mardi 8 septembre 2009

Médecine. Une bien jolie thèse.


Ce matin, je me suis senti un peu fatigué, un peu nauséeux. Quelques courbatures provoquées par une nuit agitée, un reflet du miroir qui me renvoyait une mine désastreuse et un moral à manger des petites cuillères, il n'en fallait pas plus pour imaginer le pire… Virus A/H1N1 sans aucun doute !

J'ai couru à ma librairie pour trouver dans quelques ouvrages de référence la réponse à mes interrogations et je vous en présente illico le résultat. Il ne s'agit, en fait, que d'une petite fièvre bilieuse qui ne nécessite pas de fermer mon établissement. La thèse ci-jointe vous en expliquera les tenants et les aboutissants.


J'en profite pour vous rappeler (obligation déontologique) les gestes qui sauvent quand on a la grippe :

Premier point. Identifier le virus. Facile, puisque vous venez d'éternuer dans vos mains et de les frotter sur le contre plat de votre pantalon ! Le virus est mauve avec des reflets mordorés.
S'il grogne, caquette ou possède un fort accent mexicain, le doute n'est plus permis.

Deuxième point. Isoler le virus. Pas facile ! Le mieux est encore d'isoler la bête entière. Comme les enfants scolarisés sont souvent touchés et qu'ils ne peuvent plus aller à l'école, le mieux est de demander aux grands-parents de promener ces adorables bambins dans une galerie marchande de supermarché.

Troisième point. Eviter la contamination. Pour aller à l'essentiel, il ne faut pas manger de porc, de volaille ou de Mexicains pendant quelques temps ni leurs serrer la main.

Quatrième point. Soigner la grippe. Avec du Tamiflu (ND) vous serez guéri en une semaine. Par contre, avec de l'aspirine, il faudra compter huit jours. Un sirop de thériaque, un lavement et une saignée sont quelquefois associés pour affaiblir les organismes résistants.

Cinquième point. Facteurs de risque. Certaines catégories de population sont plus fragiles. Si vous le pouvez, évitez d'être trop jeune ou trop vieux !

Sixième point. Prévention des risques. Il faut se laver les mains soigneusement avec une solution hydro-alcoolique (¼ pastis et ¾ eau). Il est recommandé de faire une "demande de maladie" à la sécurité sociale pour être remboursé des frais médicaux.

Dernier point. Se faire vacciner. Si possible choisissez le vaccin d'une entreprise cotée en bourse dont vous détenez des actions. Vous ne serez peut-être pas mieux protégé mais vous ferez un notable bénéfice qui ravira vos héritiers.


J'allais oublier le principal. Cette thèse est intéressante à deux titres :
1- La reliure est de toute beauté. Pourrait-on l'attribuer à Simier ?
2- Le thème révèle beaucoup d'approximations dans l'étio-pathogénie de cette affection mais le traitement subtil utilise en priorité la décoction d'une plante péruvienne fébrifuge, le kina dont nos ancètres ont tiré le fameux "quinquina".

Doublez, s'il est besoin, l'usage de l'écorce;
Selon que le malade a plus ou moins de force,
Il demande un quina plus ou moins véhément.
Laissez un peu de temps agir la maladie;
Cela fait, tranchez court; quelquefois un moment
Est maître de toute une vie.
(Poème du quinquina. Jean de la Fontaine)

Bonne convalescence. Pierre


BUSSEUIL (F.L). Considérations particulières sur les fièvres bilieuses. Paris, Didot jeune, petit in-4, reliure plein maroquin cerise, dos lisse orné, roulettes et motifs type empire dorés sur les plats, contre-plats et coupes. Tranches dorées. Thèse N° 109, 1815, 28pp. Bel état. 240€ port compris. Vendu

10 commentaires:

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Excellent billet !

La grippe ne passera pas par nous !

B.

christophe a dit…

> > > Message sanitaire à diffuser

Grippe porcine : Le remède absolu !!!
> > > > Bonjour
> > > > Vous avez sûrement entendu les propos rassurants de Roselyne Bachelot sur le fait que la France dispose de traitements en quantité suffisante pour traiter le cas échéant la grippe porcine ; elle a évoqué le tamiflu, également utilisé contre la grippe aviaire.
> > > > Depuis, des anxieux se précipitent dans les pharmacies pour obtenir le fameux tamiflu, qui n'est délivré que sur ordonnance.
> > > > Pas de panique ! de quoi est constitué le tamiflu ? d'ostelamivir, produit à partir d'acide shikimique, lequel tire son nom du shikimi, autrement dit la badiane japonaise.
> > > > Or qu'est-ce que la badiane ? c'est la fleur qui contient l'anis gras et qu'on utilise dans la fabrication du pastis.
> > > > Alors, si vous voulez être immunisés contre la grippe porcine, pas de panique : buvez du Ricard !
> > > > Cordialement

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Je m'y mets de suite...

Hic !

B.

Jeanmichel a dit…

Il existe sur la double page présentée un "prognostic" qui ne laisse pas d'intriguer quand on sait que "pronostic" s'écrivait ainsi depuis le seizième siècle et "pronostique" depuis le treizième.
Cet archaïsme est-il délibéré au dix-neuvième, en s'appuyant sur une fausse étymologie rappelant la gnose, en oubliant alors que cette gnose est bien plus une intuition qu'un savoir véritable ?

Pierre a dit…

Jean-Michel,

Alors là, je m'incline ! Rond de jambe et moulinet du chapeau... Le prognostic mentionné laisse songeur quand on sait que c'est plutôt la guérison qui relève du divin.
Mais mon "Noël, édition de 1839, donne la solution. Prognostikon (avant la connaissance) était utilisé par Hippocrate dans le sens de "prognose ou art de raisonner sur une maladie d'après les symptômes du début et d'en prévoir l'issue". Dont acte ! Ce n'est pas une coquille.

A ce propos. Une thèse reliée en maroquin. Pourquoi ne pas y avoir pensé ? Pierre

Anonyme a dit…

Ccomme dit la Comtesse, la thèse ça donne un sacré bonus et cette thèse-là n'est pas tout à fait banale...

Montag

Pierre a dit…

Ma dernière (en terminale tout de même) descend me voir à l'instant et me dit "Je suis allé sur ton blog, tout à l'heure et je n'ai rien compris !"
Il est vrai qu'à mélanger le Grecque, la médecine, la bibliographie, la dérision et les contrepetries, excellentes par ailleurs, une personne non initiée doit penser que les bibliophiles sont de grands enfants facétieux.

Il était temps que je lui explique ce qu'était une contrepetrie. Elle a ri. J'attendrai encore un peu pour lui expliquer l'amour des livres... Merci pour vos commentaires. Pierre

Jeanmichel a dit…

Coquille, non, mais archaïsme apparemment.
Cette façon d'écrire "prognostic" avec un "g" semble particulière à l'époque à laquelle fut rédigée cette thèse.
Avant comme après, c'est sans "g".
A mettre en relation avec le Romantisme et le regret des Anciens ?

Qu'apprends-je ! Les jeunes de maintenant auraient désappris la saine lecture du Canard enchaîné !...

Anonyme a dit…

Aïe, espérant ne pas avoir par ma désinvolture, hâter inconsidérément l'éducation d'une future Sainte-Marthe.

Mes hommages, Mademoiselle.


Montag

Anonyme a dit…

Pas de contrepêterie mais une déshonorante faute de grammaire que je vous dédie à titre d'exercice.

Montag