mardi 22 mars 2011
Un livre que les parisiens vont adorer : "Le bas du pavé parisien" par Guy Tomel.
Guy Tomel, (1855-1898), rédacteur au Journal des Débats, auteur d'ouvrages sur Paris, nous offre, aujourd'hui, un ouvrage assez peu fréquent à la vente, bien illustré et dont le thème est original : Le bas du pavé parisien. On imagine la gouaille des intervenants dans ses portraits bien tournés !
Fort de sa bonne connaissance du milieu parigot, il nous présente, au travers de quelques témoignages, un voyage dans le Paris populaire de la fin du 19eme siècle. On est loin des boulevards Haussmanniens et des problèmes de cœur des grisettes, ici. La misère est présente à chaque ligne mais la dignité et l'honneur, aussi. La première partie est consacrée aux petits métiers de Paris. Certains métiers intriguent comme ces loueurs de viande, ces anges-gardiens à la morale si haute, ou ces chasseurs de rats à la réputation si basse…
La deuxième partie nous relate la vie autour de la préfecture avec des détails très réalistes sur le monde du crime et de la police. Comment arrêter un voleur, comment immobiliser un bourgeois pour lui arracher sa montre, enfin toute une série de détails pratiques à l'attention des Vidocq et des Cartouches de la fin du siècle... L'auteur nous explique la technique du camouflage, les trucs de cambrioleurs, le monde des tripots et celui des objets perdus. Autant de chapitres bien utiles aux gendarmes et aux voleurs, donc !
Cet ouvrage vous sera-t-il utile dans votre pratique quotidienne de l'arnaque, aujourd'hui ? J'en doute. La criminalité a bien changé et la spécificité des bas fonds parisiens a disparu avec la construction des grands blocs d'habitation dans toutes les banlieues. Cet ouvrage est néanmoins instructif en ce qu'il nous présente tous les codes en vigueur, à cette époque, chez les "Titis" parisiens. Je viens de finir de le lire. Un régal ! Pierre
TOMEL (Guy). Le bas du pavé parisien. Paris, Charpentier & Fasquelle, 1894, in 12, de 272pp et 89 illustrations in texte et à pleine page. Reliure demi-basane verte, dos lisse avec filets aux faux nerfs et pièce de titre en lettres dorées. Couverture illustrée conservée. L'auberge à 4 sous, bagotiers, chasseurs de rats, loueurs de viande, chienneurs, ravitailleurs de laboratoire, coups d'escarpes (le vol à l'esbroufe, le coup de la bascule, de pante, du Père François, etc…), camouflage, cambrioleurs, tripots, objets perdus, etc… Bel état Vendu
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14 commentaires:
Je ne peux pas utiliser mon compte-fils pour examiner de plus près les illustrations, mais le simple fait qu'elles arrivent parfois dans le texte et parfois en « fausse double » (l'asile de nuit) me fait supposer qu'elles sont réalisées en simili (similigravure). Si c'est le cas, c'est une bonne occasion de rappeler qu'en 1894 que le procédé n'existait pas depuis bien longtemps : vers 1880 aux États-Unis et peut-être seulement 1890 en France, si mes renseignements sont fiables.
Bon, il y a un que de trop après 1894… Escuses.
Je connais mal les distinctions existantes entre les procédés d'impression de gravure sur bois. Vous avez remarqué, très justement, qu'il existait une différence de qualité entre les gravures sur bout de bois classiques et celles présentées. Il s'agit vraisemblablement d'un procédé industriel.
J'avais mentionné cette caractéristique sur les éditions du Livre de demain qui mentionnent, en titre, des gravures sur bois qui n'en sont pas ! Pierre
Si c'est de la simili comme je le soupçonne, c'est justement pas sur bois mais obtenu par un procédé photographique de tramage qui permet d'obtenir ce qu'on appelait un cliché (sur zinc, si je ne m'abuse). C'est facile à vérifier avec un compte-fils (y a plein de petits points uniformément répartis en fonction des zones de gris).
Pas de tramage dans la gravure sur bois (en principe bois de bout, c'est-à-dire débité dans une « rondelle » d'arbre et pas dans une planche), mais une multitude de petits filets.
Je n'aurais pas du écrire « comme je le soupçonne » mais « comme je le suppose ». Je ne voudrais pas que ce soupçon eût l'air de vouloir dévaloriser le livre proposé par Pierre. Si c'est de la simili en 1894, Charpentier & Fasquelle font plutôt figure de précurseurs, ce qui augmente l'intérêt de cette édition, à mon avis.
Aucun blême ;-)) L'ouvrage est une petite curiosité recherchée... Pierre
Bonsoir,
En fait , vous devez parler de la gravure au procédé qui n'a pas besoin de gravures mais d'un dessin préalable et d'un bon chimiste;
Il existe un bon bouquin de Jules Adeline qui explique bien . Les arts de la reproducion vulgarisées.
1800 et des bananes.
Il dit que La zincographie, née aprés la tissiérographie, part de ce principe: "si on la ve avec de l'acide hypo-sulfurique une gravure ou une page imprimée, et qu'on applique cette page ou cette gravure, du côté de l'impression, sur une plaque de zinc, et que l'on soumette le tout à une forte pression, on obtiendra un décalquede la gravure sur la plaque de zinc et on pourra, en encrant ce décalque, tirer sur zinc un certain nombre d'épreuves, dans le même sens que l'original, et le tirage s'effectuera comme un tirage lithographique. Glyn et Appel furent les inventeurs de ce procédé.. ETC... ETC..(...)"
Ce livre est parfait pour une étudiante en dea criminologie.
Bien à vous.
sandrine
Je pense qu'il va me falloir creuser un peu le sujet pour comprendre, en effet. Pierre
Précisons si besoin que la simili, même si elle aboutit à des clichés* sur zinc, n'a strictement rien à voir avec la zincographie décrite par Sandrine et dont j'avoue à ma courte honte que je n'avais jamais entendu parler.
La simili, c'est-à-dire le fait de tramer les illustrations à imprimer, est toujours le procédé employé aujourd'hui, même si l'on est passé pour l'impression de la typo à l'offset. Elle permet un nombre très important de passages (plusieurs dizaines de milliers) et ne relève pas de la décalque.
* En imprimerie un cliché est une plaque de métal (le plus souvent du zinc) en relief, gravée à l'acide.
J'ai trouvé l'ouvrage qu'il me fallait pour répondre à ces questions : BAUDRY & MARANGE Comment on imprime chez Dunod 1970.
Je me rappelle avoir acheté cet ouvrage sur un vide -grenier à Aramon, il y a plusieurs années, l'avoir lu mais ne pas avoir compris, loin de là, tout du bouquin faute d'expérience professionnelle dans ce métier. Et pourtant, cela me semble essentiel. Je vais demander à faire un stage en entreprise... Pierre
Oui, mais si le bouquin date de 70 il risque de ne plus guère traiter que de l'offset, ce qui ne correspondra pas aux ouvrages auxquels vous êtes confronté en tant que libraire d'ancien…
pascal (dit l'enquiquineur)
L'ouvrage traite de photogravures mais aussi de toutes les formes (en relief, en creux et planes) depuis Gutenberg.
Vos remarques m'aident à comprendre. Positif, tout ça ! Pierre
À votre disposition pour toutes questions concernant l'imprimerie ! C'est un domaine que je connais assez bien.
J'ai pas encore eu l'occasion de conduire moi-même une Heidelberg, mais je désespère pas d'y arriver un jour. : D
Merci Pascalmarty; j'ignorai avoir fait la confusion.
Bien à vous;
Sandrine.
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