Au début du livre de la Genèse, Dieu créer l'univers, l'homme et la femme qu'il place au centre d'un merveilleux jardin… et voici qu'apparaît le serpent ; le mal entre dans le monde. Il est représenté dans la tradition chrétienne sous la forme d'un diable multiforme, ange de lumière qui se serait perverti.
Question subsidiaire : le diable est-il une figure ou une
vraie personne ? Lucifer, Belzebuth, Faust, Méphisto sont-ils à son image ? S'il est un ange, il ne peut être cependant une
vraie personne... L’église n'a jamais tranché, en fait, mais les écrivains, les
compositeurs et les scénaristes l'ont fait pour elle ! Dans l'ouvrage que je
propose aujourd'hui à la vente, c'est Flaubert qui s'y colle avec le récit de
la tentation de Saint Antoine.
IVème siècle après JC, Saint Antoine, ermite dans le
désert égyptien subit les assauts des sept péchés capitaux. Là, à la manière du
Christ, il subit les tentations du diable. Mais, si pour le Christ cela ne dure que quarante jours, pour Antoine c'est
beaucoup plus long !
C'est en1874, après l'échec de sa pièce de théâtre Le Candidat, présentée sur le blogue (on peut cliquer ici) , que Flaubert met la main
à la dernière mouture de La Tentation de saint Antoine. Il nous fera partager, pour
cela, un voyage au cœur des religions de l’Égypte, pleine de pratiques
monstrueuses, de doctrines hérétiques, d'anciens dieux, de faux prophètes et de
monstres mythologiques… Saint Antoine sera tenté comme nous le sommes, nous
aussi, quotidiennement ! Lui ne cédera pas et la morale chrétienne sera sauve
!
La forme du récit proposé par Flaubert est originale :
une fausse pièce de théâtre comportant un nombre impressionnant d'acteurs,
lesquels jouent tous un petit rôle dans le chemin de croix de Saint Antoine. Ce
sera parfois aussi le chemin de croix du lecteur qui risque de s'y perdre…
La
Tentation de Saint Antoine fut inspirée à Flaubert par un tableau de Brueghel vu à Genève en
1845 (C'est lui qui le dira). Il accompagnait sa sœur pendant son voyage de
noces et il avait, semble t-il, du temps à tuer...
Voici un exemple de dialogue entre l'homme et le diable :
" Sans doute le mal est indifférent à Dieu puisque la terre en est
couverte. Est-ce par impuissance qu’il le supporte ou par cruauté qu’il le
conserve ? Penses-tu qu’il soit sans cesse à rajuster le monde comme une
œuvre imparfaite et qu’il surveille tous les mouvements de tous les êtres,
depuis le vol du papillon jusqu’à la pensée de l’homme ? S’il a crée
l’univers, sa Providence est superflue. Si la Providence existe, la créature
est défectueuse… ". Évidemment ! Présenté comme cela, ça se discute…
Si le texte vous rebute, je vous conseille alors de vous
tourner vers deux attraits bibliodiaboliques de l'exemplaire que je propose à
la vente, aujourd'hui. Grantin, la qualité des dessins exécutés par Daragnès pour illustrer
cette œuvre et, grandeux, la remarquable reliure ciselée crée, comme un écrin,
par Paul Gruel pour exciter notre convoitise. Évidemment ! Présenté comme cela,
on peut céder à la tentation… Pierre
3 commentaires:
très belle reliure !
Un texte ciselé comme Flaubert savait les écrire et une reliure ciselée comme Gruel savait les faire... J'ai oublié de préciser que Jean-Gabriel Daragnès était à la fois illustrateur et éditeur. Les ouvrages édités en son atelier portent au colophon la mention : "Insita Cruce, Cor Floret" (marque du cœur fleuri). Pierre
Grreat share
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