Le Satyricon est parfois considéré comme l'un des premiers " romans " de l'histoire de la littérature. Récit satirique se déroulant dans une Rome décadente, il est aussi souvent considéré comme un roman pornographique et pédérastique. C'est ce qui explique que soit encollé, en contre garde de l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente, une photographie ancienne (annotée 1913) d'un éphèbe totalement dénudé tenant dans sa main un remarquable sexe en érection.
Je dis " remarquable " parce que les
sexes mâles, au-delà de 40 cm de long, sont rares dans l'espèce animale. J'en parle en connaissance de cause… J'ai, en
effet, de par mon métier, tripoté un paquet de sexes d'animaux de tous poils
dans ma vie*.
Ce qui m'amuse cependant dans cet exemple, c'est que l'ancien propriétaire, souhaitant faire rentrer la totalité
du corps du monsieur dans la contre garde de l'ouvrage (format in-8), a
commencé par découper la photographie en laissant une marge respectable
jusqu'au bas-ventre mais a été obligé de dévier l'angle de découpe jusqu'à
affleurer le bord du plat pour faire rentrer le sexe ithyphallique du jeune homme, en entier. C'est ballot quand même !
Je ne sais si je dois présenter ce cliché
pour illustrer ma notice. Le blog LAAT est peut-être lu par des jeunes gens et
il ne faudrait pas entrainer une légitime frustration dans leur esprit, au
risque de les voir s'éloigner de la bibliophilie… On va flouter tout ça !
Cette œuvre attribuée à Petrone a été diversement perçue au fil des siècles avec
autant de détracteurs que de laudateurs, tant pour son contenu, évident ou
supposé que pour son style. Elle a été, par ailleurs, utilisée comme
inspiration (La Fontaine pour la
Matrone d'Ephèse, Fellini plus
récemment au cinéma, etc) et plus largement - comme bien d'autres textes - pour
étayer des thèses modernes.
Ce texte fait question depuis l'Antiquité tardive et pose de multiples interrogations. Les réponses ne sont que partielles et sujettes à
caution. Il ne nous est parvenu qu'une partie du Satyricon. L'ouvrage que je
présente ici est une traduction entière par Nodot d'un manuscrit trouvé à
Belgrade en 1688.
Les morceaux qui ont été conservés présentent bien des
lacunes, bien des obscurités, bien des fautes, non seulement sur l'époque où
vivait Pétrone que sur le lieu où se passe le roman. On n'est même pas d'accord
ni sur l'identité de l'auteur, sur
le but de son œuvre, ni sur l'authenticité d'une notable partie des fragments
existants… Beaucoup pensent que cet ouvrage pourrait retracer les débauches de
l'empereur Néron et de ses favoris. C'est vrai que la réputation sulfureuse de
cet empereur colle parfaitement avec cette thèse ! Pierre
latin et françois (Satyricon). Traduction entière, suivant le
manuscrit trouvé à Belgrade en 1688. Avec plusieurs Remarques & Additions (par
Nodot), qui manquent dans l'édition qui parait depuis peu. Sans lieu (Hollande), 1698. 2 volumes in 8. Reliure plein veau
marbré, dos à nerfs, caissons fleuronnés, pièce de titre maroquinée, roulette
sur les coupes, tranches mouchetées et colorées. Tome I : [1fbl], [2ff titre], [6ff
Nodot], [11ff vie de], [26ff préface], 471pp, [1fbl]. Tome II : [1fbl], [2ff
titre], 551pp[1fbl]. Illustrés de 11 planches gravées hors texte dont 2 dépliantes.
Une photographie ancienne (1913) d'un jeune éphèbe en érection est collée sur
la contre garde. Restaurations aux coiffes. Bel état général. Très rare ouvrage
dans cette édition du 17eme siècle. 320 € + port
11 commentaires:
Je peux envoyer aux amateurs du " beau " sexe un cliché non flouté... Pierre
... la photo va peut-être trouver acheteur/acheteuse avant l'ouvrage !
Xavier
Elle fait partie intégrante de l'ouvrage ;-)) Pierre
à défaut de feuille de vigne....
René
Pour le non flouté: "Tout ce que la main de l'homme ne peut atteindre n'est que rêve !"
... tant que ce n'est que la photo qui est collée et non les pages... j'ai honte... oh que j'ai honte ! ... je retourne astiquer... le cuir de mes livres bien évidemment !
Xavier (quelle honte !)
Je vous assure que l'on peut lire le Satyricon sans avoir le début du commencement d'une érection... Donc, un collage à l'amidon, j'imagine ;-))
Ce qui est aussi " remarquable ", dans cet ouvrage, c'est la représentation du martyre des chrétiens dans le récit (crucifiés). Cela corrobore l'hypothèse du règne de Néron qui les a, en effet, combattu. Pierre
... allez, allez, je siffle la fin de la récréation que je me suis accordée... je coupe... du latin Carpere... de suite ça réhausse le niveau et pousse à relire le chapitre sur un certain banquet bien connu pour son jeu de mot, qui arrive dès le début du repas... un jeu de mot tôt probablement,
Xavier
Le Festin chez Trimalcion, n'est-ce pas ? Pierre
... c'est à cela que l'on reconnait un vrai ami de la littérature et un grand libraire ! Il faudra vraiment qu'un jour je face un détour, de quelques centaines de km, par Tarascon.
Xavier
...fasse !
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