Libre traduction : Pindare, le poète thébain (de Thèbes, au nord d'Athènes) était natif de Cynoscéphales, bourg thébain. Il était le fils de Daïphantos, pour les uns, de Pagondas ou de Skopélion pour les autres. Son oncle paternel lui apprit l'art de la flûte. Sa mère se nommait Cléodiké.
Encore enfant, selon Chamaléon et Istros, il fut pris par une étrange fatigue, alors qu'il chassait sur l'Hélicon ; endormi, une abeille déposa des rayons de cire sur ses lèvres. On dit aussi, qu'après avoir vu dans un rêve sa bouche regorgeant de miel, il devint poète.
À Athènes, ses maîtres furent Agathoclès ou Apollodore. Ce dernier, ayant quitté la cité pour diriger des chœurs cycliques, en confia plus tard la préparation au jeune Pindare. Pour avoir osé proclamer qu'Athènes « était l'appui de la Grèce », il fut obligé de s'acquitter auprès des Thébains d'une amende de mille drachmes, que les Athéniens payèrent à sa place.
Non seulement grand poète, il fut aussi béni des dieux. Ne vit-on pas le dieu Pan chanter entre le Cithéron et l'Hélicon un péan de Pindare ? En reconnaissance, il composa pour Pan un chant pour le remercier de la grâce insigne qu'il lui avait fait, chant dont le début est : « Pan, ô seigneur de l'Arcadie et gardien des saintes retraites ». De plus, Déméter lui apparut en songe pour lui reprocher de ne l'avoir pas encore célébrée. De fait, il s'empressa de lui dédier un poème qui commence de la façon suivante : « Déesse Thesmophore, aux rênes d'or ». Il fit dresser devant sa propre demeure un autel consacré à ces deux divinités.
Lorsque Pausanias, roi des Lacédémoniens, mit le feu à
Thèbes, il ordonna d'inscrire ces mots au-dessus de sa maison : « Ne brûlez pas
le toit de Pindare, le poète lyrique ». C'est ainsi qu'elle échappa à la
destruction et qu'elle est aujourd'hui devenue le prytanée de Thèbes. Et quand,
à Delphes, le prophète ferme le temple, il proclame chaque jour : « Que le
lyrique Pindare participe au festin du dieu ! ». Il est vrai qu'il naquit lors
de la fête de Pythique comme il le dit lui-même : « La fête quinquennale où je
fus couché, dans mes langes choyé ».
Il vécut une génération après Simonide. On a en mémoire des
œuvres de l'un et de l'autre. Simonide exalta la bataille navale de Salamine,
tandis que Pindare célébra la royauté de Cadmos. Tous deux se rencontrèrent
chez le tyran Hiéron de Syracuse. Pindare épousa Mégacléia, fille de Lysithéos
et de Calliné, et eut un fils, Daïphantos, pour qui il composa un chant
daphnéphorique, et deux filles, Protomachê et Eumétis.
Ils sont deux à avoir traduit Pindare au début du XVIIe
siècle. La première traduction française est de Champenois François Marin en
1617. Pierre de Lagausie donne cette version en 1626. Il la dédie à M. de
Sainct Blancat.
Nous ignorons tout de Lagausie, le traducteur, à peine plus de Jean de Courbes, le graveur et de Jean Laquehay, l'imprimeur. Chaque ode est précédée d’une explication sommaire. L'ouvrage est dédié à Monsieur de Sainct Blancat, suivi d'une vie de Pindare, comprenant une traduction d'une partie de l'Ode deuxième et quatrième livre des vers d'Horace, où Pindare est loué…
Nous ignorons tout de Lagausie, le traducteur, à peine plus de Jean de Courbes, le graveur et de Jean Laquehay, l'imprimeur. Chaque ode est précédée d’une explication sommaire. L'ouvrage est dédié à Monsieur de Sainct Blancat, suivi d'une vie de Pindare, comprenant une traduction d'une partie de l'Ode deuxième et quatrième livre des vers d'Horace, où Pindare est loué…
Un clin d'œil mythologique : Une gravure représente, et
c'est assez rare, une scène d'accouchement ! Il s'agit de Coronis mettant au
monde Esculape grâce aux bons soins de son mari, Apollon, auréolé d'une couronne
de lumière. J'aurais plutôt vu des cornes…
Pierre
LAGAUSIE (Pierre de). Le Pindare thebain traduction de Grec
en François meslee de vers & de prose. Avec les figures qui representent
les principales fables des Odes Olympiques, Pythiques. Nemeaques, et
Isthmiques. A Paris, chez Jean Lacquehay, près le College de
Boncourt, 1626. Un volume in-8. Reliure plein veau jaspé,
encadrement des plats par deux filets, roulette encadrant le contre-plat, dos à
5 nerfs, caissons ornés, pièce de titre maroquin à lettres dorées, gardes
colorées, toutes tranches rouges. Chiffres et nom d'une ancienne maison
d'édition au contre-plat. [9ff dont titre frontispice], 461pp, [2ff].
Titre-frontispice à encadrement, 4 planches HT en taille-douce par Jean de
Courbes. Traduit par le Sieur de Lagausie qui signe l'épître dédiée à Monsieur
de Sainct Blancat. Infimes trous de vers. Très bel exemplaire. 340 € + port
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