Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant-Denon (1745-1825) est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. Il est considéré comme précurseur de la muséologie, de l’histoire de l’art et de l’égyptologie ce qui explique qu'une des ailes du musée du Louvre porte aujourd'hui son nom. Bonaparte le nomma directeur général du Museum central des arts, qui devint le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre. Auparavant, il fut diplomate en Suède et en Suisse. C'est pendant ce dernier séjour qu'il il rencontra Voltaire à Ferney et c'est en 1777 qu'il publia le conte libertin que je vous propose aujourd'hui à la vente, court roman au style syncopé : Point de lendemain.
Début : « J’aimais éperdument la comtesse de *** ; j’avais vingt ans, et j’étais ingénu ; elle me trompa ; je me fâchai ; elle me quitta. J’étais ingénu, je la regrettai ; j’avais vingt ans, elle me pardonna ; et comme j’avais vingt ans, que j’étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l’amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. » [....] Fin : « Je cherchai bien la morale de toute cette aventure, et… je n’en trouvai point. »
Mais peut-on réduire Point de lendemain, seulement à un roman libertin ? C'est probable… Le héros-narrateur, jeune et naïf, apprend par l'expérience les règles d'un monde aristocratique tourné vers la recherche du plaisir immédiat et ravi de l'ambigüité des situations que cela entraine. La vivacité et la fougue du jeune héros se retrouvent dans le style rapide de l'écriture du conte. Les scènes sont très suggestives, ce qui explique que certains illustrateurs, plus imaginatifs que d'autres, en aient tiré des illustrations fort crues (mais recherchées, allez donc savoir pourquoi...).
Non dépourvu d'humour, ce récit d'apprentissage pas si con se révèle aussi concis* que virtuose pour relater une étape décisive dans l'apprentissage social d'un jeune homme qui commence à apprendre les codes du libertinage aristocratique...
Il en serait tout autrement, aujourd'hui, dans notre société moderne qui ne tolérerait plus, ni ce type de récit, ni ce type d'illustrations, hormis pour les ouvrages scolaires… Pierre
VIVANT-DENON
(Dominique). Point de lendemain, conte de Vivant-Denon avec quinze eaux-fortes originales
de Michel Ciry. Paris, Éditions Émile Chamontin, Librairie Flammarion, 1942. Un
volume in-8. Reliure demi-veau lie de vin. Plat orné d'un filet doré, dos à
nerfs, motifs et lettres dorés, tranche supérieure dorée, gardes colorées, couverture
conservée. 50 pages. Premier volume de la collection Petits chefs-d'œuvre
d'autrefois, achevé d'imprimer le 23 mars 1942, par l'imprimerie J.
Dumoulin, à Paris, (H. Barthélemy, directeur), pour la typographie, et par Paul
Haasen, imprimeur en taille-douce à Paris, pour les eaux-fortes. Le tirage en a
été strictement limité à 110 exemplaires sur papier pur chiffon d'Auvergne à la
main du moulin Richard de Bas, à Ambert dont 100 exemplaires numérotés de 1 à
100 et 10 exemplaires de présent, hors commerce, numérotés de I à X, et mille
quatre cent vingt exemplaires sur vergé à la forme des papeteries d'Arches,
dont mille quatre cents exemplaires numérotés de 101 à 1500 et vingt exemplaires
de présent, hors commerce, numérotés de XI à XXX. Exemplaire n°362. Bel état,
belle reliure. 120 € + port
1 commentaire:
* Pour attirer l'attention de l'acheteur, l'animateur de ce court billet est obligé d'utiliser des artifices d'ingéniosité stylistique, comme vous pouvez le constater ici... Pierre ;-))
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