mercredi 9 janvier 2013

Les œuvres complètes de Galien dans une édition pour bibliophiles du futur…


Claude Galien est né en 131 après J.C., à Pergame en Turquie actuelle, dans une famille de notables (père architecte et sénateur). Il observa tout jeune les techniques médicales d'anatomie de l'époque puis reçut sa formation de médecin à Smyrne avant d'entreprendre de nombreux voyages autour de la Méditerranée, pendant dix ans, pour élargir ses connaissances auprès des médecins les plus réputés de l'époque.


De retour à Pergame en 160, il devient médecin de l'école des gladiateurs ce qui lui permît de faire de notables progrès en chirurgie (sic) ! Vers l'an 163, son ambition le pousse à s'installer à Rome où il se rendit célèbre auprès des plus hautes personnalités en vue, d'une part pour ses capacités à faire un diagnostic médical (le pronostic et le traitement de ces maladies seront étudiés 1700 ans plus tard), d'autre part pour son enseignement qu'il illustre de dissections et de démonstrations anatomo-physiologiques spectaculaires qui attirent une foule de curieux.


Vers l'an 169, l'empereur romain philosophe Marc-Aurèle l'engage comme médecin personnel et lui confie la santé de ses fils Commodus et Sextus. Galien passa sans doute le reste de son existence à Rome où il exerça son art auprès de la plus riche clientèle.











Considérant l'anatomie comme la base fondamentale de la médecine, mais ne pratiquant la dissection que sur les animaux, - l'autopsie des corps humains étant interdite à l'époque - il énoncera des contre-vérités qui ne seront rétablies qu'à la Renaissance (il se trompe sur les rôles respectifs du foie et du cœur, faisant du premier le centre de la circulation sanguine, il croit à une communication inter-ventriculaire dans le cœur et affirme que l'utérus de la femme perfide est bifide...).


Son mépris pour la chirurgie contribuera à reléguer cette dernière au rang d'art mineur jusqu'aux travaux d'Ambroise Paré au seizième siècle et c'est à la médecine qu'il doit sa renommée. Galien a produit environ cinq cents textes sur la médecine, la philosophie et l'éthique, dont la plus grande partie fut détruite en l'an 192 lors de l'incendie du Temple de la Paix à proximité duquel ils étaient conservés. Quatre vingt trois ouvrages restent considérés comme authentiques, de nombreux autres sont d'origine douteuse…


Il est connu pour sa préparation de la thériaque, le célèbre antidote utilisé par Mithridate qu'il a fallu finir, grâce ou à cause de cela, au couteau... La formule de Galien comportait 70 ingrédients, dont le principal était la chair de vipère ainsi que des opiacés, ce qui en faisait le médicament capable de guérir ou d'atténuer les effets des intoxications et des morsures venimeuses…


Les ouvrages que je propose aujourd'hui à la vente raviront, l'amateur de belles reliures, le jeune pharmacien ou le jeune médecin désireux de s'offrir une édition luxueuse des textes de l'auteur, rassemblés ici. De plus, ils sont parfaitement bien illustrés par Jean Chièze, considéré aujourd'hui comme un des derniers représentants de la gravure sur bois. Il s'agit d'une édition à la présentation et au papier fort honorables pour un prix très raisonnable. Certains vous diront que les progrès de l'imprimerie ont tué la bibliophilie dans la deuxième moitié du 20eme siècle. Les bibliophiles du 19eme siècle disaient la même chose des ouvrages de Hetzel et Hachette… Pierre


GALIEN  (Claude). Galien. Épitome : En quatre parties. Bois originaux de Jean Chièze. Paris, Union latine d'éditions, 1962. 4 volumes  petits in-4. Reliure pleine basane estampée et illustrée sous emboîtage, tranche supérieure dorée, gardes colorées. 364-338-402-352 pp. Exemplaire n° 3485 sur pur fil Dame Blanche de Renage.‎ Etat parfait. 170 € + port

4 commentaires:

Textor a dit…

Médecin des gladiateurs, c'est comme médecin du sport mais avec beaucoup plus de clients et des dépassements d'honoraires autorisés...

Caius Textor

Anonyme a dit…

Les médecins du sport sont tous les mêmes. On s'autorise à penser dans les milieux autorisés que Spartacus aurait utilisé la fameuse Thériaque de Galien pour augmenter ses performances gladiatesques lors des combats...

Ben-Hur

pascalmarty a dit…

Pourquoi diable les progrès de l'imprimerie auraient-ils dû tuer la bibliophilie ? Si l'on y réfléchit, elle n'a jamais été que le fait d'un très petit nombre d'amateurs généralement fortunés. Et il existe toujours un très petit nombre d'éditeurs passionnés, d'imprimeurs soigneux et de relieurs remarquables pour que, contemporaine, elle ait gardé une raison d'être, fût-ce à l'intention de quelques heureux happy few. La preuve c'est qu'elle a même pu conserver un salon annuel.
J'aurais même tendance à penser que le travail de gens comme Pierre, en démocratisant quelque peu cette notion de bibliophilie, ne peut que contribuer à sa pérennité.

Pierre a dit…

Merci Pascal. C'est trop d'honneur que vous me faites ! Mais si je peux étendre la notion de bibliophilie à des ouvrages accessibles, rendus moins rares par l'impression industrielle, cela me fait plaisir ;-)) Pierre