblerait que les imprimeurs impriment
4 pages sur une seule feuille de papier (2 à l'avant et 2 à l'arrière).
Utilisez la même typographie et les mêmes symboles dans
tout le catalogue pour ne pas distraire le client. Par contre, chaque thème peut
être facilement repérable grâce à un code de couleurs placé en haut, en bas ou
bien sur le côté des pages.
Créez une couverture impressionnante. La couverture sera
la première chose que verront vos clients potentiels et elle est donc un
élément clé du succès de votre catalogue. Si celle-ci n'attire pas le regard,
le catalogue pourrait très bien terminer dans la poubelle avant même d'avoir
été ouvert.
Réalisez un bon de commande. Bien que cette étape puisse sembler fastidieuse, souvenez-vous qu'un client pourrait renoncer à acheter un de vos ouvrages parce qu'il ne comprend pas le bon de commande ! Facilitez la tâche à vos clients en leur fournissant un bon de commande pré-imprimé avec votre adresse postale. Mentionnez également si les commandes peuvent être passées par virement ou internet.
Voilà, je crois avoir listé ce qu'il convenait de faire…
Et puis, je réalise que le plus important, dans un catalogue, est avant tout de proposer des ouvrages de
qualité ! Damned ! cherchons dans mes tiroirs... J'ai donc, à cet effet, intercalé,
dans ce billet, quelques ouvrages remarquables qui pourraient plaire à mes
clients bibliophiles. What else ? Pierre
14 commentaires:
Vos conseils seront les bienvenus ! Pierre
Ne pas oublier d'indiquer clairement les moyens de paiement acceptés par le vendeur, spécialement pour les acheteurs étrangers : le chèque reste sacro-saint en France mais a été éradiqué depuis longtemps dans la plupart des autres pays. Beaucoup semblent ignorer encore l'existence du virement SEPA, sans frais dans la zone EURO.
Il m'est souvent arrivé de renoncer à un achat quand le mode de paiement proposé ne me convient pas.
Il est vrai que pour les anciens - pour ne pas dire les vieux -le catalogue papier garde un attrait indéniable : pas bip-bip, pas de tutut, pas d'images animées ou clignotantes, pas de fatigue pour les yeux.
Mais c'est un gros travail !
René
Mettre beaucoup d'images.
(Mignon le La Fontaine)
H
Bien vu, Hugues. Le La Fontaine étant illustré de 245 figures en taille-douce, je pense plutôt choisir un cliché de la reliure... Pierre
Il est pas cher en plus :)
Bonsoir Pierre,
Il y a catalogue papier et catalogue papier. Ce qui fait la différence, selon mon humble avis, c'est la patte du libraire. Aussi votre proposition Ne présentez que les informations nécessaires pour vendre fait débat.
Vous voyez bien qu'il vous faut une secrétaire ! je prends en charge le word et les photos attrayantes, mais je ne fais pas le café. Nous irons au bar en face.
À mon avis, le catalogue papier ne vaut aujourd'hui la peine que s'il apporte, en plus de sa fonction d'outil d'aide à la vente, des informations d'ordre bibliophilique : cataloguer un fonds thématique, régionaliste par exemple, ou encore la bibliothèque exceptionnelle d'un bibliophile amoureux de reliures aux armes ou d'ex-libris. Le catalogue devient alors un véritable ouvrage qui participe de l'histoire du livre et de l'imprimerie.
Pour ce qui est de la question de la mise en pages, seul un logiciel professionnel (InDesign ou XPress) vous apportera à la sortie une qualité satisfaisante. D'autant plus si vous avez justement élaboré un contenu de qualité, en harmonie avec la qualité typographique des ouvrages proposés à la vente. Qui plus est, quelle que soit la difficulté de prise en mains d'un tel logiciel, si vous avez du goût et des exigences particulières quant à la maquette, ce sera toujours un gain de temps par rapport à l'usine à gaz qu'est une mise en pages sophistiquée sous Word ! Par souci d'économie, vous pouvez également demander à un professionnel de vous réaliser le gabarit de base et la charte graphique, puis faire le remplissage vous-même avant de lui demander in fine de vérifier votre travail avant remise au service prépresse de votre imprimeur.
Ce n'est pas raisonnable.
ah, un beau catalogue thématique, avec des notices longues comme le bras, qui nous apprennent tout ce qu'on veut et tout ce qu'on ne savait pas qu'on voulait, catalogue qu'on gardera précieusement, et qui fera la gloire de la librairie dans les siècles des siècles... heu, je m'emballe peut-être un peu, mais c'est l'esprit.
C'est un investissement non négligeable, pour le prix d'un catalogue correct sans luxe et de l'expédition à un fichier client de 800/1000 personnes, vous pouvez a peu près vous offrir un site internet de librairie avec toutes les fonctionnalités. Vous qui modifiez quotidiennement votre contenu de blog, avec la même démarche éditoriale sur site marchand vous seriez sans doute super référencé et bien visible, pourquoi pas un vrai site marchand de la librairie, plutôt qu'un blog et un catalogue ?
Daniel B.
Merci pour vos commentaires en externe et sur le blogue. Le développement de la vente sur catalogue virtuel ou adossée à mes articles du blogue reste une priorité. Un site serait peut-être plus efficace mais augmenterait ma présence sur l'ordinateur. Je crains le "canal carpien", Daniel !
En fait, je dois avouer que ce catalogue papier serait un peu ma "danseuse" et aussi un défi ;-)) En voici la raison dans la réponse que je viens de faire au courriel d'un client bienveillant...
Cher Monsieur,
Votre réponse détaillée m'enchante car elle résume ma pensée. J'envisage un catalogue pour une raison que vous avez mentionnée :
"Du point de vue du vendeur: c'est plus délicat. Il me semble qu'il reste un cas très précis où une telle dépense est envisageable: Lorsque le libraire a pu tomber sur une succession d'un érudit dont la bibliothèque recèle des raretés insignes avec forces ex-libris prestigieux, envois personnalisés, exemplaires exceptionnels etc... ( En résumé des exemplaires de grande et même très grande valeur)"
Ce serait une façon de rendre hommage à un collectionneur que je n'ai pas connu mais dont je ne doute pas une seconde qu'il fut un vrai bibliophile. Sa petite fille est venue me voir, il y a quelques temps, car elle n'avait trouvé personne qui puisse mettre en valeur les livres dont elle avait hérités. Elle les rassemble maintenant. Pour information, les quelques clichés que j'ai présentés viennent de cette bibliothèque. Vous avez raison. Cette plaquette risque d'engloutir mon bénéfice à venir mais cela ne m'ennuie pas vraiment. ;-))
Mais à bien lire vos courriels, je réalise que l'entreprise est hasardeuse. C'est pourquoi, je cherche une idée venue d'ailleurs pour fédérer les libraires audacieux. Hugues s'y attache de son côté pour les bibliophiles. Il ne reste plus qu'à trouver une tribune... ;-)) Pierre
Eh oui, comme vous je me demande si je n'envisagerai pas la formule du catalogue sur papier.
A voir et à étudier prochainement.
Salutations
Charles LECLERCQ
EQUINOXE
Et si arrivions à fédérer quelques libraires autour d'un magazine bibliophile connu, avec pour chacun une page de catalogue proposée régulièrement ? Pierre
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