mardi 22 décembre 2015

Lettre de mon petit-fils au Père Noël : Bon sang ne saurait mentir...


Cher Père Noël,

N'étant qu'un jeune esprit qui, quoique se réservant de renier ou, qui pis est, désavouer ce siècle, n'a, transi, que la ferveur du novice, et m'étant, peut-être un peu grâce à ce siècle, religieusement épris - et pis ! - des livres que le Déluge a, dans sa fulgurance, épargnés, je me demandais, avec une certaine naïveté il est vrai, si, par Jupiter, vous n'auriez pas quelques conseils (que la nuit ne me donnera pas) à me donner dans le choix d'un livre que vous pourriez me déposer au pied du sapin, quelques connaissances utiles et que je ne trouverai point dans les Encyclopédies mais que vous auriez dans un ouvrage que vous réservez à la jeunesse, ou en un mot quelque remarquable édition à offrir à un être qui, voulant consacrer son éphémère destinée à flairer l'immortelle poussière grecque et latine, fard des bouquins, se voit, mieux que sa propre étoile peut-être, à l'aube d'une frissonnante voie jonchée de ronces vermoulues et de chausse-trappes béantes ; en un autre mot à un roseau, en qui les livres trouveront peut-être un jour un doux maître et pour lequel ils seront, sans aucun doute, un solide tuteur… Peut-être, au fin fond de votre serre à codex, auriez-vous quelque ouvrage dont vous pourriez me faire gracieusement offrande comme cadeau de Noël ?

Si cela advenait, je vous jure sur tous mes dieux que si les plans de la machine à voyager dans le temps tombaient dans la fiole d'un génie qui exaucerait mes vœux, je vous emprunterais votre traineau à deux rennes fiscaux pour vous rapporter de mon Odyssée un engin bien plus rapide et bien plus confortable : sacredieu ! S’il siérait au Père Noël de me combler de joie avec un bel ouvrage, je voudrais en retour l’assurer de ma reconnaissance en adoucissant sa tâche…

Tout en m’excusant de ma concision épistolaire, cher Père Noël, je voudrais par avance vous remercier de cette étrenne magique en déposant sur votre barbe blanche un vrai baiser. 

Matias Pierre Jardon-Brillard

3 commentaires:

Pierre a dit…

Sa tante et ses oncles m'informent que la formulation de notre petit Matias Pierre pour sa lettre au Père Noël, si elle sied à l'orthographe, à la grammaire, à la syntaxe et à son grand-père, risque fort de déconcerter un Père Noël peu habitué aux subtilités de notre langue.

Dont acte ! Pierre ;-))

Anonyme a dit…

Prosper Mériméé et Bernard Pivot ont trouvé un digne successeur sinon leur maître.

Le concours de dictée de Jardon Brillars va devenir célèbre.

Bon Noël quand même, sans migraine

Patrick C.

Pierre a dit…

Quand je pense qu'un jour, peut-être, Matias Pierre lira ces lignes apocryphes... Il m'en voudra surement ;-)) Pierre