mardi 23 novembre 2010
Le Père Huc : Un aventurier missionnaire dans l'Empire chinois...
Le Père Régis-Evariste Huc naquit à Caylus en 1813.
Entré chez les Lazaristes en 1837, il s’embarque au Havre en 1839, à destination de la Chine. Il touche le sol chinois en 1840, au moment où le Bienheureux Gabriel Perboyre, Lazariste comme lui, l’arrosait de son sang. En effet, le sort réservé aux missionnaires dans cette partie du monde était de nature à refroidir les vocations. Si l’on ne mourrait pas étranglé, on vivait martyrisé ! Mais l'homme n’était pas de nature à se laisser impressionner...
Digne précurseur de l’aventurier Tintin, il se rase la tête, aménage une longue tresse, maquille son visage, ses sourcils et revêt la tunique chinoise de Gabriel Perboyre. Ainsi déguisé, il franchit la grande Muraille via Pékin et rejoint son affectation dans un petit village de la Mongolie intérieure. C’est là qu’il rencontre son futur compagnon de voyage, le père Gabet. Après avoir converti au catholicisme le jeune Lama qui leur servira de guide et appris le mongol, nos deux Lazaristes partent pour le Tibet.
En décembre 1845, le voilà, avec ses compagnons, dans les montagnes du Tibet, à 5 000 m d’altitude. C’est en 1846 qu’il voit apparaître Lhassa, la capitale de l’Asie religieuse, la cité de Bouddha. Dans la ville, on se précipite pour observer ces « lamas venus d’occident » originaires d’un pays inconnu. Pourtant, n’en déplaise à leur fierté, les pères Huc et Gabet ne seraient pas les premiers Européens à entrer à Lhassa. Au 13eme siècle, Odoric de Pordenone les aurait précédés ainsi que les capucins Joseph de Asculi et François de la Tour. Ce qui n’enlève rien à leur mérite ! Le père Huc, à son retour en France, écrivit Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Tibet et la Chine, un récit publié en 1850 qui retrace les événements dont je viens de vous parler.
Mais à cette époque le Daï Lama n'était pas Prix Nobel de la Paix ! Menacée de mort, l’équipe missionnaire doit repasser en Mongolie en 1846. Là, commence le deuxième volet de l’aventure de nos deux missionnaires. Jugés innocents au cours d’un procès théâtral, ils doivent néanmoins regagner Macao. Mais, protégés par les ordres d’un « vice-roi », ils accomplissent le trajet en palanquin, côtoyant cette fois la haute société chinoise. Ainsi naît un second volume de récits paru la première fois en 1854, l’Empire chinois, que je vous propose ici dans l'édition originale. Plus documenté que le premier mais toujours très axé sur l’observation personnelle, le livre démontre une fois de plus les qualités journalistiques de notre prêtre.
Il fondera en Chine une communauté catholique importante. Mais, le Père Huc comprend que sa santé, très affaiblie, ne supportera pas longtemps le climat. En effet, en 1852, il est obligé de quitter la Chine : Il visite les Indes, la Palestine, la Syrie et parvient en France. Il meurt à Paris en 1860.
Son oeuvre reflète l’originalité de sa personnalité. D’une part, un intellectuel, idéaliste attiré par la spiritualité et les longues études, d’autre part, un homme ouvert doté d’un humour à toute épreuve. Il suffit pour cela de lire sa description d’un cadavre que l’on doit découper pour le transporter, les attaques des brigands, le cliquetis des outils des bourreaux au tribunal ou encore une dégringolade de yack dans les montagnes tibétaines…
Un ouvrage qui ravira, sans nul doute, les passionnés d'aventure !
HUC (Père). L'Empire Chinois, faisant suite à l'ouvrage intitulé : Souvenirs d'un Voyage dans la Tartarie et le Tibet. Imprimerie Impériale Paris, 1854, 2 vol. in-8 de 2 ff, XIX, 426 pp. et 2 ff, 440 pp. Reliure demi basane noire de l'époque, pièce de titre et tomaison dorées. Édition originale avec sa carte rempliée. Des rousseurs légères, page de titre tome II restaurée, le reste en parfait état. Cahiers très solides. Vendu
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3 commentaires:
Les voyages immobiles ne font plus rêver.
Il fut un temps où "le voyageur françois" ou "les voyages de La Harpe" s'arrachaient en salle des vente. Ce thème de collection vous semble t-il passé ? Je me plais à imaginer qu'avec la désaffection de ce domaine, je pourrais bientôt m'offrir "les voyages de Cook" dans une très belle édition illustrée.Pierre
Une bien belle édition semble t-il!
Olivier Huc
ohuc@club-internet.fr
Êtes-vous de la famille du Père Huc ? L'ouvrage, contrairement à mes prévisions pessimistes, est parti entre les mains d'un passionné. J'en suis rassuré sur l'avenir du thème "voyage" dans ma librairie ;-))
Petit bémol : Les voyages de Cook comme je les désire ne craignent manifestement pas la décote... Pierre
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