vendredi 7 janvier 2011

Les Écoles de Cavalerie par le Baron de Vaux...


Pour faire suite à quelques articles que j'avais commis sur des ouvrages traitant de l'Art équestre ici , , ou encore ici , je vous présente aujourd'hui un recueil qui aborde les Écoles françaises de Cavalerie à travers les siècles. Tout le monde connaît le "Cadre Noir de Saumur" ? Et bien, cet ouvrage va retracer l'histoire de toutes les écoles qui ont précédé Saumur et nous donner des éléments biographiques sur les grands cavaliers qui en sont à l'origine. Il va de soi que l'ouvrage est abondamment illustré. On n'en attendait pas moins d'un livre pour bibliophiles…


Pour comprendre les raisons qui ont amené la création des écoles de cavalerie, il faut tout d'abord remarquer que l'équitation, c'est-à-dire l'art de dresser et d'utiliser un cheval monté, a toujours progressé en fonction de l'emploi du cheval pour la guerre et des modifications de la tactique de Cavalerie. S'il ne s'agit, en effet, que d'utiliser le cheval comme moyen de transport, peu importe qu'il soit plus ou moins assoupli pourvu qu'il porte !


Le moyen-age entérinera donc le déclin de la chevalerie lourde et c'est la renaissance qui fera naître la cavalerie légère et le dressage. Jusqu'au 19eme siècle, on verra croître les effectifs de la cavalerie légère mais c'est Napoléon qui remettra la cavalerie à l'honneur en employant des méthodes d'offensives différentes de celle de l'ancien régime. Je vous en rappelle les règles : Le cavalier charge au galop, le sabre haut, debout sur les étriers. Vous pouvez chanter avec moi ;-))


C'était un soir, bataille de Reichshoffen
Il fallait voir les cavaliers charger.
Cavaliers, chargez...
C'était un soir, bataille de Reichshoffen
Il fallait voir les cavaliers charger.
Cavaliers, chargez, d'un bras...
C'était un soir, bataille de Reichshoffen
Il fallait voir les cavaliers charger.
Cavaliers, chargez, d'un bras, d'un pied...

Mais suite à la bataille de Waterloo en 1815, la cavalerie adopte une équitation plus légère, plus mobile qui ne charge plus mais tourne autour de l'ennemi. Autre temps, autres mœurs…


Le baron de Vaux [Charles-Maurice de Vaux (1845-19…] nous présente ainsi l'histoire détaillée de la cavalerie française. Qui était-il ? On se perd en conjecture sur l'auteur. Il se peut que le "baron de Vaux" (pseudonyme de Vauquelin ?) ait été un chroniqueur sportif et mondain travaillant au journal "le Gil Blas" fondé en 1879 et qu'il ait signé des articles sur le sport. Il a sans nul doute servi de modèle pour le personnage de Bel-Ami… C'est Guy de Maupassant qui évoque le personnage et mentionne à plusieurs reprises le Baron Ludovic de Vaux comme un proche dans sa correspondance.... Il est également connu pour avoir écrit de nombreux ouvrages équestres ou sur le duel sous le nom de "Arthur Charles Devaux" ou de "Charles Maurice Devaux". Qu'importe !! Son ouvrage est une référence et il est des pseudonymes qui ne donneront jamais la postérité à leur géniteur… (sniff) Pierre


VAUX, le Baron de. Les Écoles de Cavalerie : Versailles - l'École Militaire - l'École de Saint-Germain - Saint-Cyr - Saumur. Étude des Méthodes d'Équitation des Grands Maîtres de l'Epoque, de Pluvinel, Robichon de la Guérinière, Baron de Bohan, Colonel d'Auvergne, Vicomte d'Abzac, Comte d'Aure, Baucher, etc. Préface de Son Altesse Impériale le Prince Roland Bonaparte. Paris: J. Rothschild, 1896. Grand in-8; xxiv (titre en rouge et noir, Table et Préface illustrées), 400p., [2p.] ; 16 planches hors-texte sur papier teinté, vert ou rose, et 270 illustrations !! Nombreux portraits dans le texte. Reliure d'époque en demi-veau prune, dos lisse, plats et gardes en papier coloré, tranches mouchetées. Deux éraflures sur le premier plat mais un très bon exemplaire. Bel ouvrage illustré. Les pages 249 à 389 sont consacrées à l'Ecole de Cavalerie de Saumur. Vendu


