Est-ce que l'on "offre" encore des livres ? Je ne dis pas : "Est-ce que l'on achète encore des livres ? ", que l'on soit bien d'accord ! Il suffit de voir le nombre de personnes qui lisent dans les transports en commun pour se rendre compte que le commerce du livre n'est pas mort. Je me suis posé cette question, ce matin, en allant souhaiter le bonjour à mon confrère de livres modernes installé juste à côté de chez moi. Et bien, lui a été obligé d'engager une personne dévolue uniquement à la confection des emballages-cadeaux pour les fêtes ! C'est vous dire que la tradition d'offrir des livres n'est pas morte.
Si tel n'a pas été le cas pour vous – et que vous en
soyez chagrin - je vous propose alors de vous offrir vous-même l'un ou l'autre
des magnifique ouvrages de Noël que je présente aujourd'hui !
Maurice Leloir (1853 –1940) est issu d’une famille de
peintres et d’illustrateurs. Élève de sa mère Héloïse née Colin (1820-1873),
dessinatrice pour gravures de mode, puis de son frère Louis (1843-1884) qui fut
deuxième prix de Rome en 1861, Maurice eut une carrière calquée sur celle de
son frère aîné. La guerre de 1870 l’ayant empêché de poursuivre ses études aux
Beaux-Arts, il se tourna vers l’illustration d’ouvrages classiques, ce qui
accrut son goût pour le costume ancien et particulièrement celui du XVIIIe
siècle. Cet intérêt particulier le poussa à devenir érudit en ce domaine peu
étudié pour lui-même à cette époque - sauf par les costumiers de théâtre ou les
peintres de genre historique.
C’est justement dans ce milieu artistique qu’évoluaient
les Leloir. Ils se lièrent avec des peintres tels qu’Édouard Detaille, Gustave
Jacquet, François Flameng, Robert de Cuvillon, Jules Worms, portraitistes et
spécialistes du genre historique, et qui avaient rassemblé des costumes anciens
dans leur atelier. La carrière de Maurice Leloir se confond avec celle de son
frère jusqu’à la mort de ce dernier, que ce soit pour des travaux
d’illustrations ou les activités de la Société des aquarellistes français
fondée en 1878 dont ils furent membres tous deux, ainsi que leur cousin germain
le peintre officiel Édouard Toudouze, auteur des tapisseries du parlement de
Bretagne à Rennes.
À cette époque, Leloir est considéré comme le spécialiste
infaillible des scènes historiques, et à ce titre il est sollicité par les
imprimeurs de travaux publicitaires pour les maisons de nouveautés, épiceries fines
et hôtelleries. Jusque dans les années 1920, on trouve sa signature sur les
images du Bon Marché, les étiquettes et éventails de La Bénédictine, du vin
Calvet, du champagne Clicquot ou du chocolat du Planteur. Par ailleurs, on lui
commande alors des ensembles décoratifs, tels que le salon de la villa Tijuca
d’Antonin Bordes à Saint-Jean Cap-Ferrat en 1903 avec des scènes de Trianon et
Versailles au XVIIIe siècle et, en 1923, des scènes époque Louis XIV au plafond
et sur les frises du salon de thé de la marquise de Sévigné boulevard de la
Madeleine ; enfin, il est appelé à Hollywood par Douglas Fairbanks en 1928 pour
créer les costumes et décors du film Le Masque de fer.
Dans les années 1930, comme ses collections de costume
étaient présentées partiellement dans les salles du musée Carnavalet, Maurice
Leloir, qui en avait le soin, poursuivait inlassablement sa quête d’un lieu
pour son musée, mais sans succès. Celui-ci ne fut d’ailleurs véritablement créé
qu’en 1956. Déçu dans son grand projet, Leloir décida de se consacrer à la
publication de son Histoire générale du costume illustrée dont seuls les
volumes VIII à XII ont paru à partir de 1933 chez Henri Ernst, éditeur
d’ouvrages de référence d’art décoratif. Enfin, il passa les toutes dernières années et même ses
derniers jours à terminer les croquis et les textes de son Dictionnaire
du costume et de ses accessoires, des armes et des étoffes, des origines à nos
jours paru après sa mort en 1951 et qui est une référence en la matière.
Certains revendent leur cadeau de Noël dès le lendemain
des fêtes. Vous pouvez encore vous offrir le vôtre à ce même moment ! Pierre
Le Roy Soleil. Paris, Combet et Cie, 1904.
Un volume in folio (30x37 cm). Cartonnage polychrome de l'éditeur, toile bleue,
grande composition couleurs sur le premier plat de Engel, tranches dorées. Ouvrage
entièrement monté sur onglets, superbes compositions pleine pages et en
couleurs de Leloir, quelques dessins également en couleurs dans le texte.
L'achevé d'imprimer est daté du 20 novembre 1903. Premier tirage après les
quelques rares tirages sur grand papier qui n'ont pas paru en cartonnage. Restauration
discrète des onglets. Bel exemplaire. 240 € + port
Richelieu. Paris, Combet Cie, éditeurs,
Ancienne Librairie Furne, 1901. Un volume in folio. Cartonnage polychrome de
l'éditeur, percaline vert foncé, premier plat illustré par J. Fau d'un portrait
en pied de Richelieu de face polychrome, dos lisse orné du titre en long, armes
de Richelieu à froid au second plat, tranches dorées. L'achevé d'imprimer est
daté du 15 novembre 1900. IV-84 pp. Ouvrage entièrement monté sur onglets,
superbes compositions pleine pages et en couleurs de Leloir, quelques dessins
également en couleurs dans le texte. Avant-propos de Gabriel Hanotaux. Premier
livre de la Collection d'albums historiques. Restauration discrète des onglets.
Bel exemplaire. 240 € + port
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