Bonjour Pierre. Tu trouveras ci-joint un petit texte dont je te laisse juge de l'opportunité de le publier sur le Blogue. Ce ne sont pas tes interrogations sur la pertinence de publier un catalogue papier qui m'ont inspiré - au contraire, je maintiens que le catalogue papier a des attraits indéniables - c'est plutôt que rédiger un petit texte stimule mes vieilles cellules grises… Je ne sais si tu persisteras dans ton intention mais je serais, bien sûr, intéressé au premier chef par un exemplaire dédicacé ! Je te souhaite une bonne journée. René
Aujourd'hui, je ne vais pas te parler de bibliophilie, ni
même de livres, mais du papier : support du texte par excellence, depuis des
siècles même si on voulait nous faire accroire qu'il est maintenant, ou sera
sous peu, totalement remplacé par une image immatérielle. Ce noble et précieux matériau n'a pas toujours été ce
qu'il est devenu : une denrée périssable, objet d'un gaspillage indécent,
servant de support à de multiples contenus éphémères et parfois méprisables.
Dans nos pays occidentaux, dits civilisés, le papier est aujourd'hui disponible
partout en abondance, on peut se le procurer sans le moindre effort et le
gaspiller impunément. Il n'en fut pas toujours ainsi : Aux XVIIIe et XIXe siècles, le papier était encore rare,
d'un prix élevé et malaisé à trouver. C'est ainsi qu'on a utilisé le verso de cartes à jouer en
guise de cartes de visite, pour effectuer des comptes, pour établir un reçu...
Exemples trouvés dans un livre où les cartes avaient été recyclées, in fine, comme marque-page. |
La seule et unique source de papier fut longtemps
constituée par les almanachs dont on utilisait les marges pour consigner toutes
sortes d'événements.
Comptoir Almanach gantois de 1782 |
Mon père agriculteur, avait conservé cette pratique
jusqu'à la fin du XXe siècle.
Almanach de Liège de 1972. |
Cet usage amena les éditeurs à interfolier des pages
vierges dans des exemplaires vendus.
Quel libraire ou bibliophile n'a pas rencontré des livres
anciens aux pages de garde agrémentées de notes manuscrites diverses : comptes,
adresses, listes... Et le Chanoine Puissant, professeur et archéologue belge
découvrit des feuillets de la Bible de Gutenberg recouvrant des pots de
confiture et dont il ne put hélas sauver qu'une partie.
Mais sans remonter aussi loin, les anciens qui ont connu
l'après guerre 1940-45, se souviendront que l'épicier du coin effectuait
l'addition au revers du paquet de sucre, à une époque où ce produit n'était pas
encore accusé de tous les maux ; que la ménagère rédigeait la
"prescription" pour l'apothicaire sur le rabat d'une vieille
enveloppe ou sur un morceau de carton prélevé d'un emballage de vermicelle.
Exemples cocasses que je tiens d'un pharmacien du temps |
On a utilisé également le verso vierge des cartes d’État
Major pour fabriquer des enveloppes. Quant aux vieux journaux, ils étaient
réservés à un usage moins noble… (la cabane au fond du jardin). Sans tomber
dans le misérabilisme et suivre aveuglément les
recommandations d'un pseudo-écologisme culpabilisant, nous devons nous
efforcer d'être moins prodigues. En n'oubliant toutefois pas que, très souvent,
le texte imprimé est moins énergivore
que l'affichage sur écran d'une page Internet qui a fait trois fois le tour de
la terre - dépense qui se renouvellera à chaque consultation…
1 commentaire:
Merci, René, de nous avoir rafraichi la mémoire ! Et avec des exemples dans le texte...
- Je retiens que si le papier est recyclable, les ondes ne le sont pas.
- Je retiens que les certaines ondes pourraient ne pas être aussi inoffensives pour notre santé que nous le supposons.
- L'idée d'un catalogue imprimable à la demande fait son chemin ;-)) Pierre
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