mercredi 9 septembre 2015

Charlotte Guillard, première imprimeure de France...


On ne sait comment aborder l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente. Par son auteur ? Ce manuel traite de textes fondamentaux qui ont forgé nos propres lois ! Par son Imprimeure ?  Elle est la première femme à avoir exercé cet honorable métier, en l'état actuel des connaissances.


L'imprimeure : Charlotte Guillard est vraisemblablement née à Paris dans les années 1480. Son nom s'écrit parfois Guillart ou en latin, Carola Guillard. En 1502, elle épouse l'imprimeur Berthold Rembolt, associé d'Ulrich Gering, lequel créa la première imprimerie en France ; il tenait boutique rue de la Sorbonne à l’enseigne du Soleil d’Or, à côté de l'église Saint-Benoît-le-Bétourné. En 1508, Gering cesse ses activités, le couple part ensuite s'installer rue Saint-Jacques. Rembolt meurt en 1519, et Charlotte prend seule en charge l'imprimerie et ce, pendant près de quarante ans.


Sans enfants, veuve à nouveau en 1537, elle s'associe à ses neveux Jacques Bogard, Guillaume Guillard, Sébastien Nivelle et Guillaume Desboys (appelé "Robin des Boys" par ses potes de taverne), qui tous, débutent au Soleil d'or en tant que libraires. Desboys devient même son associé à compter de 1547.


L'entreprise de Charlotte Guillard semble être une véritable réussite. On ne lui connaît point de faillite, mais son rôle exact reste difficile à évaluer. Elle meurt en 1557. Elle est, avec Jeanne de La Saulcée et Yolande Bonhomme, l'une des rares femmes imprimeures connues au XVIe siècle. (Wiki)


L'auteur : En 533, à Constantinople, l'empereur Justinien publie un volumineux recueil de lois, le Digeste, suivi quelques temps après des Institutes qui reprendront ce recueil sous forme d'un manuel à l'usage des étudiants en Droit de l'époque… Oublié les siècles suivants, ce recueil sera remis à l'honneur au XIeme siècle dans les cercles savants d'Italie et inspirera le Code Civil ! L'ensemble du Code Justinien (lois), du Digeste (jurisprudence civile), des Institutes (manuel de droit) et des Novelles (mises à jour) constitue le «droit justinien».


Pour le plan, les Institutes de Justinien suivent la division en quatre livres en la compliquant par une subdivision en titres ; seulement, par suite de la simplification de la théorie des actions, le quatrième livre contient en outre, à son début, la théorie des obligations qui naissent des délits et, à la fin, deux titres relatifs à l’office du juge et aux judicia publica. C'est ce quatrième livre que je propose ici ! Ce manuel est inspiré en grande partie de celui de Gaius, datant du milieu du IIe siècle. Il en reprend pour l'essentiel le plan, en séparant les personnes et les biens, séparation qui est encore celle du Code civil français et de beaucoup de textes juridiques contemporains. (Wiki)


Cet ouvrage vaut par son texte - il faut être cependant latiniste ; par l'époque où il a été imprimé - Henri II gagnait alors ses tournois le doigt dans l’œil ; par le fait que l'éditeur soit une figure de proue involontaire du féminisme militant ; par le fait qu'un lecteur à la plume fine et sûre ait didascalisé le manuel à son époque ; par sa grande fraicheur  et par le fait qu'il donnera à son futur propriétaire la joie de concevoir, avec son relieur, une couverture décente à l'ensemble. Pierre


JUSTINIEN / HALOANDER (Gregor). Institutionum, Sive Elementorum, D. Iustiniani Sacratißimi principis, Libri quatuor. A Gregorio Haloandro recens castigati [...]. Un volume in-8 (16,5/11cm). Parisiis : Apud Carolam Guillard viduam Claudij Cheuallonij , Guilelmum Desboys, 1552. Reliure plein veau, motif central, filet d'encadrement doré. 121pp, [4pp non paginées index], [1f bl]. Exemplaire réglé. A la suite : JUSTINIEN / AUBERT (René). Index rerum et verborum, quae in Pandectis tractantur, copiosissimus. Renato Auberto […] collectore. Un volume in-8 (16,5/11cm). Parisiis : Apud Carolam Guillard viduam Claudij Cheuallonij et Guilelmum Desboys, 1552 . Reliure plein veau, motif central, filet d'encadrement doré. Non paginé, [116 ff]. Exemplaire réglé. Manque 1er plat et dos incomplet. Intérieur frais. Des annotations manuscrites de l'époque en marge des Institutes. 280 € + port

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Plutôt qu'imprimeure ou imprimeuse je proposerais typographe, aussi bien féminin que masculin. Je répugne à utiliser les noms de métier massacrés comme auteure ou relieure ; ce n'est qu'une opinion personnelle.

René

Pierre a dit…

J'utilise le politiquement correct mais je dois reconnaitre que la féminisation des noms de métier, sous prétexte de parité, ne coule pas toujours de source, ni d'un point de vue orthographique ni d'un point de vue phonétique. Typographe est un bon consensus. Pierre

Anonyme a dit…

Les machines à écrire ont presque totalement disparu, les masculines auraient sans doute revendiqué le droit de se voir appelées "machins à écrire"

René


Pierre a dit…

Serons-nous plus sensés que les partisans du Tous pareils et tout pareil ? Pierre

Naka Chain a dit…

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