mardi 24 janvier 2012

Les livres apocryphes et la Bible… La contribution de Le Maistre de Sacy avec Tobie, Judith et Esther.

La Bible se compose de deux ensembles d'écrits: Le Nouveau Testament, proche de nous dans le temps, relate la vie et l'oeuvre de Jésus-Christ et de ses apôtres, l'Ancien Testament retrace, l'histoire du peuple juif choisi par Dieu pour se révéler aux hommes. Jusqu'à là, tout est simple. Les soucis sont apparus quand des textes litigieux (apocryphes) sont apparus et ont été annexés aux textes sacrés (inspirés par Dieu lui-même) pour certains. Cela ne parait rien, mais des gens se sont battus pour cela ! En fait, on ne leur disait pas que l'on se battait pour si peu et on prenait, alors, le prétexte de la recherche du pouvoir pour les motiver…


Pour l'essentiel, les traductions dites protestantes et catholiques sont faites à partir des mêmes manuscrits. Toutefois, certaines de ces traductions de la Bible renferment dans le cadre de l'Ancien Testament quelques écrits (au nombre de huit, plus quelques fragments) dont la particularité est de n'avoir jamais appartenu, de près ou de loin, au texte hébreu de la Bible. L’église catholique les considère comme « deutéro-canoniques » (c'est-à-dire faisant partie d'une seconde norme). A cause de leur origine obscure, ces livres sont néanmoins appelés Apocryphes : Soustraits aux regards, cachés, secrets. Il s'agit des livres de Judith, Tobie, 1 et 2 Macchabées, la Sagesse, l'Ecclésiastique ou Siracide, Baruch, une lettre prétendument de Jérémie, et des fragments d'Esther et de Daniel.


Certaines éditions de la Bible ne comprennent donc, pour l'Ancien Testament, que la traduction des seuls manuscrits hébraïques, alors que d'autres ajoutent à ces mêmes manuscrits des écrits apocryphes.


Quoique les Juifs n'aient jamais reconnu comme canoniques ces écrits suspects appartenant à la période post-prophétique, il faut néanmoins constater qu'ils ont joui d'une certaine popularité – du moins pour certains d'entre eux – durant les premiers siècles de l'ère chrétienne. En publiant la Bible Vulgate latine (achevée en 405), Saint Jérôme avait néanmoins établi clairement la différence entre livres inspirés et contes profanes. Martin Luther tiendra un langage proche de Jérôme à leur sujet, puisqu'il les désignera de "livres à ne pas tenir pour égaux à l'Ecriture sainte, mais utiles et bons à lire".


Pourtant, à l'instigation du pape Paul III, l'église catholique convoquera un Concile universel à Trente, petite localité d'Italie du nord, qui siégera à trois reprises sur une période de 17 ans (1546-1563). Rome qui cherchait à affaiblir la Réforme - et si possible l'éliminer complètement - choisit de se battre sur les dogmes plutôt que sur le culte (célibat, etc...) et c'est ainsi que les catholiques et les protestants ont, aujourd'hui, des Bibles un peu différentes.


Voici les récits de Tobie, Judith et Esther présentés et commentés par Le Maistre de Sacy. Je vous les résume si vous n'avez pas le temps de les relire en entier : Tobie ou Tobit est la curieuse épopée d'un père aveugle (Tobit) et de son fils (Tobie) conduits par un ange du territoire de Nephthali jusqu'à Ecbatane (Médie). Judith est l'histoire légendaire d'une héroïne nationale juive s'introduisant dans le camp d'un général assyrien pour lui couper la tête. Esther (ou Esther, grec) est un récit complémentaire au livre biblique d'Esther, ajouté ultérieurement pour pallier à l'absence de mention du nom de Dieu (c'est Bétâ, quand même…) au sein du livre biblique d'Esther (Bible de Jérusalem). Bonne lecture ! Pierre


LEMAITRE de SACY (Isaac-Louis). Tobie, Judith & Esther traduits en François avec l'explication du sens littéral & du sens spirituel tirée des Saints Pères & des auteurs ecclésiastiques. A Paris chez Guillaume Desprez 1694 (contrefaçon mentionnée en page de titre et fausse mention de 1594), In-8, pleine basane, dos à 5 nerfs orné de motifs dorés, titre en lettres dorées, toutes tranches mouchetées. [8ff titre, avertissement, privilège], 214pp, [6ff table], [1f blanc] pour TOBIE : [6ff titre, avertissement], 217pp, [6ff table], [1f blanc] pour JUDITH : [4ff titre, avertissement], 247pp, [5ff table] pour ESTHER. Défauts de reliure mais bel exemplaire bien conservé. 55€ + port

3 commentaires:

Léo Mabmacien a dit…

Pierre, c'est une contrefaçon de l'édition de Desprez : mention : sur l'imprimé, erreur de date...

Le prix va baisser ;-))

Bien à vous
Léo

Pierre a dit…

En effet, il est noté : " sur l'imprimé" mais j'avais mentionné l'erreur de date...

Moins cher, ce serait un affront aux artisans du livre et à Dieu, lui même ! Pierre

Pierre a dit…

J'avais oublié de vous remercier. Je rattrape ;-)) Amicalement. Pierre