Joséphin Péladan était un homme singulier, il faut le concéder. J'entends par là qu'il s'écartait, par goût, des conventions sociales de son époque. On ne calcule pas, d'ailleurs, le nombre d'hommes remarquables qui, de tous temps, se sont abandonnés à des comportements qui ont paru bizarres pour leurs semblables… Oui, j'ai bien dit "bizarre" ! Ils avaient au moins le courage de leur originalité. Né à Lyon en 1858 et mort en1918 à Neuilly, Joseph Péladan fut un écrivain et occultiste renommé. Il s'était donné le surnom de Sâr Mérodack Joséphin Péladan. Un homme normal aurait choisi " Jojo ", vous vous doutez bien !
Issu d'un milieu catholique traditionaliste, il fut initié à l'occultisme par son frère Adrien, plus âgé de 14 ans. Adrien était médecin-osthéopathe et affilié à une confrérie Rose-Croix... Toute sa vie, Joséphin Péladan s'intéressa autant à l'art qu'aux arcanes des sciences maudites. La complicité qui unissait les deux frères, fut interrompue de façon tragique quand Adrien mourut d’un épisode tragique lors de la distribution de médicaments homéopathiques. « Peladan avala une trituration de Strychine en 1° décimale pour l’essayer devant un malade et décéda immédiatement ». Pathétique, non ?

En 1881, Joséphin Péladan décide de partir pour Paris et y rencontrera Léon Bloy, qui lui demandera alors d’écrire un article pour le journal du Chat noir. C’est ainsi qu’il rédige « Le Grand Œuvre d’après Léonard » Dés la sortie de son premier livre « Le Vice Suprême », paru en 1882, il devint célèbre. Ses tenues vestimentaires, sa façon d'être et de se comporter, les ouvrages qu'il fit éditer et le cercle de ses amis ont toujours contribué à donner une image sulfureuse de cet écrivain aux talents variés. Je vous engage à faire un tour chez M. Wiki Pédia pour en savoir plus… On ne peut pourtant parler de Péladan sans penser à Léonard de Vinci, dont il était fasciné. L’un de ses premiers articles lui fût d'ailleurs dédié et c'est pourquoi je vous présente un autre ouvrage abordant la vie de Vinci.

Péladan mourra, comme son frère, d'une intoxication alimentaire. Sa seconde femme Christine Taylor donna ses papiers à la Bibliothèque de l’Arsenal en 1936 : Manuscrits autographes de romans, essais, articles, ouvrages sur l’art, le théâtre, l’esthétique, les salons, critique dramatique, coupures de presse sur Péladan et ses activités romanesques, occultistes, théâtrales et esthétiques. Ce don comporte aussi des portraits peints, des sculptures dont un buste en terre cuite par Zacharie Astruc, une abondante iconographie, des photographies, et des livres imprimés.

Aujourd'hui, on note un regain d'intérêt pour les ouvrages, parfois difficiles, de Péladan. J'en ai sélectionné quatre qui peuvent aider à cerner ce personnage qui était singulier – comme je l'ai mentionné en début d'article… Pierre
PELADAN (Josephin). Les dévotes d'Avignon. Paris, Aux éditeurs associés, 1925. Un volume in-8. 17 € + port
PELADAN (Josephin). Modestie et vanité. Roman. La décadence latine (Ethopée). Préface de Camille Mauclair. Paris, les éditions du livre moderne, 1926. In-12, broché, quatrième édition. 357 pp. Intérieur en bon état. 15 €
PELADAN (Josephin). Le vice suprême. Roman. La décadence latine (Ethopée). Préface de Jules Barbey d'Aurevilly. Paris, les éditions du livre moderne, 1926. In-8, broché. 394 pp. Edition numérotée. Un des 100 sur papier de Hollande (N°57). Intérieur en bon état. Quelques petites traces de mouillure marginale en bas de certains feuillets ne touchant pas le texte (grand papier). 30 €














































