dimanche 27 septembre 2015

Octave Mirbeau illustré par Freida : qui exalte l'autre ?


Je ne suis pas un mordu de la bonne affaire sur Ebay mais, comme certains de mes lecteurs, j’ai quelques mots clés en tête que je pianote à l’occasion. Cela fait huit ans que je pianote à l’occasion… je finis par être un bon client ! C’est donc un pur hasard (sic) qui m’a fait tomber sur cette annonce proposant une œuvre d’Octave Mirbeau illustrée par Freida. La fiche me semble bien faite. Vous pourrez donc suivre cette vente avec moi  (on peut cliquer) ! On aime ou on n'aime pas - mais si on aime, on peut casser sa tirelire ?


Titre : Le Jardin des supplices [1899]. Auteur : Octave Mirbeau (Trévières, 1848 – Paris, 1917). Écrivain français originaire du Perche, journaliste, pamphlétaire et critique d’art ayant participé à faire connaître l’œuvre de Rodin, Camille Claudel, Van Gogh, Maillol, Monet et autres peintres impressionnistes dont il était un fervent défenseur. Il ne fut pas seulement un intellectuel influent de la Belle Époque, à la fois engagé, libertaire et individualiste, il en fut aussi une figure très populaire dont le succès dépassa largement les frontières de la France. Une figure subversive, pourfendeur des bien-pensants, souvent en guerre contre l’injustice sociale et l’hypocrisie des institutions. Ses principales cibles : le capitalisme, la bourgeoisie, et toute idéologie dominante. Une figure complexe aussi qui, avant de devenir un dreyfusard acharné, fut antisémite - comme il l’évoqua lui-même dans son article, « Palinodies » (1898) -, ou qui, par pacifisme chevronné, préconisait un rapprochement franco-allemand, ce qui lui valut une longue phase de purgatoire après sa mort en 1917. Singulière et multiple, son œuvre rejette les courants en vogue de l’époque, le réalisme, le naturalisme ou encore le symbolisme, lui préférant des voies plus tortueuses, comme celles de l’expressionnisme ou de l’impressionnisme. Son livre le plus connu est sans nul doute « Le Journal d’une femme de chambre » (1900), dans lequel il met en scène Célestine, une domestique en prise aux dessous peu ragoûtants de la bourgeoisie de l’époque. Symbole de la lutte des classes, ce roman inspira plusieurs cinéastes à l’instar de Renoir, Buñuel ou plus récemment Benoit Jacquot. Autre œuvre très connue et radicalement différente : « Le Jardin des supplices » (1899), dans lequel il regroupe différents textes sur les monstruosités humaines. On lui doit aussi quelques pièces de théâtre - dont l’immense succès, « Les affaires sont les affaires » (1903) ou encore la comédie, « Le Foyer » (1908), dans lequel il dénonce la charité business - ; un recueil de nouvelles « anti-Daudet », « Lettres de ma chaumières » (1885) et quelques autres romans dont certains étaient assez noirs comme « Le calvaire » (1886), « L’Abbé Jules » (1888), « Sébastien Roch » (1890) et d’autres plus légers, voire burlesques comme « Dingo » (1913).


Artiste / Illustrateur : Raphaël Freida (Digne, 1877 - 1942). Artiste-peintre français d’inspiration expressionniste, élève de Jean-Paul Laurens, aussi grand cartonnier pour vitraux. Il se fit rare dans l’édition, n’illustrant que cinq ouvrages : « Poèmes Barbares » de Leconte de Lisle (1914), « Œdipe Roi » de Sophocle (1922), « Thaïs » d’Anatole France (1924), « Hérodias » de Flaubert (1926), et « Le Jardin des Supplices » de Mirbeau (1927).


Éditeur : Paris, Javal et Bourdeaux, 1927 – Imprimeurs : Coulouma pour la typographie et Porcabeuf pour les eaux-fortes. Référence : Carteret, IV, 283. Édition : Exemplaire : ex. hors commerce (H.C.) sur japon, non annoncé sur le justificatif de tirage et comprenant 4 états des onze gravures et 1 planche refusée, ce qui semble similaire aux 60 ex. du 2ème tirage de tête. Tirage total : 538 exemplaires avec un tirage courant sur Arches de 360 ex (n°166-525). Avant cela, trois tirages de tête représentant 165 ex. (n°1-165) et se décomposant ainsi : 15 ex. sur japon ancien (n°1-15, avec 5 états, 1 original et 1 pl. refusée), 60 ex. sur japon impérial (n°16-75, avec 4 états et 1 pl. refusée) et 90 ex. sur annam (n°76-165, avec 3 états et 1 pl. refusée). En supplément, 13 ex. réservés à des bibliophiles, imprimés sur japon ancien et numérotés en chiffres romains (I à XIII). Iconographie / Illustrations : 45 gravures originales de FREIDA, protégées de serpentes volantes opaques et pour la plupart signées dans la planche. Détails : 11 eaux-fortes originales  hors-texte en 4 états (44 pl.) + 1 planche refusée. Détails des états : 1 état définitif en noir + 1 état au trait + 2 états avec de petites remarques – l’un en noir et l’autre en bistre. Dimensions des eaux-fortes (H x L) : environ 32,5 x 25 cm pour la planche ; 22 x 16,2 pour le dessin. Type de reliure : en feuilles – ni relié ni broché. Étui / Emboîtage : chemise et étui cartonnés à motifs gris argentés sur fond crème. Couverture : chemise rempliée, papier à relief couleur vert-bleu, titré en rouge et illustré d’une vignette. Dos : imprimé en rouge (titre) et vert foncé (auteur et date). Format (H x L x P) : in-4, environ 32,5 x 25 x 3 cm. Poids (sans emballage) : environ 3,4 kg. Nombre de pages : 204-[2] pp + (1 ff.).   
        

État général : très bon – d’autres photos possibles sur demande. Étui / Emboîtage : accidenté, à restaurer – une tranche est totalement détachée + par endroits, quelques frottements et le papier qui commence à se décoller.  Couverture : très bon, voire excellent. Intérieur / pages / gravures : non coupé (tranche supérieure fermée), très frais, très propre, rien de particulier à signaler. Rousseurs : aucune constatée. Suites : excellent état

4 commentaires:

calamar a dit…

livre tentant. C'est sympathique de le signaler, au risque de voir les enchères monter et donc de ne pouvoir l'acheter !

Pierre a dit…

C'était une façon de faire le buzz sur Freida ! Et puis, comme les gens vont voir que j'aimerais acquérir cet ouvrage, ils mettront un point d'honneur à ne plus faire d'enchères dessus pour me faire plaisir... Enfin, je crois ! Pierre

PS : Christian, au nom de notre vieille amitié, je vous demande d'en faire autant ;-))

Pierre a dit…

C'est pas moi qui l'ai eu... Trop court !

Je me suis rattrapé sur un autre ouvrage du même illustrateur, celui-ci dans une belle reliure. Pierre

calamar a dit…

ce n'est pas moi non plus... bah, il n'avait que 45 gravures...