Lucien Bégule (1848-1935) fut un célèbre verrier de la fin du 19eme siècle. Avec la séparation de l'église et de l'état en 1905, il se tournera vers ses deux autres passions, la photographie et l'architecture religieuse.
Jeune, il fréquente des établissements religieux au sein
d'une famille très pieuse lorsqu'un professeur l'initie à la technique
photographique. Nous sommes en 1861 et cet art allait le servir toute sa vie. Il
entretiendra, par ailleurs, une relation suivie avec l'architecte lyonnais
Pierre Bossan, jusqu'à la mort de celui-ci, en 1888. Bossan est surtout connu
pour avoir réalisé les basiliques Saint-Régis de Lalouvesc et de Fourvière à
Lyon.
Il suit des cours de dessin durant deux années mais c'est
par hasard que le vitrail fait son apparition dans sa vie : le beau-frère de son
professeur, Pierre Miciol, est peintre verrier. Et c'est chez lui qu'il est
initié à la peinture sur verre. Ils s'associent en 1872. Il quitte ensuite
Miciol pour aller travailler chez un collaborateur de Bossan : Jacob Razuret
(1877). Razuret est un décorateur d'église, élève de Tony Desjardin. Ensemble
ils décorent une demi-douzaine d'établissements religieux dans la région lyonnaisse
et dans la Loire.
Lorsque nous regardons cette formation de dix années, tous les ingrédients sont réunis pour faire de Lucien Bégule l'homme qui dominera cet art sur la région pendant près de trente ans : la photographie, l'architecture, la peinture religieuse, la peinture classique, le vitrail. C'est cet éclectisme qui lui permettra d'avoir une vue globale sur la production des vitraux, de la phase préparatoire avec les cartons maison, les maquettes, jusqu'à la fabrication et la peinture sur verre.
Au-delà de la région lyonnaise, signalons de ses vitraux en Suisse mais aussi, le vitrage complet de la cathédrale Urikami à Nagasaki, détruite par la bombe atomique. Sans oublier, en Amérique du sud, une église complète à Rio de Janeiro et une chapelle à Santiago du Chili. Et encore, au Caire en Egypte, un vitrail dans le palais de Tigrane Pacha. Ils prouvent les relations qu'il avait su tisser !
Après 1905 et la raréfaction des commandes, il reprend son activité d'écriture et de photographie pour parcourir les départements alentours et leurs édifices religieux auquels il consacrera plusieurs livres de référence. Je vous propose aujourd'hui à la vente l'édition originale qu'il publia sur l'Abbaye de Fontenay. L'exemplaire que je vous propose a ceci de remarquable qu'il est présenté dans une luxueuse reliure d'artiste (signée au contre-plat par Louis Guétant) en harmonie avec la qualité de l'édition. Pour bibliophile exigeant… Pierre
L'Abbaye de Fontenay et l'architecture cistercienne. Préface
d'Édouard Aynard. Lyon, Rey, 1912. Un volume in
folio. Reliure plein maroquin tabac, plat orné du blason or et rouge de
l'Abbaye, dos à nerfs, titre en lettres dorées, contre-plat avec larges
roulettes en encadrement d'un beau papier marbré, double filet sur les coupes,
tranche supérieure dorée, couvertures conservées. Reliure signée Louis Guetant.
[3ffbl], [3ff],V, 132pp, [3ffbl]. 20 hors-texte. Édition originale. Héliogravures
d'après les clichés de l'auteur, certaines montées sur papier fort, et de
nombreuses photographies in-texte. Quelques rousseurs sur serpentes, premier
plat légèrement sali. Très bel exemplaire. 380 € + port
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