" La peste soit de l'avarice et des avaricieux " : Encore faut-il savoir ce qu'est l'avarice, savoir ce qu'il y a dans la cassette… Il faut reconnaître que certains comportements sont agaçants mais quand j'entends qu'on qualifie "d'avare" une personne économe de son budget, je trouve cela injuste. Il serait tellement plus facile de laisser le robinet couler, la lumière allumée et les fenêtres ouvertes sur le chauffage brûlant !
On me dira que l’avare est constant dans son péché capital, qu'il
le vit au quotidien et l’applique à la multitude des choses de la vie, jusque
dans les détails. Et si son souci de l’économie n'était dicté que par
l'impudeur du gaspillage ? " L'avarice commence quand la pauvreté cesse
" disait Balzac. Il n'est pas impossible que ce vice soit alors un
privilège des anciens pauvres !
Par définition l'avarice, c’est le vice qui associe la
possession et la jouissance de la possession. L’avare serait donc un angoissé
qui se réconforte en comptant ses billets. Dans cette obsession, il se donne
l’illusion d’avoir tout pouvoir sur les autres en gardant tout pour
lui. Existe-t-il un bon usage de l’avarice, alors ? D'un côté, la loi ne
définit-elle pas une saine gestion comme étant celle d’un " bon père de famille " ? Le prévoyant est dans
la sagesse par rapport à l’avenir et agit en sorte qu’ils soit sécurisant pour
lui et les siens.
L'avarice est l'un des sept péchés
capitaux définis par Saint Augustin. Mais ne serait-ce pas plutôt la cupidité
qui est vice ? Ou l'association des deux
comme chez le Père Grandet ? Cette avarice se traduira alors par une thésaurisation d’argent, sans aucune volonté de le dépenser un jour... A l'extrême
limite, " l'avare se prive de tout
pour ne manquer de rien " ! Reconnaissons
cependant qu'il est également critiqué car il est en décalage avec la
toute-puissance consommatrice de notre société…
Un bibliophile est-il un avare qui
s'ignore ? C'est la question que je me posais alors que je choisissais, sur mes
rayonnages, l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente… Pierre
MOLIERE & DESCOSSY (Camille). L'avare – Le sicilien ou
L'amour peintre. Paris, Nîmes, Montpellier, Editions des Arceaux, 1946. Un
volume in-4 dans son étui. Reliure demi-chagrin
à coins, bleue, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, édition
numérotée. Préface d'Emile Bouvier, illustrations n&b hors-texte de Camille
Descossy protégées d'une serpente, 210 pages. Emboîtage bordé, intérieur non
coupé. 50 € + port
1 commentaire:
C'est vrai ça... Et si la cassette du bibliophile était remplie de livres qu'il cherche à amasser, à s'approprier jalousement ? ;-)) Pierre
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