Le projet de Pierre-Paul Riquet date de son enfance et de l'époque où il assiste à la présentation d'un projet de Canal des deux mers aux États du Languedoc auxquels son père siège. Cette idée le suivra toute sa vie. Pendant 40 ans, il est fermier des Gabelles du Languedoc et amasse une fortune personnelle considérable. C'est en 1662, à l'âge de 58 ans, alors que l'espérance de vie moyenne de l'époque est de 40 ans, sa carrière achevée, qu'il se penche de plus près sur son projet. Mais un problème se pose : L'alimentation en eau du Canal ! Plusieurs solutions avaient été envisagées auparavant mais aucune d'elles n'était fiable. C'est en arpentant la Montagne Noire qu'il connaît bien, accompagné d'un sourcier, qu'il trouva le premier la solution.
Il restait à convaincre l’État de financer ce projet. Par
l'entremise de l'archevêque de Toulouse qui présente le projet à Colbert,
Riquet obtient un rendez-vous avec celui-ci. Colbert voit rapidement les
intérêts d'un tel ouvrage mais Riquet doit mettre dans la balance sa fortune
pour que le Roi accepte. De plus, il est confronté à des jalousies, notamment
de M.de Clerville, commissaire général des fortifications de France qui s'était
lui aussi penché sur ce Canal sans en trouver la solution. Les tractations avec
l’État et les États du Languedoc que Colbert veut voir participer au
financement traînent en longueur et la décision Royale d'ouverture des travaux
ne viendra qu'en 1666.
Une fois les émissaires du roi convaincus, les travaux
commencèrent avec l'aménagement de l'alimentation en eau dans la montagne
noire. La construction du bassin de Saint Ferréol, plus grand réservoir d'eau
artificiel du monde, débute en 1667. Il sera terminé en 1672.
Les travaux auront lieu en 3 tranches. Le tronçon de
Toulouse à Trèbes, financé par Paul Riquet lui-même, incluant les bassins et
systèmes d'alimentation en eaux constituera la première tranche. Dès qu'il fut
terminé, le tronçon fut mis en eau et son exploitation put commencer avec une
liaison régulière de la barque de poste entre Toulouse et Castelnaudary. La
seconde tranche financée par l'état débutera le 30 Juin 1668 entre Trèbes et
l'Etang de Thau. La troisième tranche consistera en la construction du port de
Sète (dont l'orthographe d'alors est Cette), petit port de pêche qui deviendra
la ville et le port d'importance que l'on connaît aujourd'hui.
Le Canal est terminé en 14 années, quelques mois après la
mort de son concepteur. Il fallut sans arrêt négocier le financement et le
tracé du Canal, subir les controverses que provoquaient le traitement de faveur
dont bénéficiaient ses ouvriers, déjouer la trahisonsde l'ingénieur militaire
François Andréossy qui l'aida dans son travail avant de le trahir au profit du
Chevalier de Clerville... Mais Riquet fera de son rêve une réalité. Il ne verra
pas la réalisation complète de son œuvre car il meurt le 1er octobre 1680 à
Toulouse. La mer n'était plus qu'à une lieue !
Ce n'est que le 24 mai 1681 que fût inauguré le Canal du
Midi par Daguesseau, intendant du roi. A Béziers, la barque royale franchit une
à une les 9 écluses de Fonserannes accompagnée d'un spectacle grandiose. Le
lendemain, jour de Pentecôte, la barque traverse l'étang de Thau et vient
s'amarrer dans le port de Cette… L'édition originale et unique édition de l'ouvrage peu
courant que je propose à la vente aujourd'hui, réside notamment par le fait que
les descendants de Riquet de Bonrepos tentent de prouver, ici, la part
importante prise par leur ancêtre dans la construction du canal du Languedoc, au
détriment de celle d'Andreossy. Pierre
RIQUET DE BONREPOS (Pierre-Paul)]. Histoire du canal du Languedoc
rédigée sur les pièces authentiques conservées à la Bibliothèque Impériale et
aux Archives du Canal, par les descendans de Pierre-Paul Riquet de Bonrepos. A
Paris, Chez Deterville, de l'Imprimerie de Crapelet, An XIII - 1805. Un volume
In-8. Demi-basane à coins, dos à nerfs avec filets, caissons fleuronnés et
pièce de titre en maroquin cerise. [2ff], viij, 399 pp, 8pp, [1fbl]. Un
frontispice avec le portrait de Riquet surmontant une gravure sur cuivre (Mirys
et Delvaux), un tableau replié de l'état des Employés pendant la construction
du Canal, rédigé par feu M. Mercadier, archiviste du Canal. Sans la grande
carte dépliante qui manque souvent, une page d'errata. 8 pages du catalogue de l'éditeur
en fin d'ouvrage. Très bel état. 230 € + port
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