Il y a un an, nos vacances nous ont menés, avec mon épouse, au bord des lacs de l'Italie du Nord. C'est là que nous avons découvert les Monts sacrés et en particulier le Mont sacré d'Orta où nous avons suivi le chemin des 20 chapelles disséminées dans un parc surplombant le lac. Ces Monts Sacrés ont été construits à partir du XVIème siècle comme des lieux de pèlerinage plus facilement accessibles que les traditionnels lieux situés en Terre Sainte. Et c'est là que j'ai croisé le chemin exemplaire de Saint François d'Assise… Jusqu'à là, je ne connaissais que son histoire.
Il était fils de drapier et se dépouilla de ses
vêtements. Devant une église, et en présence de l’évêque, ce qui n’est pas
convenable ! Nous pouvons comprendre que le signor Bernardone réprouva son fils
Giovanni. Rentrant de France (à l'occasion des Foires de Beaucaire), ce père s’était pourtant penché sur le berceau de
l’enfant nouveau né et l’avait affectueusement surnommé Francesco (le petit
Français)...
Sous ce nom, désormais vêtu d’un froc de bure, le jeune
homme s’en alla prêcher et porter la bonne parole en chantant des cantiques à
la louange du ciel et au soleil, aux oiseaux et aux êtres qui peuplent la
terre. « Le Seigneur m'a dit qu'il voulait faire de moi un fou nouveau dans le
monde et Dieu ne veut pas nous conduire par une autre science que celle-là »,
devait dire celui que l’on connaîtra sous le nom de saint François d’Assise
(vers1182-1226). L’esprit du fondateur de l’ordre des frères franciscains nous
est resté grâce aux Fioretti, aux Petites fleurs de Saint
François, à ses
exemples de dévotion ainsi qu'à ceux de ses disciples.
Si l’on sait désormais que l’original de ce texte a été composé en latin, sans doute au cours de la seconde moitié du XIVe siècle, on en ignore le transcripteur. Celui-là recueillit de la tradition orale, les gestes du saint et de ces compagnons pour les rassembler comme " des fleurs dans une gerbe ", à la fois pour les empêcher de disparaître et en faire un ouvrage d’enseignement spirituel.
Les éditions illustrées sont apparues au siècle dernier et parmi elles, celle de Louis Jou, dernier ouvrage mené à son terme par l'artiste, qui, malgré son grand âge, le fabriqua seul avec des caractères d'imprimerie créés spécialement pour le livre. L'homme était installé aux Baux de Provence depuis le début de la deuxième guerre mondiale. Le souci de Louis Jou, durant les dernières années de sa vie, fut le sort qui menaçait son atelier et tout l'ensemble exceptionnel installé sur le rocher des Baux par son inlassable activité créatrice : sa demeure, l'ancien Hôtel Jean de Brion entièrement restauré par lui, tour à tour architecte, maçon, tailleur de pierres, sa précieuse bibliothèque, et son atelier construit en face, avec ses trois presses à bras et tous ses caractères…
Aujourd'hui la Fondation Louis Jou entretient sa mémoire
et conserve ses œuvres. Une visite du musée s'impose pour les bibliophiles de
passage ! Un jet de Pierre les amènera ensuite à la boutique de Tarascon où ils
pourront acquérir [éventuellement] une de ses œuvres… Pierre
FRANÇOIS D'ASSISE
(saint). [Jou (Louis)]. Petites fleurs de Saint François d'Assise.
Traduction par T. de Wyzewa. Les
Baux-en-Provence, Les Livres de Louis Jou, 1966. Un volume In-4. Broché
sous étui et emboitage illustré par l'artiste. Typographie et bois
d'ornementation, dont un portrait en frontispice, par Louis Jou. Tiré à 130 exemplaires, celui-ci
un des 110 sur vergé à la cuve de Montgolfier. On joint le prospectus de souscription et un dessin original coloré de
Saint François et signé par Louis Jou. Dernier ouvrage mené à son terme par l'artiste. Une restauration sur la couverture du dos.
Très bel exemplaire. Vendu
1 commentaire:
Les amateurs de Jazz préféreront, sans doute, les Petites fleurs de Sidney Bechet... Pierre
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