mardi 7 août 2012

Alain-René Lesage et son Diable, boiteux d'une jambe, curieux de l'autre...

La chaleur de l'été se prête mieux au port de percales arachnéennes que de cuirs couvrants mais j'ai néanmoins décidé de poursuivre ma présentation d'exemplaires pleine peau pour les derniers lecteurs de la blogosphère tarasconnaise… Ma seule concession à la torpeur estivale ira au choix de textes légers. Je vous propose ici, à la vente, un roman qui fit la renommée tardive de son auteur dont on peine à penser aujourd'hui qu'elle fut l'égale de celle de nos plus grands auteurs classiques… Qui connaît encore Alain-René Lesage ?

Lesage se fait connaître en 1707 comme romancier de premier ordre avec son Diable boiteux (sous titré : le regard indiscret) où le héros se fait transporter par le diable sur le toit de chaque maison, pour voir ce qui s’y passe et avoir l’occasion de nous conter des aventures sans liaison avec celles qui précèdent ni avec celles qui suivent. Simple divertissement, me direz-vous mais aussi un genre littéraire (le roman picaresque) venu d'Espagne très à la mode, à l'époque !

Le mot picaresque est formé sur le mot espagnol « picaro » désignant un vagabond, un voyageur qui erre sans savoir exactement où il va, car il a perdu tout lien avec la société. Il est exactement S.D.F, et donc contraint de vivre de récipients comme disait Coluche... Le roman s'amuse alors à raconter les aventures qui arrivent en chemin à ce marginal, anti-héros avant la lettre !

Dans cette œuvre où le merveilleux n’est là que pour la forme, toute une diversité d’aventures et de portraits défilent rapidement devant le lecteur, en soumettant à une critique railleuse et pleine de finesse une foule de personnages au naturel criant de vérité.

Lesage détourne ici quelque peu les conventions du genre picaresque. Un étudiant, qui vient d'échapper par les toits à un traquenard, entre dans une chambre où il libère un diable prisonnier dans une bouteille. Celui-ci pour le remercier met son art à sa disposition. Il lui montre l'intérieur des maisons et lui dévoile les secrets des foyers. Un "homme invisible" avant l'heure…

Vous imaginez que ce thème fut propice à révéler le talent des dessinateurs et des graveurs de l'époque. C'est donc une version illustrée que je vous présente ici avec ses 12 gravures hors texte. Peut-être l'argument qui vous fera acheter l'ouvrage ? Pierre


Le Sage (Alain-Rene). Le diable boîteux. Mussier et Fournier, Paris 1779. 4 tomes en 2 volumes in-12. Nouvelle édition augmentée des Entretiens sérieux et comiques des cheminées de Madrid, des Béquilles du diable boîteux et d'Une journée des Parques. Reliure plein veau marbré. Dos lisse richement décoré de motifs dorés, pièce de titre et de tomaison en maroquin noir, filet sur les coupes. Toutes tranches rouges. Ces deux volumes comportent douze gravures hors-texte dont une en frontispice du premier volume. Le texte est orné de nombreux bandeaux et culs-de-lampe.. Tome 1 : [2ff bl], [1f], xxij, 201pp, [1f] + iii,150pp, [1f], [2ff bl]. Tome 2 : [2ff bl], iii, 152pp, iv, 147pp, [2ff], [2ff bl]. Coiffe supérieure du tome II arasée. Intérieur parfait. Bel ensemble. Vendu

1 commentaire:

Pierre a dit…

Un lecteur attentif nous précise qu'il s'agit de douze gravures hors-texte plus une en frontispice du premier volume et non pas "dont une en frontispice".

Chapeau bas et moulinet du bras ;-) Pierre