samedi 22 juin 2013

Balzac : Quand Le Bal de Sceaux était un Marché de Dupes...


Le Bal de Sceaux est l’un des premiers textes de La Comédie humaine. Rédigée en 1829, cette nouvelle est publiée en 1830 dans les Scènes de la vie privée. Le Bal de Sceaux se rapproche à plusieurs égards d'un conte moral.


Émilie de Fontaine est une enfant gâtée et orgueilleuse. Elle rejette tous les prétendants que lui propose son père. Elle ne prendra pour mari qu'un pair de France ou un fils de pair ! Lors d'un bal, elle rencontre le beau Maximilien. Ils tombent amoureux. Mais, un jour, Émilie découvre que Maximilien a un secret qui risque de la détourner de lui et de gâcher toute son existence. A travers le portrait d'une jeune fille passionnée, une formidable peinture de la société et de ses préjugés.


En effet, elle refuse de s'unir au charmant Maximilien de Longueville, quand elle découvre qu'il vend du tissu. Elle se résigne à épouser son oncle septuagénaire (au 21eme siècle, cela correspond à un nonagénaire), le vice-amiral, comte de Kergarouët. Elle sera punie d'avoir écarté son jeune aimant en apprenant, deux ans après son mariage, que Maximilien est aussi vicomte et Pair de France… C'est bien fait !


La première édition de cette nouvelle fut éditée dans Scènes de la vie privée, en deux volumes in-8, mis en vente par Mame et Delaunay-Vallée, en mars 1830 ; intitulé pour la seule fois Le Bal de Sceaux ou le Pair de France.  Le récit clôt le premier volume et il constitue la troisième " Scène " et n'est pas divisé en chapitres.


Le Bal de Sceaux, sous un titre anodin et publicitaire, cache son jeu et son enjeu. En apparence, scène de mœurs, greffée sur la pratique mondaine d'un bal champêtre hors les murs, Le bal de Sceaux, engage toute une réflexion sur l'ordre social et politique et le bal qui assure, le temps d'une soirée, le mélange des classes. Existe-t-il un endroit de telle mixité sociale, de nos jours ?  Oui. C'est au Bal des débutantes que j'ai rencontré mon épouse dont j'ai convoité la particule (en deux mots)…


Je vous propose à la vente, aujourd'hui, une très agréable édition en tirage de tête, fort bien reliée et éditée à une époque où l'Algérie était en France… Je vous en ai parlé, ici, il y a deux jours. Pierre


BALZAC (Honoré de)& CAZES (Jeanne). Le bal de Sceaux. Alger, Editions de l'Empire, 1944. Un volume in-4. Reliure plein chagrin bleu, encadrement des plats par un filet bleu, dos lisse avec motifs et lettres dorés, gardes colorées. Illustrations de Jeanne Cazes. Edition numérotée. Tirage de tête sur vélin hélio justifié de A à J et comportant un dessin original de l'artiste (le notre exemplaire H). 139 p. Quelques points de rousseurs. Bel exemplaire de tête. 145 € + port

7 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est dommage, l'intérieur ne vaut pas la reliure. Je parle des dessins au griffonné inerte qui fige les personnages et aux proportions et à la perspective approximatives. Ce style qui veut imiter le tracé d'une main très malhabile ne me plaît pas beaucoup, il me rappelle certains dessins en noir et blanc qu'on trouvait à l'intérieur des livres de la collection Rouge et Or, mais là peut-être était-ce voulu pour que la main du jeune lecteur s'exerce à les reproduire.
Le bal DE Sceaux bien sûr, où les Parisiens allaient trouver la campagne.

Jean-Michel

Pierre a dit…

Le bal de Sceaux, je viens de corriger ! Le sot, c'est moi qui ne connait pas la banlieue de Paris ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Jean-Michel, c'est embêtant car c'est moi le vendeur, mais je suis tout à fait d'accord avec vous pour ce qui est de l'illustratrice...

La reliure est belle, le thème de l'ouvrage est intéressant, l'auteur est renommé et c'est un tirage de tête... mais les dessins manquent vraiment de charme ; je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils sont enfantins car c'est un choix de l'artiste, j'imagine.

C'est vraiment dommage car ce texte n'a pas été souvent imprimé et illustré. Il ne me reste plus qu'à augmenter l'estimation de mon ouvrage de façon éhontée. On dira que je suis trop cher et la réputation de l'artiste sera sauve ! Pierre

Pierre a dit…

210 membres honoraires ! Je frise la renommée ;-))

Merci à tous ceux qui soutiennent mon bras quand mes doigts sont sur le clavier...

C'est quand même plus facile quand on est "Gmail", je dois le reconnaitre. Pierre

pascalmarty a dit…

Ma foi, Pierre, je vous trouve bien indulgent. Qui vous dit que la maladresse du trait est due à un choix de l'artiste ? Il y a aussi des mauvais : voyez la traductrice française de Breakfast at Tiffany's, par exemple. Il est assez probable qu'ellle n'avait jamais ouvert un dico d'anglais, ça ne l'a pas empêchée d'être recrutée par Gallimard pour massacrer Capote et d'être toujours publiée en tant que telle chez Folio.
Et puis, sans vouloir vous casser la baraque, je ne suis pas fan non plus de la typo. Pharaon de chez D & P ou Ramsès de FTF, je ne suis pas assez fortiche pour faire la différence, mais l'égyptienne n'est pas ce qui se fait de plus agréable à lire en matière de labeur.
Mias c'est vrai que la reliure est bien jolie. Pour autant si vous ne nous aviez pas dit qu'elle est bleue, sur les photos elle apparaît plutôt noire. Vous devriez songer à avoir recours de temps en temps à Photoshop. Ce n'est parfois qu'au travers de la retouche que la réalité se laisse découvrir …
;-)

Pierre a dit…

Bleu nuit, en fait, Pascal ;-))

Si l'illustratrice n'est pas encore morte, elle va finir par le regretter... Désolé ! Pierre

pascalmarty a dit…

P. S. Une petite vérif sur le site fabuleux de Matthieu Cortat et du musée de Lyon (http://collections.bm-lyon.fr/mil/search) me laisse penser que c'est plutôt du Pharaon (Deberny & Peignot, 1933).