Né en 1729 après 3 filles, Louis-Ferdinand de France devient, dès sa naissance, le dauphin de son père, Louis XV qui n'est âgé que de 19 ans… Il aura encore 5 sœurs et 1 frère. Seul 6 de ses sœurs survivront et son unique frère Philippe mourra à 3 ans !
Son éducation fut confiée à Jean-François Boyer, évêque
de Mirepoix, homme vertueux mais de caractère étroit qui fut la (une des) bête noire de Voltaire. Il fut un élève très
brillant. Ainsi, il avait une excellente connaissance du latin, il connaissait
parfaitement l'anglais et excellait dans nombre d'autres disciplines. En
revanche, s'il détestait l'activité physique, il devint, comme ses sœurs, un
excellent musicien. Seul fils survivant du couple royal, adulé par sa mère et ses sœurs, il fut un
enfant orgueilleux mais très pieux, désirant ressembler à son grand ancêtre,
fondateur de sa dynastie, Saint Louis. Très affecté par la séparation
officieuse de ses parents, l'adultère du roi (Entre autres, Mme de Pompadour…) et
la résignation de sa mère, il n'eut de cesse de ne pas ressembler à son père !
A l'âge de 15 ans, Louis épouse en 1745 sa cousine l'infante
d'Espagne Marie-Thérèse de Bourbon, deuxième fille de Philippe V. Les deux
époux font front commun contre la nouvelle favorite, la marquise de Pompadour.
Cependant Marie-Thérèse meurt l'année suivante en donnant le jour à une petite
fille qui ne vit que deux ans. Veuf à 17 ans, Louis est très affecté par la
mort de son épouse. Nonobstant, la raison d'État l'oblige à avoir des enfants
mâles aptes à accéder au trône. En pleine guerre de succession d'Autriche, il
se remarie en 1747 avec la fille du roi de Pologne, Marie-Josèphe de Saxe qui
lui donne huit enfants, dont cinq parviendront à l'âge adulte. C'était un homme chaste, sobre et fidèle à
son épouse, ce qui était rare à la cour. Préférant la méditation aux exercices
physiques, il ne pratiquait pas la chasse, activité pourtant réservée aux seuls
nobles et fut le premier Bourbon à être obèse. Louis-Ferdinand meurt de
tuberculose à 36 ans peu avant Noël 1765. Sa dépouille est inhumée dans la
cathédrale Saint-Étienne de Sens.
Je vous propose à la vente, aujourd'hui, une rare édition
originale du panégyrique de Monseigneur le Dauphin de France écrite à
l'attention du nouveau Dauphin, le futur roi Louis XVI. On a souvent érigé Louis
Ferdinand en défenseur des valeurs
morales face aux mœurs dissolues à la mode au siècle des lumières. Si l'on en
revient aux faits, plusieurs certitudes s'imposent : Louis Ferdinand n'était
pas le bigot qu'une tradition a tenté d'imposer. Grand lecteur, il se
passionnait pour la philosophie des lumières et particulièrement pour Pope et
Montesquieu. C'est la présence autour de lui du Duc de la Vauguyon, ennemi des
philosophes et un des auteurs du texte publié, qui lui assura cette
réputation. A noter que Vauguyon deviendra par la suite le précepteur de ses
trois fils (futurs rois de France).
L'édition que je propose est imprimée sur un vergé épais et
est ornée de quatre eaux-fortes forts belles de Cochin [un frontispice, deux
portraits et d'une vignette en fin d'ouvrages].
Il ne manque plus que cette édition retrouve enfin les rayonnages d'une
bibliothèque princière… Pierre
Cérutti (J.-A.-J.) & Quélen (P.-F. de),
marquis de Saint-Mégrin, duc de La Vauguyon. Portrait de feu Monseigneur le
dauphin. A paris chez Lottin l'ainé, 1766. Un volume in-8 (20,5/13,5). Demi
percale havane, dos lisse, piède de titre avec lettres dorées, gardes colorées.
[2ffbl], [2ff titre], 39pp, [2ffbl]. Très bel état. Rare. 125 € + port
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