mercredi 3 novembre 2010

Méthode d'équitation de François Baucher . L'édition de 1842...


Il était de tradition pour un vétérinaire d'être un cavalier (plus ou moins chevronné) si l'on voulait exercer son art sur la plus belle conquête de l'homme… Pour ma part, j'ai rapidement compris que le cheval était un animal dangereux par tous les bouts et c'est pourquoi en passant plus de temps au cul des chevaux que sur une selle, j'ai appris à le respecter, à le craindre et à le dominer…


Mon passage à Saint-Cyr Coetquidan, en tant qu'Aspirant vétérinaire pendant 18 mois, en 1981 (merci Mr Mitterrand !) m'a permis de combler mes lacunes de cavalier et c'est à cette époque que j'ai entendu parler de François Baucher.

François Baucher fut un maître de dressage français. Né en 1796 dans une famille modeste, il part en Italie à 14 ans chez son oncle qui dirigeait à Milan les écuries du prince Borghèse et suit les leçons du maître Frederico Mazzuchelli qui lui enseignera ce qui devait devenir la base de son équitation : « Annihiler toute volonté chez le cheval et la remplacer par celle du cavalier ».


De retour en France, il deviendra piqueur chez le Duc de Berry jusqu'en 1820 où il prend la direction de deux manèges au Havre et à Rouen. C'est en montant un cheval lourd à la main, qu'il eut l'intuition d' opposer une tension de rêne égale à la force que mettait l'animal à lui résister attendant que les contractions parasites de la nuque et de l'encolure aient cédé.

Il publie en 1833 son Dictionnaire d'Équitation, où il expose les bases de sa méthode. Cet ouvrage est resté une référence jusqu'à nos jours même si l'humilité n'apparaît pas comme une caractéristique de son auteur : En 1834, il revient à Paris au manège de la rue Saint-Martin. Il acceptera même de se produire au cirque des Champs Élysées ! C'est là que commencera la rivalité avec un autre maître qui officiait non loin de là au manège de la rue Duphot, le Vicomte d'Aure…


Il présentera, outre les airs d'école et les changements de pied au temps (dont il revendique la paternité... ainsi que d'Aure), des numéros plus éloignés de l'art équestre (cheval assis à table, tirant le canon etc.). En 1837, il publie son deuxième ouvrage, suivi par Les passe-temps équestres (1840), le Dialogue sur l'équitation (1841) et en 1842 par sa fameuse Méthode d'équitation basée sur de nouveaux principes. Ce dernier ouvrage fut un succès éclatant avec trois éditions en moins de six mois.

La concurrence restée fameuse entre Baucher et d’Aure pour la direction de l’école de cavalerie de Saumur en 1842 ayant tourné en faveur de l’élégant aristocrate, Baucher reprit son travail au cirque après une tournée dans les capitales d’Europe. Les années 40 lui avaient amené la gloire, et sa Méthode d’équitation connaissait un vif succès avec huit éditions en quatre ans.

«Le cheval est soumis à toutes les règles communes aux êtres sensibles et intelligents»

On trouve ainsi dans son œuvre quantité de recommandations sur l’attitude qu’il entendait faire adopter à ses élèves vis-à-vis de ce bel ami de l’homme : « Plus l’homme veut avoir d’empire sur l’animal, plus il doit s’attacher à lui faire comprendre et juger ses propres impressions ». Ceci est aussi applicable à l'homme ! C'est l'édition de 1842 que je vous présente aujourd'hui. Pierre


BAUCHER (F.) Méthode d'équitation basée sur de nouveaux principes. Paris, 11, Faubourg Saint Martin, 1842, deuxième édition avec les planches de Heynauld. Grand In-8. Reliure demi-chagrin havane et cartonnage rigide brun sur les plats, dos à faux nerfs, pièce de titre et auteur en lettres dorées. Grandes marges. Rousseurs et quelques petites traces de mouillures claires en début d'ouvrage. Frontispice avec le portrait de l'auteur. Cahiers bien solidaires. Coiffes intactes. Bel exemplaire. Peu fréquent dans cette édition. Vendu

11 commentaires:

Pierre a dit…

" Un cheval qui s'enlève est un spectacle si beau, si étonnant, si merveilleux qu'il retient les regards de ceux qui le voient, jeunes et vieux " De l'Équitation Xenophon au IVeme siècle avant J.C...

Textor a dit…

Si ce pauvre Xénophon avait connu la Masserati 5 portes que n'aurait-il dit !
T.

Pierre a dit…

Il aurait dit : Vous faites un crédit auto avec reprise de mon char ailé ?

Nadia a dit…

Ah les hommes et les chevaux !..... pardon, les chevaux fiscaux !

Pierre a dit…

Un des sujets de conversation préféré des hommes. Consensuel ! Il n'y a pas de Masserati de droite ou de gauche... Encore moins de gauche ;-)) Pierre

Cannouille a dit…

Très bel ouvrage mais il s'agit là d'une méthode militaire de dresser à cheval où l'animal est soumis et ne cède pas de lui même. Encore un débats de cavaliers mais ce livre reste impressionnant.

Pierre a dit…

Bienvenue schtitemandie, nous sommes, malgré tout, passés d'une méthode de pure domination brutale avec des mors blessants (voir l'ouvrage du 17eme siècle de Solleysel) à des pratiques de dressage plus diplomatiques...

Heureux de savoir que des cavaliers lisent le blog. Prochain billet : Le cheval dans la littérature ... Pierre

Textor a dit…

Le cheval de Troie?

Pierre a dit…

J'avais pensé au songe de poliphile, aux voyages de Gulliver, à Don Quichotte, à Mazeppa, à Saint Georges ; patron ses gardians qui nous aurait amené pour finir vers Mireille et notre écrivain provençal... Pierre

Textor a dit…

Il faudra y ajouter Crin Blanc et Jolly Jumper !

Cannouille a dit…

Merci Pierre!
Hâte de lire votre prochain post présentant cet être magnifique dans nos livres.