Beaucoup de lecteurs du blog connaissent déjà l’histoire du livre. L’ouvrage que je propose aujourd’hui est donc destiné à être offert à vos enfants, vos petits-enfants, vos arrière-petits-enfants ou vos héritiers les plus proches afin qu’ils bénéficient d’un minimum de connaissances quand vous leur léguerez votre bibliothèque…
Ils seront, de cette façon, mieux armés pour discuter avec
le libraire intègre dont je vous présente la boutique, ici, s’ils décidaient,
par le plus grand des hasards, de se séparer de quelques exemplaires
prestigieux pour payer les droits de
succession…
Le chapitre le plus brillant de cette histoire du livre est
le premier parce que le mystère qui l'enveloppe sollicite l'imagination. On
sait que les manuscrits eurent
longtemps la forme de rouleaux (en latin volumen) dont nous avons tiré
"volume" pour désigner un livre de bibliothèque. Ces manuscrits
étaient cousus bout à bout dont beaucoup ne nous sont parvenus aujourd'hui que
sous la forme imprimée. Puis les copistes proposèrent à leurs clients une
présentation beaucoup plus pratique de ces manuscrits, sous forme de feuilles
que l'on pouvait tourner avec le doigt. Le
livre était né !
Vous pourriez éprouver quelques surprises et une amère déception si l'envie vous prenait de connaître le contenu des premiers livres. Il faudrait revenir à l'école et apprendre au moins les rudiments d'une science très rébarbative qu'on appelle paléographie pour en déchiffrer une ligne !
Les manuscrits et leurs magnifiques enluminures devinrent cependant inutiles aux riches lecteurs avec l'invention de l'imprimerie. Lorsqu'on proposa les premiers livres, on essaya sans doute de leur conserver l'aspect des manuscrits d'hier, et pour faire illusion, par un luxe trompeur, on les orna encore de miniatures puis de gravures, mais c'en était fini des beaux manuscrits… Ils entraient dans le domaine de l'information privée alors que le livre imprimé entrait dans le domaine public.
En fait, Gutenberg n'a pas inventé l'imprimerie ! Il a perfectionné une invention qui existait déjà et qui était la presse, celle-ci permettant de fabriquer des gravures sur bois (la xylogravure). L'invention de Gutenberg, c'est d'avoir associé le texte à la gravure. Pour ce faire, il a crée des caractères en métal encrés et que l'on pressait sur la feuille comme la gravure.
Les premiers livres publiés entre 1450 et 1500 s'appellent des incunables, mot qui veut dire "le berceau de l'imprimerie". On pense qu'il y a eu 40 000 titres qui ont été imprimés pendant ces cinquante années. C'est à peine si on sait combien il en reste !
Au 17eme siècle, la présentation des livres évolue. Ils prennent un aspect qui nous est encore connu avec notamment l'apparition des paragraphes avec des lignes sautées, des pages beaucoup plus aérées, des interlignes, des espaces. Parallèlement, le nombre des lecteurs augmente même s'il reste quand même faible. Le gros des lecteurs est toujours formé par le clergé mais on voit apparaître d'autres catégories : Le Roi et sa cour, la noblesse et le bourgeois gentilhomme…
Le 18eme siècle voit l'apparition de nombreux ouvrages de science et de philosophie. Nous sommes au siècle des lumières. L'impression de l'Encyclopédie a, par exemple, marqué l’édition en France. 17 volumes de textes, 11 volumes de planches, le tout en folio illustrent bien cet esprit des Lumières où le savoir est classifié, organisé et diffusé.
La période de plus grande mutation pour l'histoire du livre est l'ère de l'industrialisation et de l'alphabétisation du 19eme siècle. Le livre entre dans la production industrielle avec toutes ses évolutions possibles. Son prix de revient s'abaisse. La linotype apparaît en 1880 et permet de fondre à la demande des lignes entières avec une sorte de machine à écrire. Le résultat ne se fait pas attendre. En 1832, plus de 50 % des hommes ne savent pas lire. En 1914, moins de 4 % des hommes ne savent pas lire. Il faudra attendre le début du 21eme siècle pour voir s'inverser cette tendance…
LOUISY. Le livre et les arts qui s’y rattachent depuis les
origines jusqu’à la fin du 18eme siècle. Paris, Librairie de Firmin-Didot,
1887. Un volume in-4. Reliure demi basane verte, dos lisse à filets, roulettes
et lettres dorées, gardes colorées, tranches mouchetées. Bel état, pas de rousseurs.
48 € + port
2 commentaires:
Un bon stratagème pour vous présenter la boutique ;-)) Pierre
j'aime.
:-)
Bon v'là que je suis addict à la facilité de dire combien votre article est extra et résume bien ce qu'il faut savoir pour parler bibliophilie.
Bien à vous,
Sandrine.
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