Embrun (associé à Gap depuis peu) est un diocèse discret dans l’Église de France, mais a comme représentant un des plus médiatiques Évêque de France : Mgr Jean-Michel di Falco Léandri. C’est que la cathédrale d’Embrun méritait un de ses meilleurs Apôtres ! C’est que l’orgue accroché au pilier central de sa cathédrale méritait d’accompagner ses meilleures voix : Les fameux « prêtres » de Mgr Di Falco…
Un autre ecclésiastique a marqué de sa présence le
Diocèse d’Embrun : Le curé Albert (1717-1804). Les historiens briançonnais
le reconnaissent comme le premier d’entre eux, au moins au plan chronologique. Son
livre paru en 1783, si l’on fait exception d’éditions mal numérisées, n’a
jamais été réédité. L’œuvre foisonne de fantaisies ainsi que de déclarations
vengeresses à l’égard des hérétiques. L’intérêt essentiel réside dans les
notices descriptives des communautés et paroisses à la fin de l’Ancien régime.
Il s’agit de l’œuvre d'un enfant du pays si l’on en croit
la bibliothèque diocésaine et Mgr Depéry qui nous présente l’ouvrage. " L’auteur en est l’abbé Antoine Albert. Il
serait né en 1717 à Chantemerle et connaît particulièrement bien le diocèse
d’Embrun. En effet, il est curé dans le Queyras* puis de Seyne-les-Alpes de 1756
à 1802. Il décède dans cette dernière localité en 1804. Il est aussi l’auteur
de manuels de prédications. Il est diplômé en droits canon et civil de l’université
de Paris, il est également docteur en théologie ".
L’édition originale
de l’ouvrage que je vous propose aujourd’hui à la vente, compte deux volumes,
l’un de 562 pages, l’autre de 501 pages, avec une table des matières pour
chacun d’eux et une page d’errata.
Le premier tome est consacré à une histoire générale, à une géographie et à une
étude botanique : nous sommes à l’époque de l'Encyclopédie, cela se ressent bien évidemment : quelques années auparavant Rousseau herborisait, lui aussi… En outre, Antoine Albert évoque, à la page 152 Marcellin Fornier et son ouvrage historique sur les Alpes parmi les sources qu’il a consultées. C’est, enfin, l’époque où plusieurs ouvrages de botanistes paraissent dans les Alpes, notamment ceux de Dominique Villars.
étude botanique : nous sommes à l’époque de l'Encyclopédie, cela se ressent bien évidemment : quelques années auparavant Rousseau herborisait, lui aussi… En outre, Antoine Albert évoque, à la page 152 Marcellin Fornier et son ouvrage historique sur les Alpes parmi les sources qu’il a consultées. C’est, enfin, l’époque où plusieurs ouvrages de botanistes paraissent dans les Alpes, notamment ceux de Dominique Villars.
Le premier tome
de l’ouvrage est aussi celui où l’auteur publie des notices sur les vallées et
paroisses du diocèse d’Embrun qui couvre une partie du nord des Hautes-Alpes
actuelles et en même temps, en déborde. L’abbé Antoine Albert consacre le second tome de l’ouvrage à
l’histoire ecclésiastique du diocèse en raison du grand nombre de
chercheurs se consacrant à cette matière seule. Il commence par une
présentation générale du diocèse d’Embrun, dont voici un extrait : " Il n’est pas surprenant, avec tant d’anciens
privilèges, soit temporels soit spirituels, que plusieurs archevêques d’Embrun
aient préféré cet archevêché aux sièges les plus brillants du royaume :
que Jacques Gélu ait quitté celui de Tours, que Jean Girard ait renoncé à celui
de Reims, et que Guillaume d’Avançon ait refusé ceux de
Vienne et d’Arles pour se fixer à Embrun, ainsi qu’on le verra dans la suite de
cette histoire ". La tradition perdure avec Mgr Di Falco…
Au-delà de son
travail d’histoire religieuse, l’auteur dresse des notices pour chacun des
archevêques. L’ouvrage contient aussi un long article, sur l’abbaye de
Boscodon, des origines à sa fermeture effective en 1770, presque contemporaine
de l’œuvre d’Albert. A noter qu’aujourd’hui, cette abbaye qui fut une grange à
foin jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale est maintenant restaurée et
accueille une communauté œcuménique de religieux et de laïcs. Leur bibliothèque
vaut qu’on s’y arrête quelques temps : ce que j’ai fait !
Concernant Briançon,
Antoine Albert écrit : " On croit
que c’est la plus haute ville du monde, ce qui paraît probable, parce que les
Alpes sont les plus hautes montagnes de l’univers, et que Briançon est la plus
haute ville des Alpes ". Malgré quelques sophismes comme
celui-ci, les notices paroissiales, fort intéressantes en elles-mêmes, sont
souvent utilisées par des historiens. Les bibliophiles apprécieront, en plus de
l’intérêt patrimonial de l’ouvrage, le parfait état de conservation de notre
exemplaire. Pierre
* Savez-vous quels sont les deux mois les plus froids dans le Queyras ? Juillet et Aout… car ce sont les deux mois où on arrête le chauffage dans les maisons ;-))
* Savez-vous quels sont les deux mois les plus froids dans le Queyras ? Juillet et Aout… car ce sont les deux mois où on arrête le chauffage dans les maisons ;-))
ALBERT (Antoine). Histoire géographique, naturelle,
ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun, par M***, bachelier en droit
canonique & civil de la faculté de Paris, & Docteur en Théologie. Sans
nom de lieu ni d’éditeur, 1783. 2 tomes in-8. Reliure plein veau marbré, dos à
nerfs, pièce de titre et de tomaison, caissons fleuronnés, toutes tranches
rouges. Quelques restaurations récentes aux coiffes et mors. Intérieur très
frais, menus défauts de reliure. Très peu fréquent à la vente. Vendu
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