mercredi 8 janvier 2014

Jules Verne contre Darwin : le village aérien.


Quand Jules Verne nous parlait des mondes connus et inconnus… « Si la forêt était plus obscure, il ne semblait pas qu'elle fût plus silencieuse. On entendait comme une sorte de bourdonnement aérien, une rumeur désordonnée, qui venait des ramures supérieures. En regardant, Khamis, Max Huber et John Cort distinguaient vaguement comme un large plafond étendu à une centaine de pieds au-dessus du sol ».


Curieux récit, Le village aérien n’est pas l’un des  grands  romans de Jules Verne et à le lire rapidement, il a tout du récit d’aventures destiné à la jeunesse, répondant à la devise du  Magasin d’éducation et de récréation : éduquer et divertir.



Ce voyage extraordinaire localise Le Village aérien en Afrique. C’est un continent qui fait fureur à l’époque  - Mr Livingstone, i presume ?   Dans l’imaginaire collectif hérité des autorités antiques, l’Afrique est mère de toutes les merveilles. Rien d’étonnant donc à ce que l’Afrique apparaisse légitimement comme le lieu par excellence où où peut surgir l’extraordinaire. Et à peine le récit est-il lancé qu’on se retrouve au point le plus central de l’Afrique centrale.  Le récit s’ancre donc au centre du continent noir, au cœur des ténèbres selon le titre donné par l’auteur au roman.

L’appel des ténèbres, c’est d’abord l’appel de la forêt. En la pénétrant, les protagonistes choisissent la voie de la difficulté dans les indices qui les poussent toujours plus près en son centre et qui sont autant de signes annonçant l’extraordinaire à venir. 


La lente remontée vers les premiers âges du monde est le Graal de nos héros. Le secret est en haut, dans des arbres gigantesques. En effet, si le village aérien qu’ils découvrent dépasse l’entendement et est donc littéralement « extraordinaire », les protagonistes ont très tôt la conviction que l’extraordinaire est ailleurs, entre autres dans ce peuple aux limites de l’humanité et de l’animalité qui pourrait bien former le fameux chaînon manquant des théories Darwinistes de l’époqueLes chasseurs se muent alors en anthropologues et pointent les ressemblances et dissemblances morphologiques entre la peuplade découverte et les singes, d’une part, et entre cette peuplade et les hommes, d’autre part. 


Au premier degré, il s'agit également d'un roman très agréable à lire, joyeux et égrenant pas mal de morceaux de bravoure, tels des attaques d'éléphants, de rhinocéros et de phacochères. Pour faire suite à cette aventure extraordinaire Jules Verne nous raconte Les histoires de Jean-Marie Cabidoulin du Saint-Enoch,  baleinier commandé par le capitaine Bourcart. Où l’on constate que la pêche à la baleine s’apparente à celle du serpent de mer… L’ouvrage que je propose aujourd’hui à la vente est, vous l’imaginez, à réserver en premier lieu à des enfants avides d’aventures et d’exotisme et en deuxième lieu à ces mêmes enfants, devenus grands ! Pierre


VERNE (Jules). Le village aérien. Les histoires de Jean-Marie Cabidoulin. Collection Hetzel, sd (1901). Premier tirage de la première édition grand in-8, volume double avec les deux titres. Rliure demi chagrin cerise, dos à 5 nerfs, lettres et lotifs dorés, gardes colorées. 38 dessins par George Roux, 6 grandes chromotypographies et une carte  pour le Village aérien. Illustrations par George Roux, 6 grandes chromotypographies et une carte pour Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin. [1f bl], [4ff page de titre], 234pp, [1f table], 218pp, [1ff table], [1f bl]. Bel état. Vendu

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