samedi 26 décembre 2015

La Collection d'albums historiques de Furne-Combet illustrée par Maurice Leloir.


Est-ce que l'on "offre" encore des livres ? Je ne dis pas : "Est-ce que l'on achète encore des livres ? ", que l'on soit bien d'accord ! Il suffit de voir le nombre de personnes qui lisent dans les transports en commun pour se rendre compte que le commerce du livre n'est pas mort. Je me suis posé cette question, ce matin, en allant souhaiter le bonjour à mon confrère de livres modernes installé juste à côté de chez moi. Et bien, lui a été obligé d'engager une personne dévolue uniquement à la confection des emballages-cadeaux pour les fêtes ! C'est vous dire que la tradition d'offrir des livres n'est pas morte.


Si tel n'a pas été le cas pour vous – et que vous en soyez chagrin - je vous propose alors de vous offrir vous-même l'un ou l'autre des magnifique ouvrages de Noël que je présente aujourd'hui !


Maurice Leloir (1853 –1940) est issu d’une famille de peintres et d’illustrateurs. Élève de sa mère Héloïse née Colin (1820-1873), dessinatrice pour gravures de mode, puis de son frère Louis (1843-1884) qui fut deuxième prix de Rome en 1861, Maurice eut une carrière calquée sur celle de son frère aîné. La guerre de 1870 l’ayant empêché de poursuivre ses études aux Beaux-Arts, il se tourna vers l’illustration d’ouvrages classiques, ce qui accrut son goût pour le costume ancien et particulièrement celui du XVIIIe siècle. Cet intérêt particulier le poussa à devenir érudit en ce domaine peu étudié pour lui-même à cette époque - sauf par les costumiers de théâtre ou les peintres de genre historique.


C’est justement dans ce milieu artistique qu’évoluaient les Leloir. Ils se lièrent avec des peintres tels qu’Édouard Detaille, Gustave Jacquet, François Flameng, Robert de Cuvillon, Jules Worms, portraitistes et spécialistes du genre historique, et qui avaient rassemblé des costumes anciens dans leur atelier. La carrière de Maurice Leloir se confond avec celle de son frère jusqu’à la mort de ce dernier, que ce soit pour des travaux d’illustrations ou les activités de la Société des aquarellistes français fondée en 1878 dont ils furent membres tous deux, ainsi que leur cousin germain le peintre officiel Édouard Toudouze, auteur des tapisseries du parlement de Bretagne à Rennes.


À cette époque, Leloir est considéré comme le spécialiste infaillible des scènes historiques, et à ce titre il est sollicité par les imprimeurs de travaux publicitaires pour les maisons de nouveautés, épiceries fines et hôtelleries. Jusque dans les années 1920, on trouve sa signature sur les images du Bon Marché, les étiquettes et éventails de La Bénédictine, du vin Calvet, du champagne Clicquot ou du chocolat du Planteur. Par ailleurs, on lui commande alors des ensembles décoratifs, tels que le salon de la villa Tijuca d’Antonin Bordes à Saint-Jean Cap-Ferrat en 1903 avec des scènes de Trianon et Versailles au XVIIIe siècle et, en 1923, des scènes époque Louis XIV au plafond et sur les frises du salon de thé de la marquise de Sévigné boulevard de la Madeleine ; enfin, il est appelé à Hollywood par Douglas Fairbanks en 1928 pour créer les costumes et décors du film Le Masque de fer.


Dans les années 1930, comme ses collections de costume étaient présentées partiellement dans les salles du musée Carnavalet, Maurice Leloir, qui en avait le soin, poursuivait inlassablement sa quête d’un lieu pour son musée, mais sans succès. Celui-ci ne fut d’ailleurs véritablement créé qu’en 1956. Déçu dans son grand projet, Leloir décida de se consacrer à la publication de son Histoire générale du costume illustrée dont seuls les volumes VIII à XII ont paru à partir de 1933 chez Henri Ernst, éditeur d’ouvrages de référence d’art décoratif. Enfin, il passa les toutes dernières années et même ses derniers jours à terminer les croquis et les textes de son Dictionnaire du costume et de ses accessoires, des armes et des étoffes, des origines à nos jours paru après sa mort en 1951 et qui est une référence en la matière.


Certains revendent leur cadeau de Noël dès le lendemain des fêtes. Vous pouvez encore vous offrir le vôtre à ce même moment ! Pierre


TOUDOUZE. Gustave. Le Roy Soleil. Paris, Combet et Cie, 1904. Un volume in folio (30x37 cm). Cartonnage polychrome de l'éditeur, toile bleue, grande composition couleurs sur le premier plat de Engel, tranches dorées. Ouvrage entièrement monté sur onglets, superbes compositions pleine pages et en couleurs de Leloir, quelques dessins également en couleurs dans le texte. L'achevé d'imprimer est daté du 20 novembre 1903. Premier tirage après les quelques rares tirages sur grand papier qui n'ont pas paru en cartonnage. Restauration discrète des onglets. Bel exemplaire. 240 € + port


CAHU (Théodore). Richelieu. Paris, Combet Cie, éditeurs, Ancienne Librairie Furne, 1901. Un volume in folio. Cartonnage polychrome de l'éditeur, percaline vert foncé, premier plat illustré par J. Fau d'un portrait en pied de Richelieu de face polychrome, dos lisse orné du titre en long, armes de Richelieu à froid au second plat, tranches dorées. L'achevé d'imprimer est daté du 15 novembre 1900. IV-84 pp. Ouvrage entièrement monté sur onglets, superbes compositions pleine pages et en couleurs de Leloir, quelques dessins également en couleurs dans le texte. Avant-propos de Gabriel Hanotaux. Premier livre de la Collection d'albums historiques. Restauration discrète des onglets. Bel exemplaire. 240 € + port

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