jeudi 13 mars 2014

La fleur de la cuisine française par Bertrand Guegan...


Qui êtes-vous, cher lecteur ? Plutôt "Bien vivre" ou "ascèse alimentaire" pendant le Carême ? Perdre du temps à table est prohibé pour les tenants de la deuxième catégorie, vous le savez. Mieux ! Un jeûne de trois journées permet parfois une purge bénéfique à l'organisme et cette perspective devrait ravir tout sexagénaire dynamique amené à honorer trop fréquemment les invitations à dîner.


Le premier jour se passe en général fort bien. Un bouillon de légumes, une eau pure légèrement alcaline prise de façon régulière suffisent pour la journée. Une agréable sensation d'appétit ne tarde pas à se vérifier le soir et c'est normal. Fort du précepte "qui dort dîne", il est possible de sauter le repas du soir en se couchant de bonne heure.


Le lendemain la faim a disparu pour faire place à une gaîté communicative. Il n'est pas rare à ce moment de faire des jeux de mots très drôles ou d'avoir des réflexions pertinentes sur le sens de la vie. Je conseille, malgré tout, pour ne pas paraître trop brillant en société de prendre, au déjeuner, deux pommes accompagnées d'une infusion de tilleul allongée d'eau bicarbonatée.


C'est le troisième jour de jeûne que les conséquences les plus heureuses apparaissent. J'ai personnellement battu trois fois dans la même journée un record olympique de natation et il m'est même arrivé d'accompagner ma femme dans les magasins sans présenter le moindre signe d'impatience. Je ne peux assurer de ces mêmes résultats à tous, cependant…


Exemplarité et sagesse n'ont malheureusement qu'un temps. .. Il faut de nouveau répondre aux sollicitations empressées des maîtresses de maison et c'est toujours avec un peu de nostalgie pour cette ascèse bienfaitrice que je me sers, de nouveau, trois fois de cassoulet, de tête de veau, de vol-au-vent, de petits pâtés au homard ou de gras-double allongé de Saint-Julien – 1985 - alors que je les digère si mal !


La véritable éthique ne serait-elle pas d'exercer son âme dans la simple confrontation avec les tentations ?  C'est ce que je vous propose de faire, aujourd'hui, en soumettant à votre gourmandise un excellent ouvrage de recettes qui résume toute l'histoire de la cuisine française.


Ces deux volumes ont ceci de remarquable, pour des ouvrages de cuisine, qu'ils sont en parfait état pour des exemplaires brochés. Où l'on imagine que son ancien propriétaire fut assez sage pour les lire mais aussi assez raisonnable  pour les soustraire aux yeux de sa cuisinière… Pierre


GUEGAN (Bertrand). La fleur de la cuisine française. Paris, La Sirène, 1920/1921. 2 volumes forts volumes in-8. Brochés à couverture illustrée.  XI+374 pages et XXXII+579 pages. Tome I : Où l'on trouve les meilleures recettes des meilleurs cuisiniers, pâtissiers et limonadiers de France, du XIIIe au XIXe Siècle, enrichies de notices et d'un glossaire par Bertrand Guégan, avec des images anciennes et une préface d'Edouard Nignon, Directeur du Restaurant Larue - Tome II : La cuisine moderne (1800-1921), Les meilleures recettes des grands cuisiniers français, notes de Bertrand Guégan, introduction du Docteur Raoul Blondel. Le tome I présente une dédicace manuscrite de Bertrand Guégan à Fernand Fleuret, écrivain.  Edition originale. Dos fendillé. Très bon état. Vendu

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les vrais épicuriens attendent, espèrent et ne retiennent du carême que les trois jours de carême-prenant.

Jean-Michel

Pierre a dit…

Beaucoup de catholiques sont de vrais épicuriens, alors ;-)) Pierre

[je ne sais pas pour les autres]