vendredi 10 août 2012
Instructions chrestiennes sur les mystères de nostre seigneur Jesus-Christ et sur les principales fetes de l'année. Recueil de 1675.
Il est donc nécessaire d'avoir en main toutes les indications sur les fêtes religieuses, le saint du jour, sur sa vie et son culte pour en comprendre les tenants et les aboutissants. C'est en cela que l'instruction chrestienne que je présente aujourd'hui à la vente est un outil particulièrement utile au croyant, au curieux, au lecteur et à toute personne qui trouve un peu de temps à consacrer à de saines lectures entre les épreuves des jeux Olympiques…
Je dois reconnaître que j'ai eu quelques incertitudes à attribuer un auteur à ce recueil de précieux commentaires, édité au 17eme siècle. Il est mentionné dans l'extrait du privilège le nom du Sieur Bourdouin mais un exemplaire analogue à la vente chez un confrère est attribué au R.P.F.P Pouroy et j'ai aussi trouvé, sur la toile, une mention au nom de Antoine Singlin, confesseur à Port-Royal…
Reconnaissons tout de même que l'ouvrage présenté ici est essentiellement composé de commentaires sur le Carême, sur Pâque, sur l'Ascension, sur la Nativité, la Passion et sur toutes les fêtes religieuses chrétiennes plutôt que d'une véritable histoire de tous les Saints.
Parlons néanmoins du saint du jour car son supplice est remarquable ! Saint Laurent fut un diacre martyrisé sur un gril en 258 parce qu'il ne voulut pas livrer l'argent de l'Église. Il semble avoir dit au Préfet qui surveillait la torture : " Ce côté est assez rôti, tourne-moi sur l'autre côté ". Saint Laurent est donc un saint très populaire en Alsace, pays de la saucisse...
Représenté parmi d'autres diacres, sur ou à côté d'un gril rectangulaire, disposé sur des charbons ardents, tenant une palme, un encensoir et éventuellement d'autres accessoires du culte, chaque année, lors de la fête de Saint-Laurent, la relique présumée être la tête du martyr est exposée dans l'église Sainte-Anne au Vatican.
Donc, bonne fête aux " Laurent " qui nous lisent, aujourd'hui… Pierre
BOURDOUIN R.P. Instructions chrestiennes sur les mystères de nostre seigneur Jesus-Christ et sur les principales fetes de l'année. A Paris chez la veuve de Charles Saureux, 1675. 5 volumes in 8. Reliures pleine basane chinée. Dos a nerfs ornés de caissons avec fleurons dorés encadrés. Titre et tomaison en lettres dorées. Tranches rouges mouchetées. Environ 700 pages par volume. Pagination continue pour les trois premiers tomes et ensuite pour les deux derniers. Nombreuses lettrines, vignettes et culs de lampes. Quelques défauts de reliure, des trous de vers sur le tome 2. Bel ensemble assez rare. Pour exégètes bibliopégimanes… 170 € + port
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13 commentaires:
Je voudrais pas jouer mon empêcheur de prier en rond, mais je me demande s'il y a une autre religion que la chrétienne, et singulièrement la catholique, pour avoir élevé à ce point de dévotion les instruments de torture…
Pour répondre plus précisément à votre réflexion, Pascal, j'admets que la croix - avant tout - est une dévotion à un instrument de torture !
On peine à imaginer ce que nous aurions autour du cou si Jésus-Christ était mort de vieillesse sur son lit ;-)) Pierre
Ou sur la chaise électrique… (brrr !)
Pierre, vous frôlez le blasphème !
N
C'est une blague très connue qui me fait toujours sourire et n'entame en rien mes convictions ;-))
L'image du croyant austère et pisse-froid est dépassée ! Pierre
Pascal, de ce point de vue les idolâtres n'ont pas été mal non plus.
