Nicolas Boileau, ou Boileau-Despréaux est né en 1636.
Gilles Boileau, son frère aîné, l'a précédé dans l'immortalité à l'Académie sans
se faire néanmoins un prénom. Les deux frères Boileau fréquentent alors l'hôtel
de Rambouillet où La Fontaine et Molière avaient table ouverte.
Boileau publie avec un grand succès, ses premières satires en 1666. De là, date la haine dont souffrira tant Boileau, tout au long de sa vie. On ne se moque pas délibérément sans déplaire…Il fait à cette époque la connaissance de Racine dont il corrige la Thébaïde et consacrera sa Satire II à son ami Molière. " Racine boit l'eau de la fontaine Molière" : Les quatre mousquetaires étaient prompts à dégainer la plume… Il faudrait, d'ailleurs, y ajouter La Rochefoucauld pour n'oublier personne ! Gilles Boileau meurt 1669. Nicolas Despreaux prend alors le nom qu'il rendra célèbre : Nicolas Boileau.
Pour fêter les victoires de la guerre de Hollande, il écrit l'Epître IV au
Roi et devient, par ce compliment, un courtisan respecté. Boileau se rend
rapidement célèbre en écrivant Le Lutrin, une parodie d'une tragédie en
vogue ainsi qu'une oeuvre inspirée d'Horace, l'Art Poétique qui rencontre un
véritable succès. En 1677, il soutient Racine contre la cabale de la duchesse
de Bouillon durant l'affaire de Phèdre. Il leur est notamment reproché un
sonnet qui aurait pour but de déshonorer leurs adversaires. Mais Condé, La
Rochefoucauld, Madame de Montespan et Colbert les protègeront.
En cette même année, Racine et Boileau sont nommés historiographe du Roi, grâce à l'insistance de Madame de Montespan et de sa sœur mais doivent désormais se consacrer au service du roi. Ce dernier le lui rend bien… Boileau qui ne songeait pas à se présenter à l'Académie française où il avait beaucoup d'adversaires cède au désir que lui exprime Louis XIV de le voir entrer dans cette illustre compagnie. Après un premier échec où La Fontaine fut élu, Louis XIV manifesta son mécontentement en retardant l'acceptation du nouvel académicien et Boileau fut élu à l'unanimité à la première place vacante, qui fut celle de Bazin de Bezons en 1684.
Un poème de Charles Perrault, le Siècle de Louis le Grand qui met les contemporains de Perrault au dessus des anciens relance une dernière fois Boileau dans la polémique avec ses confrères écrivains. Il lance ainsi la querelle des anciens et des modernes qui se terminera par le décès des anciens…Après cette date, son activité littéraire se réduisit considérablement. Il se tourne de plus en plus vers la religion et le jansénisme. C'est dans ce cadre austère qu'il mourra à 75 ans…
Voici donc, à la vente, ces œuvres de Boileau dans une fort belle édition pour
amoureux des beaux livres. Certains me reprocheront d'avoir déjà présenté ces
ouvrages mais n'était-ce pas l'auteur qui disait lui-même que * Vingt
fois sur le métier, il fallait remettre son ouvrage * ? Pierre
BOILEAU (Nicolas). Œuvres. Avec un nouveau commentaire par
M. Amar. A Paris, chez Lefevre (de l'imprimerie de P. Didot l'Aine), 1821.
Quatre volumes in-8. Reliure romantique plein veau glacé bleu, plat orné de
motifs estampés encadrés par des filets dorés, dos a 4 nerfs orné de fleurons à
froid et de roulettes dorées, titres et tomaisons dorés, roulettes sur les
coupes et encadrant le contre-plat, tranches dorées, garde colorées. xxxvi,
424pp – xxii, 448pp – xvi, 487pp – iii, 512pp . Un portrait en frontispice. 6
planches gravées par P. Adam, Lorichon, Larcher, d'après Desenne. Bel
exemplaire sur beau papier. Des rousseurs irrégulières. Ex-libris sur le
contre-plat et petit cachet de provenance sur la page de titre. Première
édition commentée par Amar. Menus défauts de reliure. 280 € + port
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