Un revers de médaille (bibliophile) envié...

C'est Hugues, notre bien-aimé président de la La Société des amateurs de livres anciens qui possèdent un jeton d'une société bibliophile ancienne (la fameuse S.A.L.A.P.J.S.B.A), qui va être content !

Un nouveau membre se présente à la porte de notre société avec, en main, un jeton qui ne déméritera pas dans la collection des médailles des 4 membres déjà intronisés. Vous connaissez tous ce jeune impétrant. Il s'agit de René de BLC. Voici la médaille qu'il nous propose pour sa cooptation. Nul doute que notre président sera bienveillant pour sa candidature…

La médaille présente, sur une face, une allégorie de l'éducation avec son équerre, son compas, sa bouteille de Leyde et son astrolabe d'un côté, et de l'autre côté son pendant militaire avec  2 rapières ainsi qu'une plaque avec des cercles concentriques dont René ne nous dit rien… Au centre de cette face, une déesse de la Gaule portant un rameau d'olivier nous présente les tables d'une loi républicaine. La patrie, par le livre et l'épée !

Le diamètre de la médaille est de 58 mm. Deux dates mentionnent une commémoration (15 ans). On imagine qu'il s'agit de la fondation de cette "Ligue française de l'enseignement" ! René nous indique qu'un mouvement d'éducation populaire a été créé en 1866 par Jean Macé sur le socle de cette fondation et a ensuite inspiré les lois sur l'école "gratuite, obligatoire et laïque". Alfred Borrel (1836 – 1927) est le sculpteur de cette magnifique médaille qui ouvrira à René, avec l'accord de son président, les portes de notre société au nom imprononçable…

Calamar nous fourni quelques information sur la société des bibliophiles françois tirées d'un numéro de la Revue numismatique belge de 1866.

Cette société fut fondée en 1818 par M. le marquis de Château-Giron. Les statuts ont été arrêtés en 1820. En 1866, elle ne compte que 24 membres effectifs et six membres honoraires associés. Ses publications consistant en la reproduction d'anciens manuscrits curieux et œuvres inédites, ne furent tirées qu'à trente deux exemplaires, savoir trente pour les membres de la société, un pour le roi et un pour le ministre d'état. Mais depuis la réforme de la société, au mois de février 1846, elle fait imprimer, outre les trente deux exemplaires mentionnés qui portent les noms des membres auxquels ils sont destinés et tirés sur grand papier, encore deux cents exemplaires sur papier ordinaire, afin de les rendre accessibles aussi à d'autres amateurs et bibliophiles.

Le revers de la médaille servait de droit au jeton de présence de la société des bibliophiles. Sur le revers de cette médaille, on voit une salle de bibliothèque avec une grande table au milieu. Au dessus, sur une banderole et en caractères creux : ET IN INVENIES THESAVUVM et à l'exergue : SOC. DES BIBLIOPH. FR – FONDEE EN 1820

Jacques-Auguste de Thou, né à Paris, le 8 octobre 1553, était un des grands hommes d'état de Henri IV. Homme juste et éclairé, il travailla à la rédaction de l'Edit de Nantes, révoqué par le soi-disant grand Louis XIV, le plus grand tyran de son temps (sic). De Thou, maître de la librairie du Roi, commença son histoire en 1591, et les mémoires de sa vie en 1614. Il était grand amateur de livres et forma lui-même une belle bibliothèque. Il mourut en 1617. Son fils François-Auguste fut décapité par ordre de Richelieu le 12 septembre 1642.