dimanche 15 novembre 2015

Abrégé de l'histoire des croisades à l'usage de la jeunesse par Michaud et Poujoulat.


En ce jour de novembre 1095, malgré le froid et la neige tombée sur la montagne entourant Clermont, capitale de l'Auvergne, une grande foule s'était rassemblée pour la venue du pape Urbain II. Quand celui-ci prit la parole du haut d'une simple tribune en bois, il se fit un grand silence. Tout le monde devinait que le pape allait parler des nouvelles qui s'étaient répandues dans toute l'Europe à propos de la Terre Sainte. Et ces nouvelles étaient désastreuses pour la chrétienté...


Urbain s'adressa à la foule en français : « Ô peuple des Francs ! Peuple aimé et élu de Dieu ! De Jérusalem et de Constantinople s'est répandue la grave nouvelle qu'une race, totalement étrangère à Dieu, a envahi les terres chrétiennes, les dépeuplant par le fer et le feu. Les envahisseurs ont fait des prisonniers : ils en prennent une partie comme esclaves sur leurs terres, les autres sont mis à mort après de cruelles tortures. Ils ont détruits les autels après les avoir profanés.  Arrachez cette terre et soumettez-là ! Jérusalem est une terre fertile, un paradis de délices. Cette cité royale, au centre de la terre, vous implore de venir à son aide. » C'est ainsi que commença la première Croisade !


Le 28 mai 1291, tombe la ville de Saint Jean-d’Acre, dernière cité franque d’Orient incarnant le royaume de Jérusalem, fondé 192 ans auparavant par Godefroid de Bouillon. Située à 152 kilomètres de la ville sainte, Saint Jean d’Acre abritait alors pas moins de 35000 habitants, 15000 chevaliers templiers et soldats croisés envoyés par le Roi Henri II de Lusignan, Roi de Chypre et de Jérusalem.  C'est ainsi que se termina la véritable dernière Croisade !


Cependant, au cours des siècles, en dépit de diverses tentatives de reconquêtes de Jérusalem, les Croisades n’ont cessé d’exercer une certaine fascination sur les européens, renforcée encore aujourd’hui par l’actualité. Des "pseudo-croisades" eurent lieu, bien sûr, au 15eme, 16eme et 17eme siècle. Elles n’avaient, malgré tout, pour but que de contrer l’expansion de l’Empire Ottoman qui avançait jusqu’aux portes de l’Europe sur les décombres de Byzance.


D’ailleurs, aujourd’hui, l'idéal religieux qui a guidé les premières croisades n’existe plus. Personne ne songerait à endosser la tunique blanche "croisée", c'est-à-dire marquée de la croix rouge du Christ ! La nouvelle "croisade" menée contre le colonialisme de l’Islam, institué par la domination et la peur, n'en est pas une, c’est une guerre !


Daesh est une organisation qui régit un état virtuel de 300000 kilomètres répartis entre l’Irak et la Syrie. Un seul crédo de ce nouveau djihad : « la loi islamique est la seule loi applicable ». Appelant tous les sunnites à lui prêter allégeance , ces fanatiques rejettent pêle-mêle la chrétienté, la démocratie, la laïcité et le nationalisme ; face à eux, le reste du monde. Les dés semblent jetés…  


Et pourtant ! N’oublions pas que les sept croisades menées au  11eme et 12eme siècle ont échoué en Orient : elles servirent surtout les intérêts des marchands italiens qui, en renforçant leurs positions dans l'Empire byzantin, deviendront des intermédiaires économiques indispensables entre l'Occident et le monde musulman. A qui profitera ce prochain conflit face au colonialisme de l’Islam ? A la paix, peut-être... Pierre


MICHAUD et POUJOULAT. Abrégé de l'histoire des croisades à l'usage de la jeunesse. 2 tomes in-12. Reliure romantique, pleine basane verte, plats estampés à froid, encadrement par un filet doré, roulette aux coiffes et aux coupes, dos lisse, caissons dorés, tranches jaspées, gardes colorées. Paris, Ducollet, 1838. Illustrations hors texte. Etat parfait sans rousseurs. Ex praemio. 65 € + port

8 commentaires:

Patrick a dit…

il faudrait vous adresser un commentaire intelligent après la publication de chacun de vos articles où l'on apprend toujours quelque chose mais ça n'est pas facile d'être au niveau alors on se contente de vous féliciter de loin en loin et de vous remercier. Continuez longtemps.
Patrick C.

Pierre a dit…

Merci Patrick. Voilà qui motive ;-)) Pierre

Nadia a dit…

Vous l'avez bien dit Patrick ! c'est pour ça que j'ai sévi ici un temps, en mode "blonde naïve", tout en rongeant mon clavier de ne pas pouvoir faire mieux, et me suis doucement éclipsée sur la pointe des petons. J'admire tous ceux que je peux lire ici. En même temps, sont-ils des spécialistes, auquel cas ils ne seraient experts que dans le domaine qui les intéresse/concerne, ou bien ont-il en plus cette fabuleuse chose que l'on appelle "culture générale" et qui pour moi est la meilleure des intelligences (après celle du coeur) ? pour Pierre, je sais, quand il daigne arriver à l'heure à nos rendez-vous "petit-déjeuner - je vous paye le café et j'amène les pains au chocolat" et que, de guerre lasse, je me suis auto-acheté mon déjeuner car il s'est pété le dos, bref, quand il arrive à l'heure donc, il réussit à m'éblouir à chaque fois davantage...

(mais non Pierre, vous ne me devez rien, on est ici entre amis).

Pierre a dit…

Merci pour ce gentil commentaire, Nadia. J'admets que ayant le médullaire fragile, je compense par le cérébral ;-)) Pierre

calamar a dit…

médullaire ! médullaire ! est-ce qu'on a une gueule de médullaire ? moi les ceusses qui causent qu'on pige que pouic, hein... pourraient pas parler latin comme tout le monde ?
et pis c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule, sinon Pierre va faire une déprime grave, tout seul avec Hugues à pleurer les commentateurs perdus.

Pierre a dit…

J'avais des commentateurs. Je n'ai plus que des amis ! Et certains laudateurs (encore un mot abscons que j'adore) me font rougir la médullaire ;-)) Pierre

calamar a dit…

hum... dans abscons il y a abs... quel jeu de mot pourrait-on bien faire ?

Pierre a dit…

Encore un mot absolument...con que j'adore ? Pierre