12 commentaires:

pascalmarty a dit…

Un bel ouvrage, ma foi, et comme d'hab dans un état qui a l'air superbe.
Je n'ai pas beaucoup de lumières sur l'équitation (un peu plus sur l'attelage), mais mes Principes de lecture publique et de déclamation de 1852 m'apprend qu'à l'époque on ne prononçait pas ékitation mais ékuitation. Jamais je ne me serais avisé de ça si je ne l'avais pas vu écrit…

Pierre a dit…

Je savais qu'il existait un fossé entre la prononciation du 18eme siècle et celle d'aujourd'hui mais je n'avais jamais pensé que le 19eme siècle avait ses règles. Merci de cette précision. Votre ouvrage... Il faut que je me le procure. Pierre

Textor a dit…

Equidistant, je le prononce encore écui et non éki.
La question de la prononciation m'a toujours intrigué, et je me demande comment pouvait prononcer nos ancètres d'il y a 300ans alors qu'il y a dejà une différence d'intonation entre le parler d'aujourd'hui et celui des années 60. (On le voit dans les enregistrement télévisés par exemple).
Dans mon enfance, les personnes, même jeunes, roulaient encore les 'R' dans le Berry alors que la chose a pratiquement disparu aujourd'hui... Peut-être n'aurait-on rien compris à une pièce de Molière joué par lui-même !!!...
T

Pierre a dit…

Bienvenue à Pedro Flores, 91eme membre de soutien du blogue ! Il faut absolument que le 100eme membre soit remercié. Une réduction à vie sur les ouvrages ? Pierre

Pierre a dit…

Intéressant ce thème de la prononciation des mots anciens même si un billet là dessus n'est pas aisé à présenter. Comme Textor, j'aurais tendance à dire " ecuidistant", la race "écuine" mais "ékitation"...

Jean-Michel, qui jongle avec les mots comme moi avec les approximations bibliophiliques, nous serait d'une aide précieuse dans ce domaine. Pierre

Jeanmichel a dit…

Mais au fait, qu'est-il advenu au cinquantième membre auquel fut promis en son temps le champagne ?...
Quant à la prononciation, par définition orale et fluctuante, révélatrice des régions, de l'origine sociale, parfois même de la sensibilité politique, je ne me risquerai pas à jouer l'équin dans un jeu de quilles, ou l'écoin dans un jeu de couïlles, en optant définitivement pour l'une ou l'autre forme.

Pierre a dit…

Comportement qui vous honore, Jean-Michel, mais qui ne me fait même pas la première ligne d'un billet ;-))

Sans aller jusque dans le vocabulaire français, le simple fait d'énoncer quelques noms de familles célèbres - De Broglie, De Guise, Mme de Staël, Talleyrand - ou bien quelques noms de lieux - Craon, Gérardmer, Longwy, Sainte-Menehould - vous fait toucher le problème du doigt (doi) ! Pierre

pascalmarty a dit…

Le bouquin en question est du RP Champeau. On le trouve sur Gougueule, paraît-il, mais le mien est un vrai livre ! C'est bourré de choses étonnantes dans le genre de celle que j'ai citée et il y a longtemps que j'envisage de les rassembler, mais je ne trouve pas le temps de le faire pour l'instant.
Sur ce que dit Textor à propos de Molière, une de ses pièces se jouait récemment à Paris (peut-être se joue-t-elle encore) dans une « mise en scène » d'époque, avec éclairage aux chandelles roulement d'yeux, roulage des r, e muets finaux prononcés, r consciencieusement roulés et distinction entre voyelles longues et courtes. L'extrait que j'ai vu était très court mais j'ai le sentiment qu'il fallait effectivement un certain temps d'adaptation avant de pouvoir rentrer dans le spectacle en tant que spectateur.
Ce remue-ménage constant dans la pratique de la langue est une chose qui me passionne au plus haut point et je regrette fort de ne pas être plus savant sur la question.

Textor a dit…

A Caen ce billet ?

pascalmarty a dit…

Une petite précision sur le bouquin du RP Champeau : il a connu au moins quatre éditions, 1852, 1858 (sans doute la mienne mais c'est difficile à affirmer car la page de titre a disparu), 1874 et 1881.

Emeline a dit…

J'adore les chevaux et surtout l'école de cavalerie de Saumur. J'adorai posséder un si beau livre.

patrick Cardon a dit…

Arthur Charles Devaux ou encore Paul Devaux serait aussi d'une manière très bonapartiste l'auteur de pamphlets contre Rachilde : [Paul Devaux] Les Fellatores. Rééd. QuestionDeGenre/GKC, 2012. À VÉRIFIER ET MÉDITER..