mercredi 6 octobre 2010
Au temps des prédicateurs : Gilles Begault et Sebastien Du Treul...
Je vous présente aujourd'hui deux recueils de sermons qui se ressemblent sur beaucoup de points : - Deux tomes de même format - Reliure plein veau - Tranches colorées - Dos à 5 nerfs - Pièce de titre en maroquin cerise - Tomaison et motifs en lettres dorées - Textes religieux (sermons) - XVIIIeme siècle - Traces d'usure mais état convenable.
Ils existe pourtant une différence notable entre ces deux ouvrages qui s'est traduite par une rivalité entre deux congrégations religieuses influentes de cette époque : Les Jésuites et les Prêtres de l'Oratoire.
Gilles Begault (1660-1725?) chanoine & archidiacre de Nîmes, aumônier auprès de l'abbé Fléchier appartenait à la congrégation des Jésuites (Comme Bossuet, Fléchier et Bourdaloue – à tendance néanmoins Janséniste)
Sebastien Du Treul (1684-1754) appartenait à la congrégation de l'Oratoire comme l'Abbé Massillon (1663-1742), prédicateur également bien connu des bibliophiles. Ses Oraisons funèbres, élégants et sensibles, sont souvent comparées à Bossuet et Bourdaloue, d'ailleurs.
Chaque ordre avait mis en place son propre système éducatif. Le Lycée Louis le Grand est un exemple de collège fondé par les Jésuites comme l'est le Collège de L'Oratoire pour les prêtres de cet ordre. Rappels des faits :
Tout, pour l’Oratoire, commence à Rome vers 1533, avec l’arrivée de Philippe Néri, jeune florentin né en 1515. Ordonné prêtre en 1551, il s’installe à San Girolamo, où il prêche dans les combles de l’église, l’ «Oratorio ». Le mot désigne bientôt le type d’apostolat auquel Philippe consacre sa vie, puis s’attache à la congrégation qui va se constituer dans son sillage, et qui devient une institution légale en 1575.
En France, Pierre de Bérulle, né en 1575, ordonné prêtre en 1599, est confronté à un clergé avide de bénéfices, qui a perdu son âme. Désireux de restaurer le sacerdoce en le sanctifiant, Bérulle fonde en 1611, avec cinq autres prêtres, « une société de prêtres, sans obligation de vœux, où l’on tendra de toutes ses forces à la perfection sacerdotale, pour en exercer toutes les fonctions et pour former à la piété ceux qui y aspirent ». C’est la naissance de l’Oratoire en France. Nouveauté pour l’époque, cette congrégation est séculière , sans vœux religieux.
Parmi ces chefs des oratoriens, il se trouva plus d'un homme remarquable; mais, pour dire toute la vérité, l'ordre n'avait pas tardé à dévier de la ligne que ses constitutions lui avaient tracée. Ses premiers fondateurs étaient trop occupés des affaires politiques pour donner à leur administration tous les soins nécessaires. Il en résulta un relâchement général et des allures mondaines qui, du reste, étaient dans les habitudes du haut clergé de l’époque. L’ordre avait perdu tout caractère religieux et sacerdotal, ainsi on peut dire que lorsqu’il fut supprimé, comme les autres congrégations séculières en1792 par l’Assemblée législative, il n’existait déjà plus…
La Compagnie de Jésus est un ordre religieux fondée par Ignace de Loyola et approuvé en 1540. C'est l'un des trois ordres religieux numériquement les plus importants de l'Église catholique, avec 18 516 membres en 2010. Ils professent les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance à leur supérieur, après leurs deux années de noviciat. Ils prononcent aussi un vœu qui leur est propre : L’obéissance au pape. La prospérité de l'Oratoire lui suscita de puissants et implacables ennemis et faillit causer sa ruine. Les jésuites ne cessèrent de dénoncer à l'autorité pontificale la violation des propres règles de leur concurrent et la prédication de doctrines hasardées. On doit à la protection de Richelieu, la survie et la puissance de l'institution qui saura après la révolution être l'interlocuteur de choix dans l'éducation des classes dirigeantes.
DU TREUL (Sebastien). Sermons choisis de Monsieur D.T.P.D.L.O. A Lyon, chez les frères Duplain. 1759. 2 tomes petit in-8, reliure plein veau, dos à 5 nerfs, pièce de titre en maroquin, motifs et lettres dorés. Tranches mouchetées, 615 et 538pp. 60 € + port
BEGAULT (Gilles). Panégyriques et sermons. A Paris chez Nicolas Simart. 1711. 2 tomes petit in-8, reliure plein veau, dos à 5 nerfs, pièce de titre en maroquin, motifs et lettres dorés. Tranches mouchetées, 578 et 541pp. Rousseurs en page de garde uniquement, quelques gravures. Ex libris. 50 € + port
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3 commentaires:
Notre bon Père Michel, qui vient de passer à la librairie en prenant son pain, m'a dit " mais çà n'intéresse personne, vous savez, les sermons ou les histoires des congrégations !"
Par moment, il m'arrive de douter ;-)) Pierre
Je viens de rentrer un bel exemplaire de la Vie de Sainte Chantal par Marsollier en 2 volumes in-12, 1752. Deux beaux volumes pleine basane époque presque neuve. Intérieur immaculé...
Bref, je les jette tout de suite ou j'attends un peu ?
Allez je vais les mettre quand même à la vente, c'est tout de même un personnage et rien moins que la grand-mère de la marquise de Sévigné, qu'on se le dise !
B.
Dites simplement que c'est la grand-mère de Mme de Sévigné et que la disparition de son mari en a fait une veuve éplorée !
Si vous précisez qu'elle a fondé l'Ordre de la Visitation, qu'elle a été béatifiée et qu'elle était admiratrice et amie de Saint François de Sales, il faudra compter sur un miracle pour faire la vente ;-))
Je blague. La communauté salésienne est très dynamique. Pierre
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