De plus , parfois certaines réflexions portent loin : quelques sectes, à force de trop penser, ont imaginé la cyclicité de l'histoire, que tout ce qui est a déjà été ou sera un jour. Puis, souhaitant un équilibre, ils crurent au miroir, que chaque acte produit ipso facto un reflet inverse et que l'homme est dualité : si l'un veille, l'autre dort ; si l'un blesse, l'autre soigne ; si l'un tue, l'autre donne vie.
Mais là où ils ont vraiment fait fort c'est en mélangeant ces deux idées en se convainquant que le monde ne serait accompli (parfait) que lorsque toutes les possibilités de tous les actes auraient été commises. Ainsi le Saint Homme s'attachera-t-il à faire les mauvaises actions afin que ne restent aux autres que les bonnes. Ils dirent que ne pas être un méchant homme relève de l'orgueil satanique.
CQFD
Jean-Michel
À vrai dire, Jean-Michel, je n'ai pas plus de sympathie pour les sectaires et les idolâtres que je n'en ai pour les religions établies, ni pour les théories farfelues ou perverses qu'ils ont pu développer (je fais confiance à l'esprit humain pour être d'une intarissable imagination dans ce domaine). Et je n'ai pas plus de reproches à faire au christianisme (encore que l'Inquisition ait vraiment du mal à passer) qu'aux autres religions monothéistes, lesquelles me semblent toutes mettre en avant à des degrés divers des pratiques plus ou moins sado-masochistes sur fond de mysoginie bien épaisse.
Je m'en tiens à mes deux principes de base :agnosticisme et humanisme. Maintenant, si comme dans certains pays j'étais sommé de déclarer une religion sur mes papiers d'identité, j'avouerais un petit faible pour un certain animisme de bon aloi, tel que celui d'Ohiyesa, médecin Dakota en 1911 :« Chaque fois qu'au cours de sa chasse quotidienne l'homme rouge arrive devant une scène sublime ou éclatante de beauté – un nuage noir chargé de tonnerre avec l'arche étincelante d'un arc-en-ciel au-dessus d'une montagne, une cascade blanche au cœur d'une gorge verte, une vaste prairie teintée du rouge sang d'un couchant – il s'arrête un instant dans la position d'adoration. Il ne voit pas le besoin de distinguer un jour parmi les sept pour en faire un jour saint puisque pour lui tous les jours sont ceux de Dieu ».
Ugh !
Heu, misogynie, bien sûr. C'est un mot que je n'aime pas, alors je me trompe souvent dans son orthographe…
Pour trouver aussi doloriste que le catholicisme il faut aller en Inde chez les gymnosophistes et leurs descendants.
Le christianisme ne propose pas une foi morbide ou doloriste, mais bien une bonne nouvelle de paix, de pardon et d’ouverture au bonheur. (site du diocèse de Créteil)
Ce n'est pas moi qui le dit. Mais je dois admettre que vos remarques sont toutes pertinentes ;-)) Pierre
On est d'accord pour le message de Jésus, mais la religion construite depuis St Paul jusqu'à Vatican II est tout autre : « le martyre, dans lequel le disciple est assimilé à son Maître, acceptant librement la mort pour le salut du monde, et dans lequel il devient semblable à lui dans l'effusion de son sang, est considéré par l'Eglise comme une grâce éminente et la preuve suprême de la charité » Lumen Gentium.
Le coeur du catholicisme c'est la rédemption des pêchés de l'âme par la souffrance du corps physique. Jésus nous montre la voie et meurt sur la croix pour racheter nos pêchés (Manque de bol ça a pas marché :/ ).
Excellente analyse pour un exégète mais le simple paroissien qui va à l'office est bien loin de cela et c'est tant mieux...
Il entend : agnus dei qui tollis peccata mundi... dona nobis pacem (donne nous la paix).
Je suis entrain de perdre une partie de mes lecteurs, chers amis, en évoquant ce type de sujet scabreux ;-)) Pierre
Pour tempérer mon anticléricalisme primaire ;) : j'ai entendu ce midi Hollande tenir un discours avec à peu près les mêmes propos. Il n'est rien de plus glorieux que de mourir pour les idéaux de la France. De quoi nous rappeler les dogmes de la 3ème république! ;)
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