Si l'on en croit l'auteur, Joseph-François Tissot, l'ouvrage à la vente aujourd'hui expose les "traits de souplesse, de légèreté, d'hypocrisie dont est capable cette espèce d'hommes qui, sous les apparences de la probité et de la vertu, viennent à bout d'abuser et de tromper". On aurait voulu des noms !
On y lit aussi : "Cet ouvrage, le premier qu'on ait
publié dans ce genre jusqu'à ce jour, a le double mérite d'intéresser par son
enjouement et son utilité". Voici donc un livre fort précieux sur les rayonnages
des belles bibliothèques ! On sait cependant que le bibliophile n'est pas
espèce à se faire gruger facilement. En tout cas, je ne vois pas d'exemple actuel
de telles pratiques au détriment de passionnés des livres anciens…
Par contre, les possesseurs de jolies cannes de marche
qui sont, en raison de leur âge avancé, nombreux chez les bibliophiles liront
avec intérêt cette originale filouterie révélée par Tissot page 38 : Le porteur
d’un bâton ordinaire ne risquait guère de se le voir dérober. En revanche,
celui qui déambulait avec une belle canne à pomme d’or pouvait être victime
d’un vol monté par deux complices… Un particulier qui se promenait dans une des rues de
Paris, ayant à la main une très belle canne à pomme d’or, rencontra un mendiant
qui paraissait se traîner avec beaucoup de peine à l’aide de deux béquilles, et
qui le sollicita si vivement de lui faire l’aumône, que pour se débarrasser de
ses importunités, il lui donna une pièce de douze sols.
L’homme à la canne à pomme d’or, piqué d’avoir été la
dupe de son bon cœur, et curieux de voir ce qui en était, prêta sa canne, et
l’étranger officieux courut sur le mendiant pour le frapper. Celui-ci mit ses
béquilles sous le bras, redressa ses jambes, et se sauva avec tant de
promptitude que l’homme curieux qui les suivait l’un et l’autre de l’œil,
jugea que l’assaillant ne joindrait pas le fuyard.
Il y a cependant lieu de croire qu’il le rejoignit à la
fin, puisque la canne n’est pas revenue ; et que le particulier, après avoir
attendu inutilement, se vit contraint de continuer son chemin sans sa canne à
pommeau d’or. » Pas mal, hein ? Pierre (qui s'est déjà fait berner quelque fois...)
TISSOT (Joseph-François). Les ruses des filous dévoilées, contenant le détail des ruses, finesses, tours
industrieux employés par les filous pour faire des dupes: ainsi que les
aventures auxquelles leurs friponneries ont donné lieu. Ouvrage facétieux, et
utile à tout le monde. Paris, Pillot, an XII - 1804. Un volume In-12. Reliure
demi-basane brune, dos lisse, caissons fleuronnés, pièce de titre cerise. Troisième
édition, ornée d'un frontispice. Menus défauts. Bon état. Vendu
1 commentaire:
J'espère que la personne (intègre) qui m'a acheté cet ouvrage le restera et ne sera pas tentée d'utiliser ces ruses à des fins professionnelles...
Pierre ;-))
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